L'art traditionnel japonais

 

Le Nihonga, littéralement peinture japonaise, doit son origine à la peinture chinoise dont elle utilise les matériaux et les instruments. Elle est le résultat de l'ouverture du Japon sur le monde puisque c'est en découvrant les peintures Impressionnistes que les artistes japonais cherchèrent à moderniser l'art traditionnel japonais. Néanmoins, en dépit de cette volonté de modernisation, le temps à fait que nous pourrions désormais dire que le Nihonga est l'équivalent japonais de ce qui est surnommé, en Europe, la peinture académique. C'est pourquoi Takashi Murakami a pu y être initié aux Beaux Arts de Tokyo.

 

Cet art consiste en l’utilisation de pigments minéraux sur le papier ou sur la soie. Ces poudres minérales (azurite, cinabre, corail, malachite, coquille d'huitre, cristal, or, ...) sont extrêmement diluées dans un liant organique (colle). On multiplie les couches (parfois une centaine) pour donner de l'opacité et de la nuance.
Bien que le Nihonga ait intégré les techniques de l’occident transmises en Chine, il conserve aujourd’hui encore toute l’atmosphère de la peinture antique tant dans le rendu des couleurs que dans le tracé du pinceau.

 

On distingue plusieurs genres :

  • Yamato-e, Kara-e, Nanga-e qui sont pratiqués par les lettrés
  • Ukiyo-e, peinture qui a vu le jour à l’époque Edo représentant des portraits de femmes ou d’acteurs de Kabuki
  • Bijinga, genre consacré à la représentation de fleurs et d’oiseaux.

La fabrication des matériaux et des supports s’avérant être en déclin comme d’ailleurs la plupart des productions liées à une tradition orale, le Nihonga se rapproche de plus en plus des techniques de la peinture occidentale. Toutefois les thèmes diffèrent.

 

Souvent les peintres de Nihonga construisent une série de peintures autour d’un thème traditionnel : fleur, oiseau, vent, lune.
Au fil du temps, cette peinture s’est exprimée sur une grande variété de supports : plafonds, murs, panneaux coulissants (fusuma), paravents ou sur de petits supports cartonnés de forme presque carrée comme le shikishi ou de forme rectangulaire verticale comme le tanzaku.

 

Quelques images symboliques suffisent à suggérer le rythme de la nature :

  • la pivoine, présente dans les grandes oeuvres décoratives
  • la fleur de cerisier, symbole de l’éphémère
  • le lotus, symbole particulièrement important de l’iconographie bouddhique
  • le prunier en fleurs qui fait partie avec l’orchidée, le bambou et le chrysanthème du répertoire pictural traditionnel
  • la carpe, sujet favori du Nihonga.

Quel qu’en soit le thème, chaque oeuvre de Nihonga témoigne d’un esprit prêt à s’abandonner au pur plaisir pictural.

Snowy Peak with Cranes de Yokoyama Taikan, 1958

 

Nihonga de Hiroshi Yamamoto

Chrysanthemum - 2009

 

Madone du Magnificat de Botticelli

C'est dans ses tondi que Murakami fait réellement le lien entre le Nihonga et la culture pop japonaise dont il s'inspire mais également entre les cultures japonaise et occidentale.

 

Ces tableaux de forme ronde évoquent, immédiatement, dans l'imaginaire européen, la période de la Renaissance durant laquelle ils connurent leur apogée. Ils étaient, en effet, très prisés par les peintres italiens de l'époque car ils permettaient aux artistes d'affirmer une nouvelle fois leur talent ; le tondo étant rond, il présentait une difficulté dans le choix du sujet et sa composition, de même que pour une toile carrée. En effet, une toile rectangulaire placée horizontalement se prêtait davantage à la représentation du paysage et, verticalement, au portrait.

 

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Les chrysanthèmes blancs de Ogata Kôrin

 

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La série Kôrin - Chrysanthemum puise effectivement son inspiration dans les chrysanthèmes blancs de Ogata Kôrin, peintre du XVIIe siècle. Takashi Murakami reproduit ces compositions florales en agencements multicolores sur tondo au fond doré ou argenté. La figure expressive des fleurs confèrent à chaque tondo une vitalité éblouissante. Vitalité accentuée par les différentes teintes glissant en cascades autour des chrysanthèmes ; dont la dissémination chromatique, par éclats pigmentés, se charge d’illuminer l’ensemble.
 
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Source

 

Sources : Atelier Manda
ayako-kamimura.fr