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Les cartes de vœux : une tradition européenne pleine d’histoire

Les fêtes de fin d’année sont souvent synonymes de retrouvailles, de chaleur et de traditions. Parmi elles, une coutume à la fois ancienne et universelle : l’envoi de cartes de vœux. Aujourd’hui, à l’ère des messages instantanés et des e-mails, cette pratique semble parfois anachronique, mais elle conserve une place particulière dans le cœur de nombreux européens. Revenons sur l’histoire fascinante des cartes de vœux, depuis leurs origines jusqu’à leur évolution contemporaine. (Spoiler : vous allez avoir envie d’en envoyer après avoir lu cet article !)

Une tradition qui remonte à l’Antiquité

Saviez-vous que les cartes de vœux ont une ancêtre romaine ? Eh oui, les Romains échangeaient des « strenae » (qui donnera le mot « étrennes ») lors des Calendes de janvier pour se souhaiter prospérité et bonheur. Ces petits mots ou offrandes étaient l’équivalent antique de nos cartes modernes, mais sans les paillettes et les petits lutins. C’est tout de même une belle preuve que les bons vœux ne se démodent jamais.

Le saviez-vous ?
En parallèle, saviez-vous que la tradition dite des « cartes de visite » est apparue en Asie bien avant son introduction en Europe ? En Chine, par exemple, les lettrés de la dynastie Ming utilisaient des cartes de visite manuscrites pour transmettre des salutations ou des messages de respect. Ces cartes, souvent ornées de calligraphie élégante, reflétaient déjà une attention particulière. On parle de « carte de visite » mais certaines, surtout celles adressées à des personnes de haut rang, pouvaient faire la taille d’un de nos devant de cheminée !
En Allemagne, au XVIIᵉ siècle, les cartes de visite ont également pris une importance croissante. Elles étaient utilisées non seulement pour transmettre des vœux, mais aussi pour marquer des occasions spéciales comme des mariages ou des naissances. Ces pratiques ont progressivement inspiré les premières cartes de vœux européennes, fusionnant formalité et convivialité. 

L’émergence des cartes modernes au XIXème siècle

La tradition que nous connaissons aujourd’hui a véritablement pris son essor au XIXème siècle en Europe. Imaginez : c’est en 1843, en Angleterre, que la première carte de vœux commerciale a vu le jour. Henry Cole, un fonctionnaire britannique qui n’avait manifestement pas envie d’écrire des lettres à rallonge, a demandé à l’artiste John Callcott Horsley de concevoir une carte illustrée avec un message de bonne volonté. A la même période, la création du premier timbre poste va contribuer à faire le succès de cette nouvelle pratique.

Carte de vœux, John Callcott Horsley, 1843, Angleterre. © Victoria and Albert Museum, Londres.
Carte de vœux, John Callcott Horsley, 1843, Angleterre. © Victoria and Albert Museum, Londres.

Pendant ce temps, en Allemagne, l’imprimerie se révolutionnait grâce à la lithographie en couleur. Résultat : des cartes sublimes avec des paysages enneigés, des scènes familiales et des anges qui feraient rougir Instagram. Les Allemands, grands amateurs de belles choses, sont rapidement devenus les champions de la production de cartes de vœux.

Des traditions adaptées à chaque culture européenne

L’Europe, avec sa diversité culturelle, a donné des variations uniques aux cartes de vœux. D’ailleurs, qui pourrait oublier l’influence de Charles Dickens sur l’esprit de Noël au XIXème siècle ? Son célèbre conte, Un chant de Noël, a contribué à ancrer les valeurs de partage et de bienveillance dans la culture festive, inspirant même certaines illustrations des premières cartes de vœux. (D’ailleurs, si vous voulez en apprendre plus sur ce célébrissime conte, je vous invite à lire mon article sur le sujet !) En France, elles étaient souvent envoyées au Nouvel An avec un classique « Bonne année ». Un peu moins de rennes, mais beaucoup de souhaits sincères.

En Scandinavie, les « julekort » (cartes de Noël) ont été immortalisées par l’illustrateur Jenny Nyström et ses adorables nisser, ces petits lutins malicieux qui semblent tout droit sortis d’un conte. Et en Russie orthodoxe, les cartes pour le Nouvel An ou l’Épiphanie étaient ornées de motifs byzantins, preuve que même les traditions les plus anciennes peuvent inspirer des chefs-d’œuvre.

Le XXème siècle et l’avènement des cartes personnalisées

Avec l’arrivée de la carte postale à la fin du XIXème siècle, les cartes de vœux ont pris un nouveau tournant. Les familles pouvaient choisir parmi une myriade de thèmes, des plus traditionnels aux plus originaux. Pendant les guerres mondiales, elles devenaient un moyen essentiel de maintenir le lien. Les soldats envoyaient des cartes réconfortantes, souvent illustrées avec des symboles patriotiques. Qui aurait cru qu’une carte pouvait transporter autant d’émotion dans un si petit espace ?

Le XXème siècle a aussi marqué l’ère des cartes personnalisées. Les photographies familiales se sont invitées sur les cartes, une tradition qui fait encore fureur aujourd’hui (mention spéciale à ces cartes où tout le monde porte des pulls de Noël… douteux).

Une tradition en mutation au XXIème siècle

Certes, les textos et les e-mails dominent aujourd’hui, mais rien ne remplace le plaisir de recevoir une carte physique. C’est un petit bout de magie qui arrive dans votre boîte aux lettres, un objet qu’on peut toucher, garder, afficher sur le frigo ou même relire plus tard.

Le saviez-vous ?
Le premier SMS envoyé au monde disait « Merry Christmas » (Joyeuse Noël) et date de 1992. Il a été vendu en 2021, sous la forme d’un NFT, pour la modique somme de 107 000€.

Les cartes artisanales sont particulièrement en vogue. Faits main ou imprimées sur du papier ensemencé, ces petits chefs-d’œuvre renouent avec l’esprit des marchés de Noël. Et si vous cherchez à être vraiment original, pourquoi ne pas envoyer une carte qui se plante et qui fleurira au printemps ? (Oui, ça existe !) Adieu la simple carte, bonjour le geste écologique !

Pourquoi continuer à envoyer des cartes de vœux ?

Parce qu’elles font sourire. Parce qu’elles montrent que vous avez pris le temps. Parce qu’il y a quelque chose d’irremplaçable dans le fait de recevoir un petit mot écrit à la main. Et surtout, parce qu’un texto, aussi sincère soit-il, ne peut pas trôner sur une cheminée ou un buffet avec autant de charme.

Et vous, quelles sont vos traditions de fin d’année ? Envoyez-vous encore des cartes de vœux ou êtes-vous plutôt team numérique ? Partagez vos souvenirs ou vos idées dans les commentaires ci-dessous. Et pourquoi ne pas envoyer cet article à vos proches pour leur donner envie de renouer avec cette belle tradition ?

D’ailleurs, chaque année, je réalise une carte de vœux spéciale à partir d’un dessin que je crée pour les fêtes, souvent inspiré par Noël ou l’hiver. Vous pouvez retrouver mon dessin de Noël de l’année ci-dessous, sur le thème de Yule, et tous les autres sur mon portfolio ! Alors, restez à l’affût et n’hésitez pas à en parler autour de vous : peut-être trouverez-vous l’inspiration pour envoyer vos propres cartes ou même en offrir une des miennes. Après tout, un article de blog, c’est un peu comme une carte de vœux virtuelle, non ?

Et si, cette année, on remettait les cartes de vœux au goût du jour ? Sortez vos plus beaux stylos, laissez libre cours à votre créativité, et surtout… partagez l’amour autour de vous. Les fêtes, après tout, c’est fait pour ça !


Sources :

Insolite. Comment est née la tradition de la carte de vœux du nouvel an ?

A quoi ressemblait la toute première carte de vœux du monde ?

Petite histoire de la carte de vœux

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