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Citation :

"La peinture ne reproduit pas le visible, elle rend visible." Paul Klee


Dernières nouveautés et mises à jour :

Hugo Simberg, Le Jardin de la mort (en finnois : Kuoleman puutarha), gouache, 15,8 x 17,5 cm, 1896, Musée d'art Ateneum, Helsinki, Finlande.

7/11/2021 : Aujourd’hui, je vous emmène en excursion dans… le jardin des Morts ! (…) Non ! Restez ! Vous allez voir, leurs squelettes sont adorables ! Ce traditionnel article d’Halloween arrive avec un peu de retard mais j’espère qu’il vous plaira.


17/06/2021 : Une vidéo que j’ai réalisée a été projetée lors de la journée d’étude « Le Bassin Minier en transition : territoire résilient, territoire de recherche ». J’y présentais la partie artistique de mon travail de thèse et, tout particulièrement, celle portant sur le patrimoine industriel minier. Vous pouvez la retrouver ici :

(Lien : https://youtu.be/ujzDvFiaKuc)


30/03/2021 : Je suis très heureuse et très fière de vous annoncer que j’ai remporté le concours Show your PhD, organisée par mon université, l’Université Polytechnique Hauts-de-France (U.P.H.F.) et l’université de Mons (UMons) avec cette vidéo présentant mon travail de thèse :

(Lien : https://www.youtube.com/watch?v=MhXCgqNNhXo)

J’espère apporter une suite à ce travail très bientôt ! Et je remercie les personnes qui m’ont soutenue dans ce projet car, surtout, il m’a fait le plus grand bien.


🎄 En ce mois de décembre 2020, suivez le calendrier de l’Avent de Studinano sur Instagram :

🎄 Également publié chaque jour sur notre page Facebook.


Les façades en briques rouges de la Cité des Electriciens à Bruay-la-Buissière (62).24/04/2020
Nouvel article en ligne : Voici la deuxième partie de notre voyage dans nos maisons ! Nous allons continuer notre petit voyage dans le temps pour nous rapprocher petit à petit de notre actualité. Cette fois, je vous emmène donc plutôt à la découverte des maisons du XVIIIème et XIXème siècle, jusqu’au début du XXème siècle. Nous allons visiter des logements bourgeois, voir comment ont évolué les demeures de paysans et nous arrêter sur l’apparition des lieux de vie d’ouvriers, pensés pour répondre à l’industrialisation galopante. Bon voyage confiné !


David Teniers le Jeune, Cuisine, Huile sur cuivre, 77,8 x 75 cm, 1644, Mauritshuis, Pays-Bas.

10/04/2020
Nouvel article en ligne : Comme nous sommes actuellement confinés chez nous à cause du Coronavirus-Covid19, j’ai pensé qu’un article sur notre foyer, notre maison, notre chez nous, s’imposait. Voici la première partie d’une petite histoire de notre lieu de confinement (notre foyer, oui, si vous préférez) à travers les âges.
Bon courage à tous et à toutes ! Tenez bon ! Et, surtout, merci aux soignants qui essayent de nous libérer de tout ça avec trois fois trop peu de moyens au moins !


 

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Je pense que je vais pouvoir dire que ce dessin est terminé 😊 Voici ma #Coronamaison à moi ! 🏵️🌺🌹🌼🌷🌸 Peut-être que j’y ajouterai des détails à l’occasion… . I think I can say that this drawing is finished 😊 Here is my #Coronahouse ! 🏵️🌺🌹🌼🌷🌸 Maybe I will add some details to it another time… . . . 🌸 My artworks are available in my Spreadshirt and Redbubble stores ! Links here: https://linktr.ee/studinanoshou (and in my bio) . ↪️ If you appreciate my work, you can help me on uTip : https://utip.io/studinano (Link in my bio) Look at a pub = A small tip for me. 💕 . . . #art #artwork #drawing #dessin #WorkInProgress #croquis #sketch #sketching #draw #moon #lune #nuit #OC #books #OriginalCharacter #cat #night #decoration #flowers #fleurs #quotation #plush #citation #plushies #peluches #quote #illustration #OscarWilde

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🖼️ Voici un des projets sur lesquels je travaille en ce moment : un logo pour Les Arts dans les Remparts, événement artistique et culturel qui se déroule à Valenciennes en juillet. ☀️ Pour l’instant, je fais des essais, des tests et nous discutons pour trouver le logo qui plaira au plus grand nombre ! 🖌️ Voici quelques unes de ces tentatives. N’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez ! 🙏 . 🖼️ Here’s one of the projects I’m currently working on : a logo for Les Arts dans les Remparts, an artistic and cultural event taking place in Valenciennes in July. ☀️ For now, I’m doing tests and we are talking to find the logo that will appeal to most people ! 🖌️ Here are some of these tests. Don’t hesitate to tell me what you think about it ! 🙏 . . . 🌸 My artworks are available in my Spreadshirt and Redbubble stores ! Links here: https://linktr.ee/studinanoshou (and in my bio) . ↪️ If you appreciate my work, you can help me on uTip : https://utip.io/studinano (Link in my bio) Look at a pub = A small tip for me. 💕 . . . #art #dessin #drawing #sketching #sketch #croquis #cygne #WorkInProgress #inProgress #wip #swan #Valenciennes #valdescygnes #nature #blason #logo #design #Vauban #rococo #rocaille #cadre #frame #baroque #白鳥 #history #animal #artwork #graphisme #illustration #illu

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Katayama Bokuyo, Mori (Forêt), Encre sur soie, 1928, 189,23 x 237,49 cm, Minneapolis Institute of Art (Etats-Unis).

03/03/2020
Nouvel article en ligne : Je ne l’avais pas fait depuis un bon moment mais j’ai enfin trouver une bonne excuse pour vous ramener au Japon. Cette fois, je vous emmène à la découverte d’une magnifique œuvre de Katayama Bokuyo, sur les traces d’une étrange belette au cœur d’une mystérieuse forêt. Ce sera l’occasion de parler Yokai et croyances nippones !


Pieter Bruegel l'Ancien, L'Adoration des Mages dans un paysage de neige (ou dans un paysage d'hiver), Huile sur bois, 35 x 55 cm, 1563, Am Römerholz, Suisse.

24/12/19
Nouvel article en ligne : Comme chaque année, Studinano est là pour accompagner vos fêtes de fin d’année avec une touche d’art, de culture et d’histoire. Cette année, je vous emmène sur les traces d’un des plus grands artistes de l’hiver : Pieter Bruegel l’Ancien et, en particulier, sa peinture intitulée l’Adoration des Mages dans un paysage de neige. Joyeux Noël et joyeuses Fêtes à tous ! Bonne lecture !


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Egon Schiele, Autoportrait debout avec un gilet au motif paon, Huile sur toile, 1911, Collection Ernest Ploil, Vienne.


18/05/2019
Nouvel article en ligne : Aujourd’hui, pour faire plaisir à mon n’amoureux dont c’est un des artistes préférés, je vous emmène à la découverte de l’artiste autrichien Egon Schiele. Peintre de la petite mort, il fut l’un des amis de Gustav Klimt. Il croisa aussi Paul Klee et bien d’autres. Nous verrons aussi comme son histoire est étrangement liée à celle d’Adolf Hitler et comme sa vie fut aussi courte que tragique.


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Paris sera toujours Paris… Même les pieds dans l’eau !

Inondation à Paris, Henri Manuel, 1924
L’hippodrome Maison Laffitte inondé par la crue de la Seine. Paris, Henri Manuel, 1924.
Les grandes crues de la Seine depuis 1740
Les grandes crues de la Seine depuis 1740
[ Source ]

Voilà une photo pour le moins surprenante !

Elle a été prise à Paris par le photographe français Henri Manuel (1874-1947) en 1924. Des inondations frappaient alors la Capitale et une bonne partie de la France. En l’occurrence, sur cette photo, la scène se passait à l’hippodrome de Maison Laffitte, situé à l’ouest de Paris. La plupart des gens, jockeys et spectateurs présents, ne semblaient en tout cas pas très à l’aise à l’idée de s’improviser ainsi funambules d’un jour. Il faut dire que cette année-là, la crue de la Seine atteignit 6,35 mètres et certains endroits de la ville et de la région parisienne ne furent plus accessibles qu’en barque (comme en témoigne l’image prise à Courbevoie, ci-dessous). A l’hippodrome, il semble que l’eau arrivait presque jusqu’à l’assise des chaises (en tout cas en bas à gauche du cliché).

 

Inondation à Paris, 1924
Inondation à Paris, 1924
« Venise à Courbevoie : la rue du Souvenir. La crue de la Seine et les inondations à Paris et en Banlieue »
Affiche de l'exposition Paris inondé 1910
Affiche de l’exposition Paris inondé 1910
Galerie des bibliothèques – Ville de Paris
2010

 

 

Notons que ça n’est pas une première car Paris a déjà connu des montées des eaux records : en 1910, la hauteur d’eau atteint 8,62 mètres à la station de Paris-Austerlitz. Cette inondation spectaculaire reste, à ce jour, la plus célèbre de celles ayant touché la Capitale. Une exposition lui sera même dédiée en 2010 à la Bibliothèque historique de Paris, présentant plus de 200 documents (photographies originales, cartes postales, affiches, presse illustrée, plans, peintures et dessins, publicités, manuscrits et archives, films d’actualités,…), pour la plupart inédits (source).

 

Inondation de Paris en 1910
Cette photo prise en Janvier 1910 montre des personnes sur une barque dans la Cour de Rome inondée, près de la gare Saint-Lazare, après que la Seine ait débordé, déversant de l’eau dans le centre de Paris. La Seine a quitté son lit pour la dernière fois en 1910, les niveaux d’eau sont alors montés jusqu’à 8,72 mètres, inondant une grande partie de la capitale française. Un siècle plus tard, une exposition, « Paris inondé 1910 » s’est tenue à la Bibliothèque historique de Paris, du 8 Janvier au 28 Mars 2010, montrant plus de 200 documents des lieux les plus connus de la ville sous l’eau.
AFP PHOTO

Cette « crue du siècle », comme on la surnomme parfois, donne lieu à des scènes pour le moins cocasses comme, par exemple, l’arrivée des Députés à la Chambre en barque (voir photo ci-dessous). Alors que je travaille actuellement sur l’esthétique Steampunk dans le cadre de mes recherches, j’ai pris l’habitude de voir des représentations de Paris survolé par toutes sortes de véhicules, y compris des (aéro)paquebots et autres bateaux volants et, curieusement, ces photographies surprenantes de la crue centennale* (voir définition plus bas) me les rappellent.

On ose à peine imaginer la pagaille que ces inondations ont pu causer ! Les dégâts matériels sont très importants et de très nombreux parisiens sont sinistrés. Cependant, il semble que cette crue exceptionnelle ne fera qu’une victime : un sapeur-pompier emporté avec son embarcation.

Cour d'honneur de la Chambre des Députés, inondation de Paris, 1910
Cour d’honneur de la Chambre des Députés, inondation de Paris, 1910
[ Source ]
La gare des Invalides, inondation de Paris, 1924
La gare des Invalides, inondation de Paris, 1924
[ Source ]
A l’heure actuelle, la région parisienne est toujours prudente car une crue centennale a des chances de se reproduire tôt ou tard. Personne ne peut prévoir exactement quand elle aura lieu mais cela arrivera. C’est pourquoi des dispositifs sont mis en place et régulièrement repensés ou améliorés afin d’éviter toute catastrophe trop importante de se produire (c’est dans ce cadre que se place par exemple le Plan Neptune). Ceci étant dit, si j’en juge par l’efficacité des autorités à gérer quelques flocons de neige quand cela arrive sur la Capitale, à la place des habitants de la région Île de France, je resterais sur mes gardes… (moi, mauvaise langue ? Jamais !)

* UNE CRUE CENTENNALE, QU’EST-CE QUE C’EST ? 

Les crues ne sont pas des phénomènes périodiques réguliers. Une crue centennale n’est pas une crue qui revient tous les cent ans mais qui a, chaque année, une «chance» sur cent de se produire. Au cours de notre vie, nous avons plus d’une chance sur deux de subir une ou plusieurs crues centennales. En moyenne, on peut dire qu’il se produit dix crues centennales en mille ans.

Source : Ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de la mer

En attendant, il est toujours possible de surveiller le Zouave du Pont de l’Alma. La tradition dit que la Seine est en crue lorsqu’il a les pieds dans l’eau. Malheureusement, depuis 1974, cette sculpture est placée plus haut qu’elle ne l’était à l’origine, aussi signale-t-elle aujourd’hui des crues plus graves qu’à l’époque où cette tradition fut prise. C’est pourquoi l’administration fluviale mesure désormais le niveau des crues au pont de la Tournelle. Cependant, si le Zouave vient en effet à avoir les pieds dans l’eau, peut-être serait-il sage pour vous de vous éloigner de la Seine pour un moment. Juste par précaution ! Sachez tout de même que la Seine déborde presque chaque année et que des inondations d’une envergure semblable à celle de 1910 restent très exceptionnelles.

Zouave du pont de l'Alma et niveaux des crues de la Seine
Zouave du pont de l’Alma et niveaux des crues de la Seine
[ Source ]
Sources:
Météo-Paris
Le plan NEPTUNE, ou la crue centennale de la Seine
Herodote.net
Paris 1900
1910, et demain ?

La montre Poétique Midnight Planétarium de Van Cleef & Arpels

La montre Poétique Midnight Planétarium de Van Cleef & Arpels  Salon International de la Haute Horlogerie (SIHH), Genève, 2014
La montre Poétique Midnight Planétarium de Van Cleef & Arpels
Salon International de la Haute Horlogerie (SIHH), Genève, 2014

 

Je plaide coupable : j’ai tendance à être un peu geek sur les bords… Okay, c’est grave incrusté en fait, bien en profondeur. Alors, quand j’ai vu cette montre, j’ai évidemment craqué. Que dis-je ! Je suis tombée follement amoureuse ! (bah oui, les mécanismes, les machines, tout ça, ça me fascine) Même si, il faut bien que je me l’avoue, je n’aurai jamais les $245,000 qu’elle coûte pour me l’offrir (oui, je me montre lucide, parfois).

Il n’empêche que voilà une petite merveille. Présentée au Salon International de la Haute Horlogerie (SIHH) à Genève, cette montre n’est ni plus ni moins qu’une création de Van Cleef & Arpel, l’entreprise de joaillerie franco-suisse. Et vous allez voir qu’elle mérite bien un petit descriptif, car c’est un objet plutôt magique.

 

Montre Van Cleef & Arpel
La montre Poétique Midnight Planétarium de Van Cleef & Arpels
Salon International de la Haute Horlogerie (SIHH), Genève, 2014

 

Montre Van Cleef & Arpel
La montre Poétique Midnight Planétarium de Van Cleef & Arpels
Salon International de la Haute Horlogerie (SIHH), Genève, 2014

 

Montre Van Cleef & Arpel
La montre Poétique Midnight Planétarium de Van Cleef & Arpels
Salon International de la Haute Horlogerie (SIHH), Genève, 2014

 

En effet, en plus de lire l’heure au moyen d’une étoile filante qui tourne le long de son cadran, la montre affiche la rotation précise de la Terre et des cinq autres planètes de notre système solaire. Ainsi, Mercure effectue sa rotation autour du Soleil en 88 jours, Vénus en 224, la Terre en un an, Mars en 687 jours, Jupiter en 12 ans et, enfin, Saturne en 29 ans !

Cette montre n’est donc pas seulement très belle, elle renferme aussi un dispositif d’horlogerie très complexe.
Rappelons que l’horlogerie s’est souvent inspirée des cieux et a longtemps été fascinée par le mouvement des planètes. Ainsi, certaines horloges astronomiques sont de vraies merveilles d’ingéniosité (par exemple, celle de Strasbourg, dont je vous ai déjà parlé). Cette montre en est la digne héritière. Elle est peut-être d’autant plus fascinante qu’elle tient au poignet alors que ses descendantes prennent généralement une place énorme (celle de Strasbourg se situe dans la Cathédrale de la ville !).
Autre détail technique qui s’inscrit dans l’ambition poétique des créations Van Cleef & Arpels depuis quelques années, l’idée d’intégrer un système de « jour de chance » à cette montre. Il est défini par le propriétaire de l’objet et, quand arrive ce jour, la Terre vient se placer sous la petite étoile du cadran.

Enfin, notons pour le détail de la chose que chaque planète est représentée par une pierre précieuse. De fait, il s’agit tout de même de la création d’une joaillerie ! Une version plus extravagante encore est même sertie de diamants… Quant au bracelet, il s’agit de cuir d’alligator noir (rien que ça !).

Montre Van Cleef & Arpel
La montre Poétique Midnight Planétarium de Van Cleef & Arpels
Salon International de la Haute Horlogerie (SIHH), Genève, 2014

 

guillemet« Après avoir mis l’accent sur les constellations, Van Cleef & Arpels place sa collection Midnight in Paris en orbite et fait danser le système solaire sur le cadran de sa nouvelle montre Poétique Midnight Planétarium. Aventurine, turquoise, jaspe rouge, agate bleue, serpentine… Symbolisés par ces pierres fines, ces astres évoluent à leur propre rythme et dissimulent un mouvement mécanique à remontage automatique, équipé d’un module Christiaan van der Klaauw spécialement développé pour la maison Van Cleef & Arpels. Une complication aussi spectaculaire qu’envoûtante, qui a su attirer tous les regards du dernier SIHH. »

[Source]

Cette montre n’étant pas la première ni la seule magnifique création de la joaillerie en matière de montre, je vous propose de découvrir ci-dessous quelques-uns de mes coups de coeur. Je m’intéresse en particulier à la série s’inspirant des romans de Jules Verne car je travaille actuellement sur le Steampunk, alors vous vous doutez sûrement à quel point ça peut me plaire. Ces montres témoignent non seulement d’un savoir-faire mais mettent aussi en scène une esthétique romantique bien française (bien que surtout parisienne). Quelque chose qui tient de la Belle Epoque qui fait encore rêver le monde entier aujourd’hui. Voici les merveilles :

 

Cinq semaines en ballon, Van Cleef & Arpels
Cinq semaines en ballon, Van Cleef & Arpels
Inspiré du roman de Jules Verne
2011

 

Vingt-milles lieues sous les mers, Van Cleef & Arpels
Vingt-milles lieues sous les mers, Van Cleef & Arpels
Inspiré du roman de Jules Verne
2011
Boîtier en or blanc. Email paillonné translucide. Mouvement 800P automatique. Bracelet en alligator avec boucle déployante. Edition limitée à 22 exemplaires.

 

De la Terre à la Lune, Van Cleef & Arpels
De la Terre à la Lune, Van Cleef & Arpels
Inspiré du roman de Jules Verne
2011
Boîtier en or blanc. Email paillonné translucide. Mouvement 800P automatique. Bracelet en alligator avec boucle déployante. Edition limitée à 22 exemplaires.

 

Montre Midnight in Paris, Van Cleef & Arpels Or blanc "La montre Midnight in Paris de Van Cleef & Arpels permet aux passionnés d’horlogerie, où qu’ils soient dans le monde, de voir la position exacte des étoiles dans le ciel de Paris. Ainsi, celui qui porte cette montre possède non seulement une fenêtre sur la voûte céleste mais aussi un peu de la magie de la ville lumière. Les étoiles scintillent sur un cadran en verre aventurine bleu nuit. Le mouvement assure leur rotation quasi-imperceptible sur un cycle de 365 jours, dévoilant ainsi leur position exacte dans le ciel de Paris. Le calendrier situé sur le fond du boîtier en or blanc est serti de véritable météorite. Diamètre : 41mm. Mouvement : Mécanique suisse adapté d’un mouvement Jaeger LeCoultre 849." [Source]
Montre Midnight in Paris, Van Cleef & Arpels
Or blanc
« La montre Midnight in Paris de Van Cleef & Arpels permet aux passionnés d’horlogerie, où qu’ils soient dans le monde, de voir la position exacte des étoiles dans le ciel de Paris. Ainsi, celui qui porte cette montre possède non seulement une fenêtre sur la voûte céleste mais aussi un peu de la magie de la ville lumière. Les étoiles scintillent sur un cadran en verre aventurine bleu nuit. Le mouvement assure leur rotation quasi-imperceptible sur un cycle de 365 jours, dévoilant ainsi leur position exacte dans le ciel de Paris. Le calendrier situé sur le fond du boîtier en or blanc est serti de véritable météorite. » [Source]
Montre Pont des Amoureux, Van Cleef & Arpels
Montre Pont des Amoureux, Van Cleef & Arpels
Or blanc, Diamant
« Grâce à son mouvement rétrograde, les deux amoureux de la montre Pont des Amoureux se retrouvent à minuit sur le célèbre Pont des Arts à Paris. Cette rencontre romantique symbolise les moments les plus heureux d’une vie : ceux de l’amour. Sur un cadran en émail contre-jour, la montre Le Pont des Amoureux met en scène deux amoureux dont la promenade romantique marque le temps qui passe jusqu’au rendez-vous tant attendu. Mus par un mouvement rétrograde, les personnages avancent l’un vers l’autre et se retrouvent à midi et minuit pour un baiser, chérissant leur amour pour l’éternité. » [Source]
Lady Arpels Poetic Wish et Midnight Poetic Wish, Van Cleef & Arpels  2012 [ Plus d'informations ]
Lady Arpels Poetic Wish et Midnight Poetic Wish, Van Cleef & Arpels
2012
[ Plus d’informations ]
Montre Lady Arpels Une journée à Paris, Van Cleef & Arpels
Montre Lady Arpels Une journée à Paris, Van Cleef & Arpels
Or blanc / Or rose

 

Lady Arpels Polar Landscape Seal Deco, Van Cleef & Arpels
Lady Arpels Polar Landscape Seal Deco, Van Cleef & Arpels
Prix de la montre Joaillerie et Métiers d’Art
Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), 2011

 

Butterfly Symphony , Van Cleef & Arpels
Butterfly Symphony , Van Cleef & Arpels
Prix de la Montre Dame du Grand Prix du Public, Genève, 2011
[ Plus d’informations ]

Sources :
Site Officiel de Van Cleef & Arpels
Précieux Conseils : Conseil privé en joaillerie
Cool Hunting

Visite de l’atelier d’un peintre : Abel de Pujol

Me voilà de retour de vacances !

Des vacances presque studieuses, si je puis dire, car elles ont été l’occasion de visiter un petit nombre d’expositions toutes plus remarquables les unes que les autres (j’en profite d’ailleurs pour dire merci aux trois mecs, père, frère et fils/chéri, qui m’accompagnaient et qui ont eu la patience de me faire découvrir et de m’accompagner dans ces musées et expos car je sais que ça n’est pas toujours facile de se coltiner une étudiante en arts dans ce genre d’endroits o/).

Et j’espère bien vous faire un petit compte rendu de certaines œuvres que j’ai pu voir dans mes prochains articles !

Mais pour reprendre tranquillement mes marques, je vous propose d’abord un article sur une de mes peintures favorites :

Adrienne Grandpierre, L’atelier d’Abel de Pujol
Adrienne Grandpierre, L’atelier d’Abel de Pujol
1836
Huile sur toile
135 x 98 cm
Valenciennes, musée des Beaux-Arts

Ce tableau de 1836 d’Adrienne Grandpierre représente l’atelier d’Abel de Pujol dont elle est alors encore l’élève (Mademoiselle Grandpierre épousera son professeur 20 ans plus tard, il s’agira pour lui d’un second mariage).
C’est une oeuvre qui se trouve actuellement au musée des Beaux Arts de Valenciennes (et pour cause, puisqu’Abel de Pujol est un des grands artistes valenciennois) et elle est importante pour moi car j’ai eu pour elle un véritable coup de coeur la première fois que je l’ai vue.

Pour la petite histoire, à l’époque, je suis en Seconde et comme tous les élèves de mon lycée valenciennois, je me dois de visiter le musée puisqu’il se trouve de l’autre côté de la rue. Tombant nez à nez avec cette toile, je reste longtemps devant, sans pouvoir en détacher les yeux, car j’ai l’impression d’être projetée à l’intérieur.

La perspective est ici faite de telle sorte qu’elle donne l’impression de pouvoir entrer dans le tableau. C’est le cas pour beaucoup d’autres œuvres mais, ici, j’ai vraiment ressenti cet effet de façon surprenante. C’était la première fois que je constatais ça. De plus, je n’avais encore jamais vu, à ce moment-là, de tableau représentant un atelier d’artiste.

Je crois que c’est ce tableau qui m’a donné envie de me remettre sérieusement au dessin et à la peinture, activités que j’avais complètement abandonnées à ce moment-là.

Bref, j’ai été fascinée par cette toile et j’apprécie encore aujourd’hui de la voir quand je m’aventure de nouveau dans ce musée. Malheureusement, la photographie ne lui rend pas suffisamment justice.

Adrienne Grandpierre, L’atelier d’Abel de Pujol
Adrienne Grandpierre, L’atelier d’Abel de Pujol (détail)
1836
Huile sur toile
135 x 98 cm
Valenciennes, musée des Beaux-Arts

Cette oeuvre est remarquable car elle foisonne de détails. Elle permet d’entrer dans ce que pouvait être un atelier d’artiste à cette époque mais montre aussi qu’Adrienne Grandpierre devait être particulièrement admirative du travail de son maître.

Ainsi, sur le mur du fond, on peut apercevoir un grand nombre de toiles. Des toiles qui ont véritablement été peintes par Abel de Pujol et qu’il est possible de reconnaître dans cette oeuvre d’Adrienne Grandpierre. Par exemple, L’apothéose de Saint Roch, placée juste au-dessus de la porte, est clairement identifiable. Il s’agit d’une esquisse pour la voûte de la chapelle Saint-Roch (église Saint-Sulpice, Paris), elle aussi exposée au musée des Beaux Arts de Valenciennes.

Le tableau intitulé La Renaissance des Arts, esquisse préparatoire du plafond réalisé en 1819 pour l’ancien escalier du musée du Louvre, est également représenté près de la tête de la jeune femme étant en train de poser.

Ces deux tableaux témoignent de l’importance que pouvait avoir Abel de Pujol à cette époque puisque des projets d’envergure lui étaient confiés.

Un portrait du père de l’artiste (qui, pourtant, ne l’a jamais reconnu) est également visible, à gauche de l’œuvre. Il s’agit Alexandre Denis de Pujol de Mortry, prévôt de Valenciennes et fondateur de l’académie des Beaux-Arts de la ville.

Adrienne Grandpierre, L’atelier d’Abel de Pujol
Détail des peintures d’Abel de Pujol représentées en arrière plan de l’oeuvre d’Adrienne Grandpierre.

Cette peinture nous permet également de voir comment un atelier d’artiste pouvait être aménagé à l’époque. On constate, d’abord, qu’une (ou plusieurs) larges fenêtres (1), le plus souvent orientées vers le nord, permettai(en)t aux artistes de peindre sous une lumière idéale. Ici, un grand rideau rouge permettait probablement de réguler la source lumineuse en fonction des besoins du peintre.

De plus, comme les artistes avaient besoin de grands espaces ouverts et lumineux, un bon chauffage était une nécessité. Il se devait de ne pas être salissant ou trop encombrant. C’est pourquoi de nombreux peintres adoptèrent le poêle (2).

guillemet« Chauffer une maison, c’est chauffer l’air qui s’y trouve. A cet égard, la cheminée n’est pas très efficace. Le poêle, qui enferme le foyer dans un réceptacle de métal rayonnant constitue un progrès notable. Les artistes ne s’y sont pas trompés, eux qui travaillent dans de grands volumes, éclairés par de grandes verrières orientées au Nord. Et puis il fallait bien réchauffer les modèles ! »

(source: Musée Historique Environnement Urbain, Le mheu : « Chauffer l’atelier de l’artiste »)

Enfin, on constate la présence, à droite du tableau, d’une statue, de bustes mais aussi d’armes (3) qui, probablement, servaient de modèle à Abel de Pujol. Ce dernier était en effet un peintre d’histoire, c’est-à-dire qu’il peignait des scènes historiques ou mythologiques. Or, l’inspiration, les artistes de cette période la puisait essentiellement dans l’Antiquité, d’où la présence de ces objets.

Une inspiration telle qu’elle vaudra à l’art de l’époque le surnom péjoratif « d’art pompier ». Certains disent que c’est la profusion des représentations de personnages coiffés de casque antique, à cette période, qui donna l’idée de cette expression. Ces casques ressemblaient, en effet, à ceux portés par les pompiers de l’époque. Durant une bonne partie du XXe siècle, les critiques continueront à désigner cette période artistique sous ce terme afin de pointer du doigt ce qui était alors considéré comme un art de mauvais goût. Il faudra attendre les années 70 pour que cette opinion évolue.

guillemet« L’origine de ce terme est mystérieuse : il dérive tantôt des personnages des tableaux de David, qui ressemblent aux sapeurs-pompiers des années 1830, tantôt du caractère arrogant, pompeux des toiles de l’époque. »

(source: L’art pompier, un art officiel)

Adrienne Grandpierre, L’atelier d’Abel de Pujol
Observation de l’organisation d’un atelier d’artiste dans la peinture d’Adrienne Grandpierre.

En tout cas, ce tableau de l’atelier d’Abel de Pujol, sélectionné par le jury du Salon des Artistes français, permettra à Adrienne Grandpierre d’y exposer pour la première fois. L’artiste réalisera d’ailleurs une autre vue de l’atelier de son maître (un peu plus de dix ans avant celle dont je vous parlais jusqu’ici, voir ci-dessous), nous permettant de voir que de nombreuses jeunes femmes venaient y prendre des cours de dessin ou de peinture, et probablement aussi poser.

Pour l’anecdote, nous savons d’ailleurs que cet atelier se situait 13, rue de la Grange-aux-belles – l’actuelle section de la rue de Lancry entre le canal Saint-Martin et le boulevard de Magenta à Paris (source: article de Dominique Delord). Une « grange-aux-belles » qui portait bien son nom, semble-t-il, à en juger par l’élégance des femmes qui y prenaient des cours, témoignant du statu important de l’artiste. Notons d’ailleurs qu’Abel de Pujol fut l’élève de Jacque-Louis David, chef de file de l’École néoclassique (le fameux « art pompier » dont je vous parlais plus avant).

guillemet« Son premier tableau « Philopoemen reconnu tandis qu’il fend du bois dans la cuisine d’un ami qui l’a invité à diner », fut si admiré par David, que celui-ci l’admit dans son atelier. (…) Abel de Pujol obtint toutes les récompenses, toutes les dignités dont peuvent bénéficier les artistes. »

(source: Musée Midi-Pyrénées)

Adrienne Grandpierre, L’atelier d’Abel de Pujol
Adrienne Grandpierre, L’atelier d’Abel de Pujol
1822
Huile sur toile
Paris, Musée Marmottan Monet

Sources :
Notice de l’Intérieur de l’atelier d’Abel de Pujol (Joconde, Portail des collections des musées de France)
GRANDPIERRE Adrienne et Abel de Pujol (1785 – 1861)
Atelier d’Abel Pujol ou Intérieur d’un atelier de peinture d’Adrienne Marie Louise Grandpierre-Deverzy
L’Atelier d’Abel de Pujol (Musée historique environnement urbain)
Chauffer l’atelier de l’artiste
La ligne souple. Dessins d’Abel de Pujol.
L’art pompier, un art officiel

Cauchemar : maladie, diablerie ou simple mauvais rêve ?

Johann Heinrich Füssli, le Cauchemar  1790-1791 Huile sur toile, 76 × 63 cm.  Goethe Museum, Francfort
Johann Heinrich Füssli, le Cauchemar
1790-1791
Huile sur toile, 76 × 63 cm.
Goethe Museum, Francfort

Je vous avais promis de vous parler un peu plus longuement du Cauchemar de Johann Heinrich Füssli. Encore un article très joyeux en perspective, donc ! Avec des monstres, des mauvais rêves, des démons…

C’est sans nul doute la toile la plus célèbre de ce peintre. Il en existe plusieurs versions car, comme hanté lui-même par cette scène (et aussi parce que ce tableau a connu un très grand succès), Füssli la reproduira de multiples fois. Une de ces copies est celle que vous avez pu voir dans mon précédent article et que je vous ai remise ci-dessus. Mais la version la plus célèbre du cauchemar est celle-ci :

Johann Heinrich Füssli, le Cauchemar  1781 Huile sur toile, 101,6 × 127 cm.  Institute of Fine Arts, Detroit
Johann Heinrich Füssli, le Cauchemar
1781
Huile sur toile, 101,6 × 127 cm.
Institute of Fine Arts, Detroit

C’est cette version du tableau qui était exposée lors de l’exposition L’Ange du Bizarre au musée d’Orsay à Paris.

Cette peinture met en scène une jeune femme endormie qui cauchemarde. Füssli n’a laissé que très peu d’informations sur ce qu’il voulait réellement représenter ici. Ainsi, de nombreuses théories circulent sur ce tableau et en font une oeuvre particulièrement mystérieuse. C’est pourquoi elle est fascinante.

Il faut d’abord préciser qu’aujourd’hui, cauchemarder est une chose normale pour nous. Nous savons tous ce qu’est un cauchemar : c’est un mauvais rêve, certes, mais ça n’est qu’un rêve. Or, les rêves sont des créations de notre cerveau qui, durant la nuit, « évacue », pour mieux les digérer, les émotions et les évènements auxquels nous avons eu affaire dans la journée. Rien de bien grave, donc, et nous y avons tous survécu puisque vous êtes ici pour me lire ! Bien.

Mais savez-vous que les cauchemars n’ont été expliqués scientifiquement qu’au XXe siècle ? C’est-à-dire, bien après Füssli. Au XIXe siècle encore « entre la démonologie et la médecine, la notion moderne de cauchemar [émerge peu à peu et] on l’identifie finalement comme une crise d’angoisse nocturne provenant d’une passion amoureuse contrariée » (Source: La Figure mythique du cauchemar, Bernard Terramorsi). Ah bon ? Nous ne cauchemardons donc qu’après avoir été largué par notre petit-copain ou après avoir essuyé un râteau ? Je suis sûre que vous serez d’accord avec moi : non, on cauchemarde pour bien d’autres nombreuses raisons ! Pourtant, durant de longs siècles, nous avons cru que le cauchemar était une maladie :

guillemet« C’est au Moyen Âge que le cauchemar passe du statut de maladie à celui de phénomène diabolique. Dans l’ensemble des mutations qu’a pu connaître l’histoire du cauchemar, celle-ci est peut-être la plus importante […]. Puis du domaine de la démonologie, il passe à celui de la psychiatrie à la fin du XIXe siècle ».

(Source : Sophie Bridier, Le cauchemar. Étude d’une figure mythique, Paris, Presses de la Sorbonne, 2002, p. 91.)

Autrement dit : avant le Moyen Âge, nous pensions que les cauchemars étaient dus à une maladie. Ensuite, nous avons cru que les cauchemars étaient dus à des démons, au Diable. Au XIXe siècle, on commençait à croire que les cauchemars étaient dus à des histoires d’amour malheureuses. Et, à la fin du XIXe siècle, enfin, Freud est arrivé et a sauvé l’Humanité du chaos (mais avouons que les légendes avaient quand même plus de gueule).

 

Revenons-en donc au tableau de Füssli :

Avant de commencer, je devrais demander aux âmes sensibles de s’abstenir de lire cet article. Il n’a vraiment rien de très réjouissant, comme vous le verrez surtout à la fin. Mais je sais que vous ne suivrez probablement pas ce conseil. A vos risques et périls. (rire diabolique, venu de l’au-delà)

Hum. Donc…

Tout d’abord, nous pouvons constater que si la jeune femme se trouve dans un intérieur classique (elle est allongée sur un lit, dans une chambre, elle doit probablement être chez elle), elle n’est pas seule : deux créatures particulièrement étranges sont à ses côtés.

Un démon est assis sur sa poitrine et un cheval surgit de derrière un rideau. Mais pour quelle raison ?

Il semble évident que la jeune femme doit être en train de rêver de ces deux choses. Et l’on comprend bien pourquoi elle cauchemarde ! Un petit monstre et un cheval au regard fou, ça a de quoi effrayer ! Mais il serait dommage de s’arrêter à ce que nous montre la toile au premier coup d’oeil. Car ces deux créatures sont, en réalité, des symboles.

Commençons par le cheval. Certains critiques ont expliqué la présence de cet animal comme un jeu de mot laissé par l’artiste : en anglais, le cauchemar se dit « nightmare ». Or, le mot « mare » en anglais signifie également « jument » et on peut dire traduire littéralement « nightmare » par « jument de la nuit ».

guillemet« Dans les croyances anciennes, les cauchemars n’étaient pas seulement des mauvais rêves. C’était avant tout le nom donné à des morts maléfiques revenant de l’au-delà pour écraser leurs victimes en les chevauchant. Ils étaient alors très souvent associés à des chevaux surnaturels. Cette conception du cauchemar, véritablement terrorisante, se développa à partir du Moyen-Age, époque à laquelle ‘ le cauchemar passe du statut de maladie à celui de phénomène diabolique’. »

(Source: La Figure mythique du cauchemar, Bernard Terramorsi)

Ici, le cheval devient le compagnon d’un démon : il semble surgir derrière lui, comme un fantôme. D’ailleurs, le cheval, puisqu’il ressemble à un revenant, semble beaucoup plus léger que le démon qui, lui, semble peser sur le corps de la jeune femme. On sent donc bien que le cauchemar a une dimension diabolique. Même le cheval semble possédé, avec ses grands yeux vides.

 

Johann Heinrich Füssli, le Cauchemar (detail) 1790-1791 Huile sur toile, 76 × 63 cm. Goethe Museum, Francfort
Johann Heinrich Füssli, le Cauchemar (detail)
1790-1791
Huile sur toile, 76 × 63 cm.
Goethe Museum, Francfort
(Source: L’art Magique)

 

Plus qu’un démon, il s’agit d’un « monstre » bien précis : c’est un Kobold (un nom qui évoquera sans doute des choses aux gamers :p). Le Kobold est une créature du folklore germanique. En France, la créature qui s’en rapproche le plus est le Gobelin. A l’époque, de nombreuses histoires parlaient de créatures (des démons ou des sorcières) qui apparaissaient la nuit pour posséder les personnes endormies.

Comme il se trouve ici assit sur le corps de la jeune femme, on dit que ce démon est un incube : le mot incube signifie « couché sur ». Symboliquement, cela veut donc dire que la créature vient abuser sexuellement de la jeune fille endormie. Cette scène va donc beaucoup plus loin qu’elle ne semble le dire au premier coup d’œil (même si, à l’époque, cela était beaucoup plus clair pour les spectateurs avertis, habitués à décrypter les œuvres de ce genre).

Pause précision : Peut-être connaissez-vous mieux le terme « succube« , voisin du mot « incube » : généralement, nous utilisons le terme d’incube quand il s’agit d’une créature « masculine » et le mot succube quand il s’agit d’une « femme ». Pour être plus exact : « Au sujet du sexe des incubes et des succubes : il s’agirait en fait d’une entité démoniaque ayant la possibilité de changer de sexe en fonction de celui de sa victime. Un  même démon donc, asexué à la base, car inhumain, qui pouvait devenir incube pour coucher avec une femme et succube pour coucher avec un homme. »
(Source : Besoin de Savoir)

Déjà, les démons n’étaient pas très Mariage pour tous, que voulez-vous (je déconne, hein, me frappez pas).

 

« Füssli s’est senti fréquemment victime de la cruauté des femmes », nous explique-t-on dans le Hors-Série Beaux Arts consacré à L’Ange du Bizarre.

De plus, à l’époque où il peint ce tableau, Füssli est amoureux d’une jeune femme. Hasard ? Il s’agit d’un amour à sens unique, un amour insatisfait : le père de la jeune femme refusera d’accorder la main de sa fille à l’artiste mais elle épousera quelqu’un d’autre, peu de temps après. Ce tableau serait-il une vengeance symbolique ? Une vengeance (même imaginaire) allant tout de même jusqu’au viol.

Pour l’anecdote, à l’arrière du tableau dont nous parlons ici, se trouve le portrait inachevé d’une jeune femme qui pourrait être l’amour désolé de Füssli. Une jeune femme blonde, comme celle qui cauchemarde. Voici ce portrait :

 

Portrait de jeune femme, fussli
Johann Heinrich Füssli, Portrait de jeune femme

 

Un viol… Probablement même un meurtre !

La présence du cheval évoque aussi directement la mort. De l’Antiquité au Moyen-Âge, l’on pensait qu’il était funeste de rêver d’un cheval, ou même d’entendre seulement son hennissement ou le bruit de ses sabots. Les chevaux (représentés noirs ou blancs) sont devenus, au fil du temps, les fidèles compagnons de la Faucheuse. Ici, comme le cheval semble surgir de derrière le rideau, affolé, on peut imaginer qu’il annonce la mort de la jeune femme, probablement tuée par le Kobold.

On constate également que la peau de la jeune femme est particulièrement blanche. Elle contraste fortement par rapport au reste du tableau, d’autant qu’elle est aussi drapée de blanc dans sa chemise de nuit légère. Une chemise de nuit qui n’est pas sans rappeler un linceul (un linceul, également appelé suaire ou drap mortuaire, est une pièce de tissu s’apparentant à un drap dans laquelle on enveloppe un cadavre) tandis que la tenture rouge, elle, peut symboliser le sang du meurtre (en tout cas sur la première représentation du Cauchemar, et pas forcément sur celles qui suivirent, où la scène devient plus fantomatique car plus blanchâtre).

La position de la jeune femme n’apparaît plus, alors, comme celle d’un repos contrarié mais bien comme la posture d’une morte.

« Son corps, comme cassé en deux par le poids du gnome, semble désarticulé, réduisant la victime au rôle de macabre marionnette. » (Source : PDF des Presses Universitaire Paris-Sorbonne, PUPS)


Pour conclure, voici mon tableau préféré de Füssli, celui qui m’inquiète et me fascine le plus (probablement parce qu’il n’est pas sans me rappeler mes personnages, les Faceless Girls) :

Johann Heinrich Füssli, Le Silence 1799-1801 Huile sur toile, 63.5 × 51.5 cm  Kunsthaus, Zurich
Johann Heinrich Füssli, Le Silence
1799-1801
Huile sur toile, 63.5 × 51.5 cm
Kunsthaus, Zurich