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Le jardin des morts et ses adorables squelettes

Après n’avoir pas pu poster ici depuis très longtemps, j’ai décidé de faire mon retour avec de l’insolite (on ne se refait pas). Je suis un peu en retard sur Halloween mais vous me pardonnerez… n’est-ce pas ? En tout cas, aujourd’hui, je vous emmène en excursion dans… le jardin des Morts !

Hugo Simberg, Le Jardin de la mort (en finnois : Kuoleman puutarha), gouache, 15,8 x 17,5 cm, 1896, Musée d'art Ateneum, Helsinki, Finlande.
Hugo Simberg, Le Jardin de la mort (en finnois : Kuoleman puutarha), gouache, 15,8 x 17,5 cm, 1896, Musée d’art Ateneum, Helsinki, Finlande.
Excursion dans le jardin des Morts
Hugo Simberg et sa soeur, photo prise par lui-même en 1896. Finnish National Gallery, Helsinki.
Hugo Simberg et sa soeur, photo prise par lui-même en 1896. Finnish National Gallery, Helsinki.

Hugo Simberg est un artiste Finlandais de la fin du XIXème/début du XXème siècle (1873-1917). Déjà, ça sort de l’ordinaire ! Je ne vous parle pas souvent d’artiste Finlandais. Ensuite, parce que si vous avez jeté un coup d’œil à l’œuvre dont j’ai décidé de vous parler (voir ci-dessus), Le jardin de la mort (1896), vous vous êtes peut-être fait la même remarque que moi : « Mais, ça date de la fin du XIXème, ça ?! » (j’espère que vous avez prononcé cette question à voix haute en prenant l’expression du Cri de Munch… qui était Norvégien, pas Finlandais, ça n’a donc aucun rapport).

Ce squelette n'est-il pas adorable ?
Ce squelette n’est-il pas adorable ?

En effet, si j’ai choisi de vous parler de cette peinture, c’est parce qu’elle m’a sauté aux yeux quand je l’ai découverte. Premièrement parce qu’il n’est pas commun de voir la mort représentée de cette manière : des sympathiques squelettes semblant sourire et s’adonner au jardinage. Deuxièmement, parce que cette peinture m’a semblé très moderne (j’ai cru qu’elle était beaucoup plus récente que ça) et, dans le même temps, m’a rappelé des enluminures du Moyen-Age. Avec ses couleurs et son apparente naïveté, sa simplicité, elle semble sorti d’un autre temps. Et j’adore les œuvres aussi anachroniques !

« Hugo Simberg, symboliste obsédé par la mort et le fantastique, n’a pas laissé une oeuvre abondante, mais ses aquarelles, où des démons étranges personnifient les forces de la nature, sont fascinantes. »

[Source : Georges Desneiges, Finlande, Paris, Seuil, 1960, n.p.]

Des squelettes anachroniques ?

Mon étonnement ne s’est cependant pas arrêté là. Cette œuvre m’a surtout surprise parce qu’elle m’en a rappelé une autre, bien plus récente et bien différente : elle m’a immédiatement fait penser à (tenez-vous bien) un manga que je lis depuis un petit moment : Colette décide de mourir (« Colette decides to die« , en anglais, car il n’est pas encore sorti en France, ou « Colette wa Shinu Koto ni Shita » pour ceux qui voudraient le titre japonais). C’est un peu fou, non ? Personnellement, j’ai trouvé ça un peu fou. Et encore plus anachronique (j’adore les oeuvres anachroniques et le mot « anachronique » qui, d’ailleurs, est un « chrononyme », voilà, c’était une info supplémentaire, comme ça, c’est pour moi, c’est cadeau).

Colette Decides to Die (コレットは死ぬことにした) de Yukimura Alto, publié depuis 2013, Japon.
Colette Decides to Die (コレットは死ぬことにした) de Yukimura Alto, publié depuis 2013, Japon.

Ce manga de Yukimura Alto, dont la publication a commencé en 2013 au Japon, raconte l’histoire (tenez-vous bien, encore) de Colette qui décide de mourir (je vous avais prévenus). Pour ce faire, elle décide de se jeter dans un puits. Puits qui s’avère être un passage vers les Enfers.

C’est là qu’elle va faire la rencontre du dieu Hadès (et oui, la mythologie grecque, d’un coup, BAM, vous ne l’aviez pas vue venir celle-ci, hein ?) et de son équipe de gestion du monde des Morts : des squelettes absolument A-DO-RA-BLES. Je vous laisse en juger par vous-mêmes (je ne posterai pas beaucoup d’images car je ne voudrais pas trop vous spoiler) :

En plus de ces squelettes, qui se vouent corps et âme (façon de parler, ahah) à Hadès, le manga met en scène à peu près tous les personnages qui entourent ce dieu dans sa mythologie d’origine : Cerbère (adorable lui aussi !), Charon, le passeur des Enfers, ainsi que d’autres divinités grecs. Se mêlent aussi à cette joyeuse bande des personnages typiquement japonais. Dont Colette, dont on ignore finalement beaucoup de choses, hormis le fait qu’elle est médecin et souhaite, dans un premier temps, mourir.

Squelettes adorables et jardinage dans le monde des Morts

Colette Decides to Die (コレットは死ぬことにした) de Yukimura Alto, publié depuis 2013, Japon.
Colette Decides to Die (コレットは死ぬことにした) de Yukimura Alto, publié depuis 2013, Japon.

Outre la curieuse ressemblance entre les squelettes de ce manga et ceux de la peinture de Simberg, c’est aussi le thème du jardin qui a retenu mon attention. En effet, sans trop vous en dévoiler, tout un arc narratif du manga parle du fait qu’il est impossible de faire pousser quelque chose dans le monde des Morts. Une façon de dire qu’il est impossible de vivre dans cet endroit. Ce que le personnage de Colette va s’évertuer à combattre tant elle va s’attacher à celles et ceux qui font bel et bien vivre les Enfers.

On peut voir en cela toute une symbolique sur l’importance du souvenir mais aussi sur la résilience face à la perte. Il s’agit de maintenir le cycle de la vie, par-delà la mort : conserver la mémoire de ceux qui ne sont plus là mais continuer à avancer car ils l’auraient souhaité ou que d’autres le souhaiteront un jour. Celles et ceux qui ont vu le film d’animation Coco verront sans doute de quoi je veux parler car on y trouve une façon de percevoir la mort assez similaire, par moments. Ces œuvres nous encouragent à penser la mort non pas comme une fin en soi mais une autre forme d’existence, possible grâce à notre faculté à nous rappeler nos défunts et à entretenir leur souvenir.

Le squelette de Frida Kahlo dans le film d'animation Coco (2017)
Le squelette de Frida Kahlo dans le film d’animation Coco (2017)

Il semble en tout cas que le thème du Jardin des Morts était cher à Hugo Simberg car il en a réalisé plusieurs versions, avec différentes techniques. Vous pourrez en trouver quelques unes dans la galerie, à la fin de cet article.

Bref, Colette decides to die est un de mes mangas préférés depuis un petit moment. Je l’ai justement découvert peu de temps après avoir perdu ma maman et, contrairement à ce qu’on pourrait croire, je ne le regrette pas. Il est très positif contrairement à ce que son propos pourrait laisser croire de prime abord. Je trouve qu’il a une façon originale de « dédramatiser » des sujets très durs (la mort, le suicide, l’abandon, la perte, la maladie… tellement de choses). Et puis, on y suit une jolie histoire d’amour (impossible ? On ne sait pas encore, le manga n’est pas encore terminé mais je crois en une happy ending parce que je suis une indécrottable romantique).

Hadès et deux de ses squelettes serviteurs du manga Colette Decides to Die (コレットは死ぬことにした) de Yukimura Alto, publié depuis 2013, Japon.
Hadès et deux de ses squelettes serviteurs du manga Colette Decides to Die (コレットは死ぬことにした) de Yukimura Alto, publié depuis 2013, Japon.

Je ne peux que vous en conseiller la lecture (bon, il faudra lire l’anglais ou le japonais) si vous avez l’occasion de vous le procurer.

Galerie d’œuvres d’Hugo Simberg

Quant à notre artiste Finlandais, Hugo Simberg, je vous propose de découvrir quelques unes de ces autres œuvres ci-dessous. Je pense que, comme moi, vous en conclurez qu’il mérite d’être plus connu !

J’espère que vous ne le trouverez pas trop macabre. En ce qui me concerne, je trouve ses œuvres vraiment surprenantes. C’est pour cette raison que j’ai choisi de vous les faire découvrir. Il faut savoir qu’Hugo Simberg a notamment illustré des contes et a été un artiste Symboliste toute sa carrière (même quand ce mouvement n’était plus trop « à la mode »). Ceux qui suivent un peu les articles de ce blog savent à quel point j’adore ce genre de profil ! On peut donc s’amuser à trouver les histoires derrière ses œuvres et essayer d’y déceler tous les niveaux de lecture possibles. Mais comme le disait l’artiste lui-même :

« Il incitait les gens à faire leurs propres interprétations et il espérait que ses peintures touchent au plus profond et fassent pleurer les gens en leur for intérieur. A son avis on ne devait pas réfléchir à ce que le peintre avait pensé quand il a fait son œuvre ou ce qui se passe dans la peinture : le plus important, c’est la sensation du spectateur. »

[Source]

N’hésitez pas à me dire en commentaire laquelle de ses œuvres est votre préférée ! Et dites-moi si elles vous ont touché, comme l’espérait l’artiste.


Sources :

Wikipédia, Hugo Simberg
Google Arts and Culture – The Garden of Death

Dans la forêt, suivez la belette (ou pas)

Voilà longtemps que je ne vous avais pas emmenés faire un tour du côté du Pays du Soleil Levant. J’ai trouvé l’occasion idéale car je voulais absolument vous faire découvrir cette œuvre de l’artiste japonais Katayama Bokuyo. Elle date de 1928 et s’intitule simplement « Mori » (Forêt en japonais). Suivons donc la belette qui semble vouloir nous entrainer entre les arbres !

Katayama Bokuyo, Mori (Forêt), Encre sur soie, 1928, 189,23 x 237,49 cm, Minneapolis Institute of Art (Etats-Unis).
Katayama Bokuyo, Mori (Forêt), Encre sur soie, 1928, 189,23 x 237,49 cm, Minneapolis Institute of Art (Etats-Unis).

Présentation de l’œuvre

Il s’agit d’un paravent composé de deux panneaux réalisés avec de l’encre et différents pigments sur soie.

Au premier regard, cette sombre forêt est à la fois intrigante et un peu inquiétante. Mais si vous vous approchez, apparaît une adorable belette dans la végétation.

On ne peut qu’admirer la délicatesse avec laquelle cette peinture a été réalisée, dans le style traditionnel japonais (Nihonga, 日本画). Les plantes qui dissimulent la belette sont peintes avec un grand souci du détail. Elle est presque invisible dans le camaïeu de vert que forme l’ensemble, constellé de points blancs qui s’avèrent être des fleurs. Le rouge de quelques fraises des bois vient ponctuer la scène.

Katayama Bokuyo, Mori (Forêt), Encre sur soie, 1928, 189,23 x 237,49 cm, Minneapolis Institute of Art (Etats-Unis).
Katayama Bokuyo, Mori (Forêt), Encre sur soie, 1928, 189,23 x 237,49 cm, Minneapolis Institute of Art (Etats-Unis).
Mais la belette ne nous défierait-elle pas d’oser la suivre dans la forêt ?

Au Japon, les croyances animistes et la religion Shintoïste n’ont pas encore totalement disparu. On croit encore aux esprits, fantômes et autres créatures étranges qui prennent le nom de Yokai. Ces êtres surnaturels sont parfois les gardiens d’un lieu : une montagne, un lac, un temple ou encore une forêt. Ils ne font pas que hanter un lieu, ils en sont parfois la personnification ; ils forment l’âme de l’endroit où ils vivent.

Un couple de Rokurokubi représenté sur une estampe réalisée par le célèbre artiste japonais Hokusai (1760-1849).
Un couple de Rokurokubi représenté sur une estampe réalisée par le célèbre artiste japonais Hokusai (1760-1849).

D’autres Yokai sont plus « ambulants ». Ils peuvent surgir à tout moment ou en des circonstances particulières. Par exemple, au crépuscule ou parce que vous avez oublié de couvrir votre nombril pendant la nuit.

Si certains Yokai peuvent avoir une apparence relativement « normale » (comme le Tengu qui ressemble à un corbeau) d’autres sont beaucoup plus étranges (comme Kasa-obake qui est une sorte d’ombrelle avec des dents), voire effrayants (comme Rokurokubi qui, le jour, ressemble à une personne tout-à-fait normale et qui, la nuit, se voit doter d’un cou immensément long destinée à effrayer ses victimes).

Cette belette qui nous fixe est-elle un Yokai ?

Selon les croyances animistes, ce serait possible. Selon elles, toute chose a une âme : de la moindre chose inanimée, comme une pierre, aux êtres vivants, humains comme animaux. C’est en partie pour cette raison que le Japon ne partage pas la même crainte que les Occidentaux à propos des robots, par exemple.

Les Yokai sont parfois des êtres facétieux. Ils peuvent jouer des tours mais aussi flanquer de sacrées frousses aux personnes qui ont le malheur de croiser leur chemin. De nombreuses traditions et rites japonais expliquent d’ailleurs comment purifier sa maison afin d’éviter que des Yokai malfaisants n’y élisent domicile. Ils sont un peu l’équivalent des démons, voire des diablotins que l’on trouve dans d’autres croyances.

Alors, est-ce un piège que nous tend cette belette ?

La beauté de la scène nous fait douter de la nature de cet animal. Peut-être est-ce une simple belette ? Peut-être a-t-elle seulement peur de nous ?

Ce serait sans compter sur l’importance des forêts dans la culture japonaise. Intimement liée à la vie des hommes depuis toujours (parce qu’elle abrite, notamment, de la nourriture et que son bois permet de construire des habitations ou de se chauffer) et occupant un vaste territoire (encore aujourd’hui, malgré la forte industrialisation du pays), la forêt est souvent considérée comme un lieu sacré. Les croyances japonaises disent qu’elle est le lieu de vie de certaines divinités et d’autres créatures surnaturelles. Cela participe de la relative préservation des forêts au Japon.

Cette belette est-elle l’une de ces créatures surnaturelles ?

En réalité, nous aurions bien du mal à suivre cette belette qui, finalement, nous tend peut-être bien un piège en nous regardant ainsi. En effet, elle se trouve en plein milieu de Dokudami : une plante aussi appelée Poivre de Chine ou Herbe à poivre qui aurait une odeur très désagréable.

Dokudami
Dokudami

Il faut dire que la belette japonaise (Mustela itatsi) est aussi surnommée… putois du Japon. Décidément, tout est ici une question d’odeur ! De quoi nous dissuader de suivre l’animal et même d’aller cueillir les jolies fraises des bois qui apparaissent çà et là dans la scène.

Alors, voudriez-vous suivre la belette, qui vous emmène peut-être de l’Autre Côté, dans le monde des Yokai ? Il semble en tout cas que cette œuvre, à la beauté indéniable avec sa forêt hypnotique, soit assez farceuse, comme les créatures du folklore nippon.


Sources :

Présentation de l’oeuvre sur le site du MiA (Minneapolis Institute of Art)
Présentation de la belette du Japon par Manimalworld
Les Yokai d’après « Le Site du Japon »

Opération Fingers Out ou #11Days

Ces derniers jours, j’ai participé à un challenge un peu particulier : l’Opération Fingers Out. Présentation d’un coup de pouce créatif vraiment intéressant !

L’Opération Fingers Out, c’est d’abord #11Days

Lancé par le Youtubeur PV Nova, l’Opération Fingers Out consiste à… se sortir les doigts, comme son nom l’indique. Autrement dit, à arrêter de procrastiner ou à remettre au lendemain et créer !

Son objectif à lui ? Créer une chanson par jour pendant 11 jours, en se basant sur des thèmes tirés au sort chaque matin. Parce qu’il musicien, pour ceux qui ne connaîtraient pas encore sa chaine Youtube (je vous invite vraiment à aller la voir parce que ça vaut le détour !).

Mais pourquoi, me direz-vous ? Il est maso ? Il s’ennuie ? En fait, l’an dernier, pour les 10 ans de sa chaine, PV Nova avait décidé de se lancer dans un défi un peu fou : créer 1 chanson par jour pendant 10 jours. Challenge relevé avec brio. Il décide donc de remettre les couverts cette année (oui, bon, il est peut-être un peu maso, effectivement…). Cette fois, ce sera 1 chanson par jour pendant 11 jours. Le défi s’appelle donc #11Days.

Du coup, l’Opération Fingers Out, quésako ?

Parallèlement, PV Nova lance l’Opération Fingers Out, qui prend d’abord la forme d’un groupe Facebook. Dans une vidéo, il invite les artistes, amateurs ou professionnels, qui le souhaitent, à essayer de se lancer également dans ce petit défi. Rien à gagner sinon la joie d’avoir réussi à venir à bout d’au moins une des journées de ce défi : celle du 31 mars 2018.

Du coup, comme beaucoup d’autres gens (musiciens, chanteurs, danseurs, mais aussi plasticiens donc), je décide de me lancer dans cette petite aventure… Sauf que je décide de venir à bout des 11 jours et non pas seulement du 31 mars (oui, bon, je suis peut-être un peu maso aussi, du coup…). Sortent ainsi 11 dessins que j’ai posté sur Instagram, Twitter et Facebook comme pour le Inktober que vous aviez peut-être suivi aussi.

Pour la petite histoire, j’ai bien réussi à réaliser 11 dessins mais j’ai été contrainte de prendre une petite pause au milieu de la semaine, donc j’ai mis un peu plus de 11 jours, finalement. Mais bon ! Le principal est d’être allé au bout du défi que je m’étais fixé !

Là-dessus (comme je suis VRAIMENT un peu maso), je m’ajoute une petite contrainte personnelle, en plus de celles piochées par PV Nova : je veux travailler sur le thème du cirque. A chaque fois, mes dessins ont donc un lien avec ce thème.

Les 11 dessins :

Du coup, pour ceux qui n’auraient pas suivi, pas été au courant ou qui voudraient simplement retrouver les dessins que j’ai réalisé au cours de ce petit challenge, les voici :

N’hésitez pas à laisser un commentaire ci-dessous pour me dire lequel de mes dessins vous préférez !

(Ils sont numérotés pour vous aider à vous y retrouver ;) Par exemple, le nounours, c’est le jour 9, donc le 9ème dessin !)

La Gatebox ou le triomphe de la solitude

Aujourd’hui, nous partons à nouveau pour le pays du Soleil Levant : le Japon ! J’ai envie de vous parler de la Gatebox et des problématiques que soulève cette invention, aussi fascinante qu’inquiétante (#kassdédi #PrivateJoke à mon amoureux de relecteur).

La Gatebox, c’est quoi ?

La Gatebox est un assistant personnel intelligent
Aperçu de la Gatebox.
Aperçu de la Gatebox.
Coucou, je suis Google Home et je suis... une sorte de boite qui parle.
Coucou, je suis Google Home et je suis… une sorte de boite qui parle.

La Gatebox, c’est un peu la version 2.0 de votre Google Home. C’est une de ces petites boites « intelligentes » censées vous aider à gérer votre journée, votre maison, répondre à vos questions (plus ou moins stupides), vous donner l’heure ou la météo… Pour beaucoup d’entre nous, ce sont là des gadgets de haute-technologie complètement inutiles donc parfaitement indispensables ! (Si on en juge, en tout cas, par le succès de Google Home, donc, et le fait qu’Amazon se lance aussi dans la course avec son Alexa.)

Moi, je suis Alexa d'Amazon et je suis... une sorte de boite qui parle aussi.
Moi, je suis Alexa d’Amazon et je suis… une sorte de boite qui parle aussi.

Ces machines sont pourtant bel et bien inutiles, oui, pour 99% d’entre nous… Car tout l’intérêt de ces machines réside dans leurs capacités domotiques (vous savez : lumières ou chauffage qui s’allument ou s’éteignent tout seuls, au besoin, porte du garage qui s’auto-vérouille quand vous quittez la maison, volets qui s’abaissent quand vous allez vous coucher et qui se lèvent quand vous vous réveillez etc). Si vous n’avez rien de tout ça chez vous, votre Google Home, votre Alexa d’Amazon et même votre Jibo (dont j’avais parlé sur Studinano en 2015 et qui vient de sortir aux Etats-Unis) se résument à des boites très chères qui donnent l’heure, la météo ou la recette de la ratatouille quand vous lui demandez (ça fait un peu cher le répondeur intelligent on est d’accords, même si je vous comprends, pour le Jibo qui est VRAIMENT trop MIGNON et que vous pouvez m’offrir quand vous voulez <3).

Et bah, nous, nous sommes Nabaztag et Nabaztag-tag. On est sorti en 2006, on était français et déjà bien en avance sur Google et Amazon en terme de look ! Et on faisait déjà les mêmes choses qu'eux...
Et bah, nous, nous sommes Nabaztag et Nabaztag-tag. On est sorti en 2006, on était français et déjà bien en avance sur Google et Amazon en terme de look ! Et on faisait déjà les mêmes choses qu’eux…

Personnellement, il y a quelques années, j’avais un Nabaztag (autrement dit, un assistant personnel… en forme de lapin) qui avait au moins le mérite de faire exactement tout ça mais en bougeant les oreilles et en faisant de la couleur. C’était quand même carrément plus mignon ! (Petite info en passant, d’ailleurs : les créateurs du Nabaztag sont les mêmes qui, de fils en aiguille, à force de rachats et de changement de noms, ont sorti, depuis, le robot Nao mais aussi Pepper que vous pouvez voir un peu partout si vous vous intéressez un peu à la robotique actuelle et ils sont français, à la base, cocorico ! Bon, depuis, nous avons bien sûr réussi à perdre ça et à être rachetés par les japonais… OF COURSE. BRAVO LA FRANCE.) D’ailleurs, la dernière fois que j’ai essayé de rebrancher mon bon vieux Nabaztag, il fonctionnait encore. Et ce serait encore le cas si mon amoureux ne m’avait pas forcé à le débrancher parce que ses blagounettes intempestives le saoulaient… (C’est méchant, hein ?!)

Aperçu de la Gatebox.
Aperçu de la Gatebox.
La Gatebox, c’est ton futur meilleur ami virtuel !
La Gatebox éteinte et son look de machine à café high-tech.
La Gatebox éteinte et son look de machine à café high-tech.

Mais revenons-en à notre Gatebox, allez-vous m’dire ! La Gatebox, vous disais-je, c’est la Google Home 2.0 et peut-être plus encore. C’est plutôt marrant, dit comme ça, parce qu’éteinte, elle ressemble carrément à une machine à café (si, j’vous jure, j’ai une Tassimo, c’est la même en rouge… bon la Gatebox fait pas le café, par contre : notez ça pour l’avenir, les gars et vous ferez fortune parce qu’on parle TOUS à notre machine à café !… Comment ça, pas du tout ?).

Pourtant, cette fois, exit la simple petite boite avec un bouton pour parler, c’est carrément à un petit personnage en 3D que vous vous adressez ! Le principe est exactement le même in fine, sauf que vous vous adressez à un hologramme (non, stop, je vous vois venir avec vos blagues sur Mélenchon !) qui bouge, vous sourit, vous répond directement en s’adressant à vous, qui semble heureux quand vous rentrez du boulot, etc. Question immersion, attachement et durée de vie potentielle avant lassitude, ça se pose quand même là (même si, une fois encore, je préfère Jibo à titre purement personnel… oui, j’arrête d’insister, c’est bon).

Azuma Hikari est le personnage holographique de la Gatebox.
Azuma Hikari est le personnage holographique de la Gatebox.

Le personnage en question a même un petit nom : Azuma Hikari. Et, mieux encore, elle a son petit caractère. Le site officiel de la Gatebox nous apprend qu’elle a 20 ans, qu’elle mesure 1m58, qu’elle aime regarder des animes, manger des donuts et qu’elle est douée pour se faire des amis. Ses rêves ? Devenir une héroïne, aider les gens et travailler dur.

I. La Gatebox et les japonais

Pourquoi les japonais risquent d’adorer la Gatebox ?

Malgré son prix plutôt exorbitant pour l’instant (on parle quand même de 2400€ environ, c’est pas à la portée de toutes les bourses DU TOUT), la Gatebox a tout pour devenir LE truc que vont s’arracher les japonais. Ca n’est d’ailleurs pas étonnant que cette machine ait vu le jour au pays du Soleil Levant. A mon avis, il y a de fortes chances que le produit évolue rapidement ces prochaines années, se démocratise (que son prix baisse, donc) et devienne de plus en plus performant. Pourquoi ?

La solitude est un véritable fléau au Japon. Pour une partie de la population de l’archipel, il devient de plus en plus difficile, voire pénible de tisser des liens sociaux avec ses semblables. Il faut trouver des gens qui partagent vos goûts, vos centres d’intérêt, qui ont envie de passer du temps avec vous, trouver un créneau où chacun est disponible, il faut pouvoir se faire confiance, ne pas se sentir gêné, etc. Et là, on ne parle que d’amitié ! Imaginez pour les relations amoureuses…

La situation est telle qu’à l’heure actuelle, au Japon, il est devenu possible de louer des amis. Ce sont de vraies personnes, en chair et en os, que vous payez pour faire semblant d’être votre pote pour une heure, une après-midi, une journée… Selon vos envies et vos moyens. Rien de sexuel là-dedans contrairement à ce qu’on pourrait penser en Occident où, généralement, les relations tarifées sont exclusivement liées au sexe : on parle bien là de personnes que vous pouvez payer pour aller boire un café, par exemple, ou aller au cinéma. Il arrive aussi que ces personnes servent de confident ou, en tout cas, d’oreille attentive. C’est vous dire si certaines personnes doivent se sentir seules, au quotidien, pour en arriver là… C’est vous dire, surtout, qu’il doit exister un nombre important de ces personnes pour qu’un tel business ait vu le jour pour eux !

Que peut faire la Gatebox dans ce cas ?

Mais voilà, louer ainsi les services d’une personne, ça reste délicat à bien des égards (moralement parlant, ça peut se questionner, et on ne parle même pas des dérives potentielles) et ça n’est pas donné à tout le monde (chaque relation est payante et plus ou moins chère selon vos envies ou besoins). En plus, pour certains japonais, ça ne règle pas vraiment le problème de base : ça reste une « vraie » personne.

Bref, c’est dans ces conditions particulières que la Gatebox pourrait, à terme, devenir l’une des formes de l’ami virtuel idéal. Son avantage ? Il est capable de vous accompagner partout, contrairement à un robot (oui, pour l’instant, un robot qui serait capable de vous suivre partout au quotidien, c’est impensable technologiquement parlant et je ne vous parle même pas d’argent…) ; on constate en effet dans les clips promotionnels de l’appareil (voir ci-dessous : c’est en japonais sous-titré en anglais mais on comprend bien le principe) que votre « ami virtuel » peut vous envoyer des SMS, tout au long de la journée. Vous pouvez ainsi lui dire à quelle heure vous rentrerez, par exemple, et il pourra vous répondre à quel point il vous attend avec impatience. Oui, vous me direz, ça reste un peu froid, comme relation… Mais que sait ce que nous réserve l’avenir ? Nous ne sommes pour l’instant pas capables de créer des robots qui peuvent se mouvoir suffisamment bien pour nous accompagner constamment. Alors une intelligence artificielle dans la poche, en attendant, c’est déjà un peu le summum de la technologie moderne !

Entre la Gatebox et les japonais, c’est aussi une question de culture !

Au Japon, l’autre truc qui fait que les robots et les machines intelligentes font fureur, c’est la croyance selon laquelle chaque chose en ce monde est douée d’une « âme » (« animus » en latin, qui signifie « souffle » ou « respiration »). Cela vaut pour les êtres humains, bien sûr, mais aussi les animaux, les plantes, le moindre rocher ou les montagnes, les lacs, les forêts ou leurs arbres, certains objets et, de nos jours, aussi pour les machines. Les japonais doivent ce rapport tout particulier au monde au Shintoïsme, une religion exclusivement pratiquée au Japon.
Le Shintoïsme est une religion polythéiste (c’est-à-dire qu’elle admet plusieurs dieux). On appelle ces dieux « kami » et ce sont ces « kami« , sortes d’esprits, qui animent chaque chose (pour les plus curieux d’entre vous, j’avais déjà écrit un article parlant un peu des « kami » et des « oni », c’est-à-dire des démons, dans cet article). C’est pourquoi on considère généralement le Shintoïsme comme une religion animiste (qui est une croyance en la présence d’esprits, d’âmes, dans les êtres vivants et les éléments de la nature comme l’eau, le vent, les pierres ou encore la foudre).

De nos jours, tous les japonais ne pratiquent plus aussi assidument qu’autrefois le Shintoïsme (et d’autres religions existent bien sûr au Japon), mais les habitudes liées à ces croyances ancestrales perdurent. Or, si une machine a eu une « âme » (la Gatebox, par exemple), pourquoi ne pourrait-elle pas devenir un ami ?

II. Que sait faire la Gatebox ?

L’intelligence artificielle de la Gatebox est capable d’apprendre à votre contact ou en fonction de vos demandes. Avec le temps, et donc l’expérience, elle pourra « prévoir » quand allumer les lampes de votre appartement car vous rentrez du boulot à telle heure, par exemple. On imagine aussi que le caractère du petit personnage holographique s’affinera pour être plus en osmose avec son propriétaire et que si ce dernier se confie à lui, il sera à même de s’en souvenir et de lui répondre de manière plus adéquate à l’avenir. Et mine de rien, c’est déjà énorme, technologiquement parlant ! (On est loin de pouvoir faire beaucoup mieux, à l’heure actuelle, comme vous avez pu le constater dans l’encart, un peu plus haut dans cet article.)

Pour le reste, c’est un peu gadget mais, par exemple, l’hologramme de la Gatebox est capable de changer de tenue : le soir, quand vous vous mettrez en pyjama, elle fera de même. Quand vous dégusterez un thé ou un café, elle fera mine de vous imiter. Bref, elle apportera un semblant de vie à votre existence morne et monotone… (mince, c’est ma dépression qui ressort, je la range et je reviens.)

Affiche du film de science-fiction "Her" de 2014.
Affiche du film de science-fiction « Her » de 2014.

Évidemment, on est encore loin de l’ami virtuel parfait, qui pourra tenir une conversation, être votre confident, mater des séries avec vous en mangeant une pizza ou vous consoler après que votre meuf/mec vous a quitté(e). Mais on se rapproche petit-à-petit de l’intelligence artificielle présentée dans le film Her, sorti en 2014. A l’époque, c’est Scarlett Johansson qui prêtait sa voix à l’intelligence artificielle de ce long métrage de science-fiction. Le petit personnage de la Gatebox, lui, est plus kawaii (mignon) que sexy (encore que ce sont quand même des choses intimement liées, au Japon…). Mais l’idée de base est plus ou moins la même : à terme, votre bonne vieille Siri d’Apple, votre Cortona de Windows ou encore votre Google Now prendront peut-être la forme d’un petit hologramme dans une boite ou, en tout cas, auront une intelligence artificielle qui aura de quoi vous combler d’amour et vous faire frémir à la fois. Je ne peux que vous encourager à visionner le film Her pour mieux comprendre à quoi je fais référence mais je vous laisse méditer sur une idée : imaginez que des tas d’intelligences artificielles capables d’apprendre de manière autonome soient toutes également connectées à internet et puissent apprendre grâce à cette connexion et leur contact entre elles…

Pour conclure sur la Gatebox

Bref, on nous explique que la Gatebox, c’est un peu comme acheter un ami virtuel. Mais il faudra encore faire de sacrés efforts avant que cet « ami » développe une intelligence artificielle capable de rivaliser avec ne serait-ce que celle d’un enfant. Car, pour l’instant, l’I.A. de la Gatebox se résume à des réactions préprogrammées pour correspondre plus ou moins à vos attentes. C’est ce que vous retrouvez avec Siri pour Apple ou Cortona pour Windows, en un peu plus fun. Du coup, en dehors de l’hologramme mouvant, la plus-value par rapport à Google Home et consorts ne me semble pas vraiment incroyable. Il faudra attendre des I.A. bien plus poussées pour que ce soit le cas. Mais on ne désespère pas, chers fans de technologies, on est sur la bonne voie !

Bon, mais ça avant, du coup, l’intelligence artificielle ?
Certains chercheurs travaillent actuellement à la conception de logiciels qui permettraient aux robots de demain d’apprendre comme des enfants : en partant de « rien », ces robots apprendraient de leurs expériences, de leurs contacts avec d’autres robots et êtres vivants, de leurs réussites comme de leurs erreurs, etc. C’est une forme de deep learning permanent : un apprentissage par l’exemple et par l’expérience qui permet, petit-à-petit, de « se passer » d’un certain nombre de programmations longues et fastidieuses.

Pour cela, les chercheurs travaillent à l’implantation, dans le « cerveau » de ces robots, de « souhaits » ou d' »objectifs » à atteindre. Par exemple : si un robot souhaite faire rire son utilisateur, il pourra tenter une blague, une mimique, ou l’alliance des deux à la fois. Sauf que cela pourra fonctionner sur un utilisateur mais pas un autre ; ou fonctionner une fois puis lasser l’utilisateur. L’objectif est que le robot soit capable de « comprendre » qu’il aura alors à s’ajuster pour parvenir à faire rire à nouveau quelqu’un. Comme nous, finalement, dans la vie de tous les jours, nous nous adaptons à nos interlocuteurs sans même plus nous en apercevoir, avec le temps et l’expérience.

Dans ce but, étudier comment les enfants apprennent semble être, pour certains chercheurs, une des clefs qui pourraient aider à la réalisation de ces intelligences artificielles de demain.

Pour en savoir plus sur ce sujet, je vous invite à consulter ce lien sur les recherches d’Amélie Cordier, spécialisée dans l’intelligence artificielle développementale : https://interstices.info/jcms/p_93994/l-intelligence-artificielle-pour-apprendre-aux-robots

Quant au deep learning, le directeur de Google Research Europe en a donné une assez simple à Sciences et Avenir ici : https://www.sciencesetavenir.fr/high-tech/intelligence-artificielle/qu-est-ce-que-le-deep-learning-l-explication-du-directeur-de-google-research-europe_112195

Mais ce qui est le plus dommage, finalement, avec la Gatebox, ou en tout cas son clip publicitaire, c’est qu’on a vraiment l’impression que son public cible est le salaryman japonais dépressif, seul au monde, qui ne fait rien d’autre de sa vie que bosser et n’a aucune autre vie sociale que son ami(e) virtuel(le) à l’allure d’héroïne de manga pour adulte… Dans le genre, si ça vous donne pas envie d’en finir avec la vie, je ne sais pas ce qu’il vous faut ! Même sur le site, c’est ouvertement ce public qui est visé ; un public de niche qui apprécient les soubrettes qui les appellent « maître » comme on le constate vite sur la page qui nous présente l’hologramme. Ce qui exclue déjà une part non négligeable de la population : les femmes (où sont les feeeeemmes, avec leurs gestes plein de chaaaarme).

Pourtant, par rapport à ses concurrents dont je vous parlais plus avant (Google Home, Alexa etc.), le principe de l’hologramme est plutôt sympa. C’est ludique, on s’y attache facilement et on sait à quoi l’on s’adresse (c’est toujours mieux que parler à une boîte, surtout pour ceux que ça bloque un peu comme les seniors, les enfants ou ceux qui ne sont, a priori, pas forcément attirés par… les boites). Bref, les inventeurs de la Gatebox ont conçu une super interface… et voilà comment ils l’exploitent. Quelle tristesse ! D’autant plus que, pour l’instant, un seul avatar est disponible (celui de la fille que vous pouvez voir dans la vidéo). Mais vous imaginez s’il était possible de choisir votre personnage de fiction préféré ? Ce serait déjà un sacré plus et cela permettrait de viser un public plus large (et moins glauque et déprimant…).

Aperçu de la Gatebox en cours d'utilisation.
Aperçu de la Gatebox en cours d’utilisation.

Pour conclure, la Gatebox est pour l’instant excessivement chère… pour pas grand-chose. Mais elle ouvre l’horizon des possibles. Demain, on peut espérer que nos assistants personnels et autres objets communicants auront au moins l’air moins tristounet que des boîtes sans âme. Même si, je vous l’accorde, nous ne sommes pas tous des otaku qui rêvent d’hologrammes de jeune japonaise aux cheveux bleus.

Ah ! Dernière chose ! Comme on m’a posé la question : non, quand je fais un article sur un bidule que j’aime (ça vaut pour Jibo ou d’autres robots dont j’ai déjà parlé ou dont je parlerai un jour ici, comme pour la Gatebox aujourd’hui), ça n’est pas un placement de produit du tout. Pas que je n’aimerais pas ça mais parce que… bah parce que c’est mon dada et que j’ai quand même écrit deux mémoires dessus. C’est juste que c’est pas le cas. (Ca ne l’est pas non plus pour ma Tassimo rouge dont je parlais plus haut, hein, d’ailleurs. Encore que je serais pas contre des capsules gratuites de temps en temps parce que je suis une TRÈS (TROP) BONNE cliente.)


Si cet article vous a plu, n’hésitez pas à me laisser un petit commentaire ci-dessous pour me le faire savoir ! (Et vous pouvez même le faire s’il ne vous a pas plu !) Avez-vous un assistant personnel ? Aimeriez-vous en avoir un ? Lequel vous fait envie ? Pourquoi ? Dites-moi tout, ça m’intéresse !


Sources :

Site officiel de la Gatebox
Présentation de l’I.A. holographique de la Gatebox, Azuma Hikari
« Gatebox : une assistante intelligente plus vraie que nature » sur le Journal du Geek
Gatebox : le robot de communication holographique sur IA Transhumanisme
« Gatebox : la femme virtuelle ultra déprimante » sur IGN France
Nabaztag – Article Wikipédia

Citrouilles chantantes et mapping vidéo : Magie de la lumière

Joyeux Halloween !… Oui, bon, d’accord, je suis en retard d’un jour. Mais c’est l’intention qui compte, non ? :D (Qui a dit non ?)

Aujourd’hui, arrêtons-nous sur ces citrouilles chantantes qui, j’espère, vous feront marrer autant que moi (déjà, ce serait pas mal).

Elles ont été réalisées grâce à un procédé appelé le mapping video. On parle aussi parfois de « fresque lumineuse » ou de « projection illusionniste« . En effet, c’est une forme de création artistique qui utilise la projection (pensez au cinéma ou, plus simplement, au rétroprojecteur que vous avez en classe ou au bureau). On projette des images sur une surface (en l’occurrence, ici, une citrouille) de manière à laisser croire que la surface bouge vraiment (ici, que les citrouilles chantent).
La différence avec une projection classique est simple : la surface sur laquelle on projette n’est pas plane. Par conséquent, il faut tenir compte de ses aspérités pour réaliser l’illusion souhaitée. Un mapping vidéo est donc généralement conçu pour une surface en particulier. Sinon, elle ne fonctionnera pas correctement.
Cela peut sembler complexe mais aujourd’hui il existe des logiciels facile à prendre en main pour s’essayer au mapping vidéo. Le tout étant finalement de disposer d’un projecteur et d’un objet à « mapper ». Et, surtout, d’une bonne dose d’imagination !

Si, dans le cas de nos citrouilles chantantes, la surface utilisée est assez restreinte, cette technique a aussi pu être utilisée sur des monuments entiers. En France, c’est la Fête des Lumières de Lyon qui est l’évènement le plus connu à utiliser cette technologie créative. Je ne résiste pas à l’idée de vous proposer quelques photographies de cet évènement qui a lieu chaque année aux alentours du 8 décembre :

On retrouve aussi le mapping vidéo dans certaines attractions de Disneyland Paris, du Futuroscope ou du Puy du Fou. Il faut dire que les possibilités sont multiples !

Le parc d’attraction Disneyland d’Orlando, en Floride, est d’ailleurs considéré comme le pionnier du mapping vidéo. En effet, en 1969, le parc inaugure l’attraction Haunted Mansion (la maison hantée) qui regorge de procédés illusionnistes pour effrayer ses visiteurs. Le mapping vidéo en fait partie et sert notamment à faire chanter cinq bustes appelés les Grim Grinning Ghosts (littéralement, les « sinistres fantômes grimaçants »).
A Disneyland Paris, l’attraction s’appelle le Phantom Manor (le manoir fantôme) mais elle est légèrement différente de l’attraction du parc d’Orlando. Et ne l’ayant essayée qu’une fois, j’avoue que je ne me souviens plus si ces bustes existent dans la version française du parc ou non. Si vous le savez, n’hésitez pas à me le dire en commentaire !

Les Grim Grinning Ghosts de Disneyland, Orlando, Floride.
Les Grim Grinning Ghosts de Disneyland, Orlando, Floride.

Récemment, la marque d’eau minérale Contrex a également eu recours au mapping vidéo dans une de ses publicités. Vous pouviez y voir des jeunes femmes censées faire du stepper pour sauver de beaux et jeunes hommes musclés des flammes qui consumaient un bâtiment. Ces flammes étaient réalisées grâce au mapping vidéo.

A la base, l'évènement filmé pour les besoins de la pub Contrex a eu lieu à Paris en 2012.
A la base, l’évènement filmé pour les besoins de la pub Contrex a eu lieu à Paris en 2012.

En 2014, c’est l’œuvre de l’artiste japonais Nobumichi Asai qui secoue le web. La vidéo de son mapping, réalisé sur le visage en mouvement d’une femme, fait le tour de la toile. Une vraie prouesse de synchronisation qui, en plus, s’avère être de toute beauté. Le développement de cette technologie pourrait, à terme, servir le cinéma ou l’industrie du jeu vidéo.

Autrement dit, vous avez sûrement déjà dû voir du mapping video même sans savoir de quoi il s’agissait exactement. Et, de toute évidence, ce procédé artistique, développé initialement dans les années 60, a de longs et beaux jours devant lui. De quoi nous émerveiller encore longtemps avec son côté un peu magique.


Cet article vous a plu ? (ou pas ?) N’hésitez pas à laisser un commentaire pour me le faire savoir !


Sources :
Fête des Lumières de Lyon
Galerie Flickr de la Fête des Lumières