En passant

Opération syncope

Curieusement, les faits ont été très peu relayés par les médias.

Une vingtaine de personnes sont tombées en syncope vendredi 21 septembre devant le magasin H&M de la rue Neuve à Bruxelles. Des faits similaires ont été relevés cette semaine dans plusieurs villes européennes, dont Bristol, Londres, Paris, Copenhague et Varsovie.

Par cette action symbolique, achACT et ses homologues européens de la Clean Clothes Campaign ont ainsi voulu attirer l’attention sur les évanouissements de masse qui se produisent dans des usines au Cambodge où se fournissent H&M, Zara, Gap et Levi Strauss & Co. Ces malaises collectifs ont touché 2400 travailleuses en 2011 et se perpétuent en 2012. Ils sont notamment liés à un déficit calorique chronique des travailleuses dont le salaire ne permet pas une alimentation saine et suffisante.

Source : http://www.cncd.be/Bruxelles-evanouissement-collectif#.UGDhpiHCR7t.facebook

Zentai et misère de l’homme

En cette période de crise, je dois avouer que je trouve cette image pour le moins parlante.

L’homme en noir (sa combinaison s’appelle un Zentai, c’est une combinaison recouvrant le corps dans son intégralité, utilisé notamment au cinéma pour réaliser des effets spéciaux mais aussi dans d’autres activités moins catholiques :D) tourne la tête d’un homme pour qu’il ne regarde pas le SDF allongé sur le trottoir. C’est, bien souvent, la réaction qu’adopte une majorité de gens face à la misère qui s’affichent aujourd’hui de plus en plus dans nos rues.

Détourner le regard, comme si elle allait disparaître. Réaction dédaigneuse ? Je ne pense pas. Pas toujours, en tout cas, au contraire. J’imagine que nous préférons ne pas regarder pour ne pas avoir à donner l’impression de porter un jugement de pitié ou malsain sur la personne concernée. Quelque part, il doit y avoir également une volonté de se protéger soi-même ; ce que nous ne voyons pas, n’existe pas vraiment ou, en tout cas, ne nous concerne pas. Je crois que nous avons peur, bien souvent. Détourner le regard devient alors plus facile. Et même si cette réaction de facilité est discutable, je la trouve compréhensible tant qu’elle ne nous empêche pas d’essayer d’aider ceux que nous pouvons.

Shane Waltener

Voici une partie du travail que réalise l’artiste londonien Shane Waltener.

Ici, il s’agit d’une oeuvre réalisée avec de la laine, travaillée à la manière de toiles d’araignée. J’ai trouvé cette idée particulièrement belle et poétique.

D’ordinaire, nous nous efforçons de traquer la moindre petite toile qu’une de ces horribles petites bêtes à huit pattes aura tissé dans tous les coins de notre maison. Nous oublions, bien souvent, d’observer l’incroyable complexité qui se cache derrière ces créations naturelles et, finalement, la forme certaine de beauté fascinante qu’elles dégagent. Ces toiles ne sont-elles pas incroyables ? Elles sont presque invisibles, pièges tendus face aux proies de l’araignée qui, sans cesse, depuis la nuit des temps, se laisse prendre à ce jeu fort bien pensé.

La toile, aujourd’hui, est d’autant plus porteuse de symbolique qu’elle est aussi le surnom de l’Internet. De là à dire que nous serions tous d’éventuelles araignées ? Ou, plus sûrement, les proies de ces dernières ? Il n’y a qu’un pas. La morale de cela serait donc de savoir, tout autant, apprécié la beauté de la toile (quelle qu’elle soit) tout en n’oubliant pas de s’en méfier raisonnablement.

Zdzislaw Beksinski

Les travaux de Zdzislaw Beksinski comptent parmi les plus frappants que je connaisse. La moindre de ses toiles est un petit bijou bouleversant de douleur, de désespoir, de violence, de mort. L’artiste a une façon de montrer le pire, le morbide, l’insoutenable de façon fascinante. Un travail à ne jamais oublier et à proposer à tous les regards qui ne le connaîtraient pas encore.