Et si Star Wars… était steampunk ? Non, il ne s’agit pas d’un spin-off oublié où Dark Vador carbure à la vapeur et pilote un dirigeable rouillé. Et pourtant, à y regarder de plus près, l’univers de la saga culte n’est pas si éloigné de celui du steampunk. Vaisseaux rafistolés, droïdes cabossés, vêtements usés, planètes poussiéreuses… Star Wars s’inscrit dans une esthétique rétrofuturiste marquée par l’usure, la débrouille, et une certaine nostalgie technologique.
Sorti à la fin des années 1970, bien avant que le terme « steampunk » ne s’impose comme un genre ou une esthétique à part entière, l’univers imaginé par George Lucas partage pourtant bien des traits avec cet imaginaire devenu incontournable dans les décennies suivantes. Alors cette proximité n’a rien d’évident au premier abord… Et pourtant !
Star Wars se présente comme un space opera, un conte épique ancré dans l’espace et le futur. Mais dès qu’on gratte un peu le vernis (souvent écaillé), on découvre un monde de rouille et d’acier, de résistances, et de bricolages dignes des plus beaux récits steampunks.
Et si, finalement, ce n’était pas un hasard ?
Avant de commencer, vous ne connaissez pas encore le Steampunk ? Mais pas de problème ! Découvrez tout ce qu’il y a à savoir juste ici !
Sommaire
- Une esthétique rafistolée, entre rétro et bricolage
- Un imaginaire de la marge, du bricolage et de la résistance
- Un futur plein de passé Star Wars, avant le Steampunk ?
- Et si… le steampunk n’était pas si loin ?
Une esthétique rafistolée, entre rétro et bricolage dans Star Wars
Contrairement à la science-fiction lisse et brillante de Star Trek, où les vaisseaux sont impeccables et les uniformes toujours bien repassés, Star Wars nous plonge, dès les premières images, dans un univers poussiéreux, cabossé, et surtout, habité. On y sent la chaleur, la rouille, la graisse. Rien ne semble vraiment neuf, encore moins stable. Et c’est précisément ce qui rend cet univers crédible.
La force du bricolage
Le Faucon Millenium, icône parmi les icônes, en est sans doute l’exemple le plus marquant. Vaisseau trafiqué, rapide malgré ses râles métalliques, il incarne cette esthétique du rafistolage. Chaque panneau semble vissé à la dernière minute, chaque tuyau détourné de sa fonction d’origine. On ne sait pas toujours comment il vole… mais il vole. Et surtout, il est piloté par Han Solo (qui n’est pas mort, d’ailleurs, je ne veux rien savoir !), contrebandier au style inclassable, quelque part entre pirate spatial et aventurier désabusé. Avec sa veste élimée et son insolence tranquille, on l’imagine très bien dans un roman steampunk — ou tenant un stand à la Maker Faire de Tatooine : « Réparation de moteurs ioniques et vente de vestes vintage. Crédit impérial non accepté ! »

Des droïdes plus humains que mécaniques
Et les droïdes ne sont pas en reste. Là où l’imaginaire de la science-fiction classique mise souvent sur la perfection robotique, Star Wars propose une autre vision : celle d’une intelligence artificielle cabossée, au bord de la panne permanente. R2-D2 et C-3PO n’ont rien de lisses ou de futuristes. Ils évoquent plutôt des automates de collection qu’on aurait remontés à la manivelle. Leurs mouvements sont rigides, leurs systèmes toujours en maintenance, et leurs caractères bien trempés. C-3PO, avec sa diction impeccable et son anxiété constante, a tout du majordome victorien délocalisé dans une guerre galactique. Quant à R2-D2, son langage binaire sonne plus comme le sifflement agacé d’une vieille théière que comme un flux de données (attention hein, ça ne l’empêche pas d’être mon chouchou !).

Cette approche se poursuit dans les autres films de la saga.
Dans Rogue One, K-2SO est un ancien droïde impérial reprogrammé, cynique, sarcastique, maladroit dans ses gestes comme dans ses émotions (l’antithèse du robot lisse et serviable). Dans Solo, L3-37 pousse la logique encore plus loin : assemblée à partir de pièces détachées, militante pour les droits des droïdes, elle incarne un esprit de rébellion… mécanique. Et même BB-8, malgré sa forme ronde plus moderne, reste dans cette filiation : un droïde à l’apparence inédite, mais dont les déplacements chaotiques, les « bip-bip » expressifs et les réactions quasi humaines rappellent cette tradition des machines affectives, plus proches du compagnon que de l’outil.


Dans Star Wars, les droïdes ne sont pas des objets neutres. Ce sont des personnages à part entière. Des créations marquées par le temps, qui semblent construites avec des pièces de récupération plus qu’à la chaine dans une usine. Chacune avec son propre langage, son propre rôle dans la narration. Or, cette manière de concevoir la technologie comme quelque chose de vivant, d’imparfait, d’attachant… n’est-ce pas, au fond, profondément steampunk ?
Dark Vador, cyborg néo-victorien ?
Mais s’il y a un personnage qui incarne à lui seul cette fusion entre chair, machine et passé glorieux… c’est bien Dark Vador. Armure et cape noires, masque respiratoire, souffle mécanique, silhouette gothique… Chaque élément de son apparence évoque une technologie lourde, archaïque, presque artisanale. On est loin du transhumanisme lisse et discret : ici, la prothèse est massive, visible, sonore. C’est un appareillage de survie autant qu’un symbole de chute. Vador, c’est l’automate tragique, prisonnier de sa carapace, hanté par ses démons. En un sens, il incarne une forme de « cyborg néo-victorien » : mélange de pouvoir et de douleur, de technique brute et de tragédie humaine. Même son sabre, à la lumière rouge instable, semble moins raffiné que brutal, comme forgé dans un feu ancien. Une figure qui n’aurait pas détonné dans un univers steampunk noir, quelque part aux côtés de Frankenstein.

Pêle-mêle, on peut également citer Wat Tambor, membre de la Techno Union, vu dans les épisodes II et III, et qui arbore une armure volumineuse, fait de tuyaux apparents, d’un masque respiratoire et de cadrans, rappelant fortement l’esthétique steampunk ; Tey How, personnage secondaire de la Fédération du Commerce qui possède un design mécanique et ornementé qui s’inscrit dans la même veine ; Empatojayos Brand et l’univers de Ganath qui, dans l’univers étendu, sont des personnages et un environnement explicitement inspirés par la technologie à vapeur et les machines à engrenages, signature du steampunk.

Des lieux et des machines pleins d’usure
Cet esprit de récupération et d’usure se retrouve dans toute la mise en scène. Les décors eux-mêmes racontent un monde où la technologie n’est jamais invisible. Mais certains endroits de la galaxie lointaine, très lointaine, semblent plus steampunks que d’autres.
Ainsi, à Tatooine, les habitations sont enterrées dans le sol pour fuir la chaleur, les marchés sont faits de bric et de broc, et le sable semble avoir infiltré chaque recoin de mécanique. On peut aussi citer les niveaux inférieurs de Coruscant, la capitale galactique, mais aussi la ville-planète criminelle Nar Shaddaa, souvent dépeints comme des environnements industriels, sombres, remplis de tuyauteries, de machines et d’une ambiance urbaine surchargée. Ces lieux rappellent les cités industrielles du XIXème siècle, typiques du Steampunk, avec leur mélange de technologie avancée et de décadence rétrofuturiste.

Pensons aussi aux bases rebelles, aux hangars impériaux, aux vaisseaux : tous affichent leurs tuyaux, leurs câbles, leurs générateurs fumants. Tout semble construit à la main, ou reconstruit après coup.
Ce n’est pas une technologie propre, lisse, maîtrisée. C’est une technologie vécue, usée, pleine de traces. Une technologie qui ressemble, finalement, assez bien à ses usagers.
Un imaginaire de la marge, du bricolage et de la résistance dans Star Wars
Le Steampunk, ce n’est pas seulement une question d’engrenages apparents et de corsets victoriens. C’est une manière de penser le monde : une esthétique du décalage, mais aussi une posture politique. Un imaginaire où les marginaux bricolent dans l’ombre pendant que les puissants croient que tout tourne encore rond. Un univers où la technologie ne vient pas d’en haut, des laboratoires brillants et aseptisés, mais d’en bas, de mains calleuses, d’outils réappropriés, de savoirs oubliés ou détournés.
De bien des façons, Star Wars partage cette vision. Loin de célébrer les grandes innovations centralisées, l’univers de George Lucas valorise ceux qui adaptent, qui détournent, qui réparent. Ceux qui, loin de maîtriser la technologie, vivent avec elle, la modifient, l’apprivoisent.
Les figures héroïques de la saga ne sont ni des ingénieurs d’élite, ni des scientifiques visionnaires en blouse blanche.
Ce sont des survivants, des autodidactes, des outsiders.
Luke Skywalker, fermier de Tatooine devenu Jedi à la faveur d’un destin cabossé. Rey, pilleuse d’épaves sur une planète abandonnée. Han Solo, éternel contrebandier au cœur tendre. Tous avancent avec les moyens du bord, entre savoir-faire transmis, intuitions bricolées et outils rafistolés. Ils incarnent cette tension entre tradition et modernité, entre technique brute et spiritualité, qui traverse également tout l’imaginaire steampunk.
Et cette proximité ne se limite pas aux protagonistes principaux. L’univers tout entier regorge de figures et de lieux qui évoquent un monde fait de récup’, de systèmes alternatifs, de décadence habitable. Lando Calrissian, par exemple, avec son élégance anachronique, sa cape impeccable et ses manières dandy, semble sorti d’un roman steampunk de gare, un héros qui aurait troqué le monocle pour un blaster.

Les Jawas, quant à eux, incarnent avec brio la logique de la récupération permanente : toujours en quête de pièces détachées, roulant dans un Sandcrawler aussi rouillé qu’imposant, ils vivent littéralement du recyclage technologique (non mais, quel personnage de Star Wars est plus steampunk qu’eux, franchement ?).


Même le Palais de Jabba, dans sa démesure poussiéreuse, fait penser à un cabinet de curiosités industriel, entre luxe délabré et accumulation d’objets étranges.
Western poussiéreux et révolution industrielle
Cette esthétique de la marge et du rebut prend une ampleur nouvelle dans les séries plus récentes comme The Mandalorian ou Andor. The Mandalorian, avec son ambiance de western intergalactique, ses héros taiseux et ses décors désertiques, met en scène un monde où la technologie est rustique, souvent rafistolée, et utilisée avec parcimonie. On y sent la présence du geste artisanal, de l’objet transformé, de la ressource rare.
Et parfois, le clin d’œil devient presque explicite. Dans l’un des épisodes de The Mandalorian, Din Djarin doit s’infiltrer à bord d’un train roulant à grande vitesse à travers un paysage désertique, transportant de l’épice (une substance précieuse et convoitée). Cette scène, entre attaque ferroviaire et course contre la montre, convoque autant les codes du western que ceux des récits industriels : la machine lancée à pleine puissance, les hommes suspendus à ses flancs, la précarité des équilibres… On n’est pas très loin des images de trains à vapeur parcourant les colonies, ou des grands convois traversant des paysages dévorés par l’extraction.

Quant à Andor, la série va encore plus loin : elle introduit une lecture explicitement politique, presque sociale du conflit galactique. On y voit des usines, des quartiers pauvres, des ouvriers, des révoltes… Une esthétique grise, fumante, pleine d’oppression et de tension, où la technologie est un outil de contrôle autant qu’un levier de soulèvement.





Enfin, le conflit central de la saga (une rébellion contre un empire technocratique, autoritaire et centralisé) résonne profondément avec les récits steampunks. D’un côté, un monde mécanique, froid, impersonnel. De l’autre, une communauté bigarrée, artisanale, improvisée, qui fait avec ce qu’elle a. Un monde vivant contre une machine sans visage.
La Force : entre spiritualité et biologie, une énergie steampunk ?
Ce monde fait de résistance, d’adaptation et de survivance technologique est au cœur de l’esprit steampunk. Et dans cet univers, même la Force ne déroge pas à la règle. Elle n’est pas une technologie, mais elle fonctionne comme un savoir ancien, presque ésotérique, transmis par une poignée d’initiés. Les Jedi sont des figures hybrides, entre moines mystiques, combattants clandestins et gardiens d’un savoir interdit. Ils n’inventent rien de neuf : ils préservent, restaurent, transmettent.

Surtout, la Force elle-même peut être décrite comme « steampunk », non pas dans son esthétique, mais dans sa nature hybride, à la croisée du mystique et du scientifique. Présentée d’abord comme une énergie invisible, intuitive, presque ésotérique, transmise par des ordres anciens et jalousement gardée, elle incarne cette spiritualité floue que l’on retrouve souvent dans les récits steampunks, où la science flirte avec l’alchimie, et où la technologie est imprégnée de symboles et de croyances.
Mais à partir de La Menace Fantôme, un autre pan de la Force est révélé : les fameux Midi-chloriens.
Ah… Les Midi-chloriens…
Ces micro-organismes présents dans les cellules des êtres vivants seraient le canal biologique par lequel la Force s’exprime. Voilà qui trouble les frontières : ce qui relevait jusque-là du mythe devient mesurable, quantifiable, presque médical. Ce glissement du sacré vers le mécanisme, du mystique vers le biologique, pourrait sembler déconcertant (et d’ailleurs, je laisse les puristes s’écharper dans les commentaires mais je ne prendrai courageusement pas parti), et pourtant, c’est exactement le genre de tensions qui irriguent l’esthétique steampunk.
Dans le Steampunk, on croise des machines à vapeur qui semblent animées d’une âme, des automates doués de sentiments, des savants à la limite du magicien. La Force, avec ses deux lectures (ésotérique et biologique), agit de la même manière. Elle relie l’âme au corps, l’invisible au mesurable. Et si les Jedi sont des moines, ce sont aussi, dans une certaine mesure, des expérimentateurs. Ils apprennent à canaliser une force interne, presque vitale, au sein d’un monde technologique. Une alchimie intérieure dans un monde de métal et de haute technologie.
Un futur plein de passé
L’un des aspects les plus frappants de Star Wars, et peut-être l’un des moins souvent relevés, réside dans sa temporalité singulière. Officiellement, tout commence « il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine… » (une phrase énigmatique qui brouille immédiatement les repères). Ce que l’on s’apprête à découvrir n’est donc pas un avenir, mais un passé déjà révolu. Et pourtant, tout semble futuriste : vaisseaux spatiaux, planètes multiples, civilisations interstellaires. Ce paradoxe initial est un indice.
Dans Star Wars, le futur ne brille pas. Il se souvient.
Les vaisseaux les plus emblématiques (du Faucon Millenium à l’X-Wing) ne sortent pas d’usines dernier cri. Ils sont anciens, rafistolés, souvent hérités. Le Faucon est transmis entre contrebandiers, l’X-Wing appartient à une flotte qui peine à remplacer ses pièces, et même le TIE Fighter impérial semble plus conçu pour la standardisation que pour l’innovation. On ne rêve pas de nouveaux modèles : on répare les anciens, on les adapte, on les fait durer. On les respecte, aussi, comme des objets presque vivants, pleins d’histoires.

Il en va de même pour les sabres laser. Contrairement à d’autres armes de science-fiction présentées comme des prouesses technologiques, le sabre laser est ici une relique. Il n’est ni produit en série ni vendu sur catalogue. Il est unique, souvent fabriqué à la main par son utilisateur, et chargé d’une symbolique mystique. Lorsque Rey découvre celui de Luke, ce n’est pas un gadget, c’est un vestige. Il y a une forme de sacralité dans ces objets, qui sont les fragments d’un âge d’or disparu.
Cette obsession du passé traverse toute la saga.
L’ancienne République n’est jamais vraiment oubliée ; elle est régulièrement évoquée comme un modèle perdu, une époque à laquelle on compare toujours le présent. Les ruines de l’ordre Jedi hantent littéralement les films : qu’il s’agisse des temples abandonnés dans L’Ascension de Skywalker, des textes sacrés cachés par Luke dans Les Derniers Jedi, ou même des vestiges de l’ancien code Jedi, toujours transmis, même dans la clandestinité.
Les personnages eux-mêmes sont tournés vers le passé. Obi-Wan vit comme un ermite, gardien d’une mémoire douloureuse. Yoda est le dépositaire d’un savoir ancien, dont il n’est plus sûr qu’il ait encore une place dans le monde. Même les Sith s’appuient sur des traditions millénaires, des artefacts oubliés, des légendes. On retrouve cette même tension entre passé et présent dans Andor, où les traditions funéraires de Ferrix côtoient les surveillances électroniques, ou dans The Mandalorian, où le personnage principal incarne à lui seul un mode de vie ancestral dans un monde en mutation.
Et si le passé ne s’était jamais éteint dans Star Wars ?
Cette temporalité ambiguë, suspendue entre nostalgie et résilience, résonne profondément avec celle du Steampunk. Là aussi, on évolue dans un univers où le passé n’est jamais mort, où il résiste, ronge, inspire. Les objets sont porteurs d’histoires. Les machines, usées mais précieuses, prolongent des savoirs anciens. La technologie n’est pas un miracle, ni une marchandise archi-commerciale : c’est un bricolage d’héritages.
Dans les deux cas, le temps devient une matière à part entière. Il ne s’écoule pas linéairement, il s’accumule. Il s’incarne dans les choses, dans les gestes, dans les récits. Ce n’est pas un avenir rêvé, propre et prospectif, mais un présent alternatif, plein de cicatrices, de traces, et de mémoires mécaniques. Un monde où l’on construit avec les ruines.
Star Wars, avant le Steampunk
Assez plaisanté. Un petit détour par l’histoire des genres de la science-fiction s’impose pour mieux comprendre pourquoi Star Wars et le Steampunk, ça n’est pas si déconnant.
Le premier Star Wars sort en 1977. À l’époque, ni le Steampunk, ni le Cyberpunk ne sont encore des mouvements clairement identifiés. La saga de George Lucas puise alors dans l’imaginaire des serials des années 30, des contes de fées classiques, des westerns, mais aussi de la science-fiction des années 40 à 60. Elle relance d’ailleurs le space opera, un genre un peu passé de mode à l’époque. Autrement dit : Star Wars n’est pas steampunk, non… Il arrive bien avant que ce genre n’existe, et en partage déjà certaines intuitions.
Un modèle narratif avant-gardiste ?
Dans les années 80, le Cyberpunk apparaît comme son contre-modèle : sombre, urbain, saturé de néons et d’angoisses existentielles. Pourtant, à y regarder de près, Star Wars dialogue aussi avec cette veine-là : la planète Coruscant, par exemple, avec sa ville-monde verticale et stratifiée, pourrait presque sortir d’un plan de Blade Runner. Et inversement, certains détails (les droïdes cabossés, les tenues dépareillées, les vaisseaux bricolés) évoquent des esthétiques plus proches du Steampunk que du Cyberpunk.
Mais là où le rapprochement devient vraiment intéressant, c’est du côté des récits et des structures. Star Wars repose sur une logique de mythe : des figures archétypales, des objets reliques, un ordre ancien à rétablir… autant de motifs que l’on retrouve régulièrement dans le Steampunk. Et surtout, il propose un univers qu’on n’explore pas seulement dans les films : les romans, les jeux, les BD, les séries… Chaque support ajoute une pièce au puzzle. Cette construction en toile, cette manière de raconter une histoire sur plusieurs plateformes, c’est exactement ce vers quoi tend le Steampunk aujourd’hui : un monde qu’on peut lire, jouer, porter, vivre.
Bref, Star Wars n’a peut-être pas inventé le Steampunk… mais il en a montré le chemin.
Et si le steampunk n’était pas si loin, dans une galaxie pas si lointaine…
Bref, Star Wars n’est pas un univers steampunk à proprement parler. Il ne met pas en scène l’Angleterre victorienne revisitée, ni des dirigeables à vapeur au-dessus de Big Ben. Mais son esthétique poussiéreuse, ses héros marginaux, ses machines rafistolées et son goût marqué pour les savoirs anciens en font, peut-être, un cousin inattendu. Voire un précurseur discret.
En fait, bien avant que le mot « steampunk » ne circule dans les cercles littéraires ou sur les forums cosplay, la saga de George Lucas posait déjà les jalons d’un imaginaire rétrofuturiste. Un univers fait de vestiges vivants, de traditions réinventées, de bricolages salvateurs, où l’on lutte pour survivre, transmettre, et croire encore en quelque chose.
Alors… et si Star Wars n’avait pas seulement redéfini la science-fiction, mais aussi ouvert la voie à d’autres formes de rêve mécanique ?
Et vous, qu’en pensez-vous ?
Avez-vous déjà ressenti cette parenté entre sabres laser et engrenages, entre rebelles intergalactiques et mécanos à vapeur ?
Est-ce qu’un Star Wars plus explicitement steampunk vous semblerait étrange… ou naturel, finalement ?
N’hésitez pas à partager vos impressions, vos scènes favorites, ou même vos idées les plus folles : et si Chewbacca portait des lunettes d’aviateur ? Et si le X-Wing crachait de la vapeur ? Et si… vous aviez, vous aussi, une lecture à proposer ?
Peut-être qu’au fond, ce genre d’exploration, à la croisée des mondes, c’est ça aussi, l’esprit steampunk : se faufiler dans les interstices, là où l’imaginaire déraille et où les genres se répondent.
Enfin, aucune analyse Star Wars ne serait complète sans saluer la meilleure streameuse de la galaxie selon moi. Merci Siha pour ses streams toujours inspirés et inspirants !
Pour aller plus loin : Star Wars à la sauce steampunk
Analyses et réflexions
Steampunk Star Wars : A blend of space opera and scientific romance
Une réflexion de Mike Perschon sur les parallèles entre Star Wars et le Steampunk, entre space opera et héritage victorien.
(https://steampunkscholar.blogspot.com/2010/04/steampunk-star-wars-blend-of-space.html)Ancient Weapons and Hokey Religions: Steampunk Star Wars
Un article de Wired sur des relectures visuelles de la saga, où droïdes et Jedi prennent une allure de personnages sortis d’un roman de Jules Verne.
(https://www.wired.com/2008/04/right-on-the-he)
Œuvres artistiques et projets créatifs
Illustrations steampunk de Star Wars par Björn Hurri
Une série de dessins qui transforment les personnages emblématiques de la saga en figures steampunk saisissantes.
(https://aidanmoher.com/blog/2011/02/art/art-more-steampunk-star-wars)Steampunk Lightsaber par Jon C. Acosta
Un sabre laser repensé avec des matériaux rétro : laiton, cuir, tubes de cuivre… Une fusion réussie entre technologie Jedi et artisanat victorien.
(https://www.wired.com/2007/08/steampunk-light)Concours Steam-Wars LEGO
Des fans ont réimaginé les véhicules de Star Wars en version steampunk à l’aide de briques LEGO : une démonstration ludique de la plasticité de cet univers.
(https://www.wired.com/2008/01/the-steam-wars)
- Melancholia I : lettre à celles et ceux qui n’arrivent plus à avancer – 7 juin 2025
- Et si Star Wars… était steampunk ? – 14 mai 2025
- Archéologie spéculative : l’art contemporain fouille notre époque – 2 mai 2025
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