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Virtual Smog : Premier Homme

Virtual Smog – Premier Homme
Pixel art – Dessin numérique pixel par pixel

 

Premier homme est issu de ma série de Pixels intitulée Virtual smog. Le smog est un terme utilisé pour désigner le nuage de pollution qui surplombe la plupart des grandes métropoles du monde, à l’heure actuelle. Pour réaliser les travaux de cette série, j’ai donc essayé de noyer des figures dans une sorte de brouillard numérique. Je voulais que ces fresques soient moins colorées que celles que j’ai l’habitude de réaliser, qu’elles dégagent quelque chose de plus froid mais qu’elles n’aient pas pour autant l’air fixes. En choisissant d’utiliser des formes (comme, ici, des hexagones blancs) et des courbes s’entremêlant, j’espère y être parvenue.

Cette fresque, en particulier, s’inspire du film de Ridley Scott, Prometheus. Le film évoque une sorte d’espèce ayant préexisté avant nous, humains, et nous ayant créés. Pourtant, cette espèce cherche à nous détruire. Pour quelle raison ? La réponse à cette question n’est pas clairement donnée, dans le film, mais il semblerait que les humains n’aient été que des créations, des essais scientifiques, peut-être dans un but ayant été atteint. Plus utiles, on s’en débarrasserait, comme cela peut arriver aux rats de laboratoire. Le film repose aussi sur la curieuse relation qu’entretiennent humains et robots. Ces derniers sont les créations des humains, censés les servir sans poser plus de questions, sans remettre en cause cet état de fait. Ils existent, par exemple, pour réaliser les tâches difficiles ou ingrates, que les humains seraient incapables d’accomplir seuls. On peut donc imaginer qu’une sorte de corrélation existe entre ces êtres et entre les « Créateurs » (ainsi que sont surnommés les « premiers hommes ») et les humains. Un robot « démodé » ou plus assez performant est, au mieux, amélioré, au pire, jeté puis remplacé. Peut-être que les Créateurs cherchent, alors, à détruire les humains car ils sont dépassés et qu’ils ont, depuis, créé des « choses » plus performantes. Des êtres qui ne se font pas la guerre, par exemple ? Ou des êtres n’étant pas capable de penser librement ? De multiples possibilités sont imaginables et c’est justement ce qui m’intéresse, dans ce type de films.
La base de mon travail, ici, est la représentation d’un de ces Créateurs. On peut distinguer sa silhouette qui se perd dans une sorte de brouillard digital. Il est là, il ne fait que passer… Ou peut-être pas.

Les Autarkëia

Aujourd’hui, laissez-moi vous présenter les Autarkëia.

Leur nom provient du mot « autarcie » car ces humanoïdes possèdent des caractéristiques physiques qui leur permettent de vivre sans aucune aide particulière du monde extérieur. Ils réutilisent leurs ressources de base en continu ; air, besoins nutritionnels… Ce qui a été introduit un jour dans leur système le reste à jamais tant que la boucle qui sert de circuit de transport à ces éléments vitaux ne se brise pas. Ils ne sont ni homme, ni femme, bien que leur corps puisse être plus ou moins féminin ou masculin, selon leur naissance. Leur reproduction est donc un mystère mais certains disent qu’ils naissent au loin, d’abord dans le sous-sol des forêts reculées puis à l’air libre, dans celles-ci. Leur masque, semble-t-il, ne leur est donné que plus tard mais, du fait de la méconnaissance qui entoure le lieu de leur création, personne ne sait quel visage (ou non-visage) peut bien se cacher dessous.

Les Autarkëia évoluent dans le même univers virtuel que les Faceless Girls. Ils leur ressemblent, par certains aspects. Nul ne sait si les Faceless Girls étaient là avant les Autarkëia ou l’inverse. Ainsi, impossible de savoir qui a bien pu créer ces personnages à l’allure pour le moins robotique (bien que certains d’entre eux possèdent plus de caractéristiques robotiques que d’autres, d’ailleurs, qui peuvent paraître beaucoup plus humains). Quoi qu’il en soit, il semble que les Autarkëia n’aient pas de volonté propre. Ils effectuent inlassablement les mêmes tâches. Ils sont très à cheval sur les règles, quand bien même celles-ci seraient pour le moins étranges ou farfelues. Ainsi, si un Autarkëia pense qu’il doit se mettre tout-à-coup à danser des heures durant, il le fera sans jamais se poser de questions.

Au sein du monde qu’ils partagent avec les Faceless Girls, les Autarkëia ont un rôle obscur mais il semble bien qu’ils soient des sortes de gardiens, immuables, sources et gardiens de bien des souvenirs et des secrets. Les Autarkëia veillent au bon déroulement des choses, à ce que les règles soient respectées pour que l’équilibre ne soit pas dérangé. Si une Faceless Girl ou un autre personnage de ce monde se mettait, soudain, à ne pas tourner rond, ils seraient les premiers à s’en apercevoir et feraient en sorte que les choses rentrent dans l’ordre. Les Autarkëia, les rares fois où ils parlent, ont d’ailleurs pour habitude de dire « Nous ne nous appartenons pas. Nous sommes ce que nous devons être. »
An Autarkëia
50cm/61cm
Peinture acrylique sur toile

An Autarkëia
Dessin, encre et aquarelle sur papier canson

Rodney Matthews : entre Fantasy et Science-Fiction

Illustration de Rodney Matthews.
Illustration de Rodney Matthews.
Qui est Rodney Matthews ?

Cette illustration est l’une de celles de Rodney Matthews. Et vous allez sûrement me dire que c’est bien beau mais vous avez vu ce genre de dessin des milliers de fois sur DeviantArt et autres plateformes de partage de dessins, en particulier depuis que tout le monde a sa tablette graphique…

Et ce serait vrai.
Si ce dessin ne datait pas en fait de 1986 et que Rodney Matthews n’était pas l’un des plus célèbres créateurs d’illustrations de science fiction et de fantasy au monde. (Rien que ça, oui.)

J’admire énormément son style, son sens du détail et ses compositions magiques. Ses œuvres vendent du rêve ! C’est pourquoi je voulais les partager avec vous aujourd’hui.

Le travail de Rodney Matthews

Rodney Matthews a notamment illustré Alice au pays des Merveilles (et vous le savez si vous passez de temps en temps sur Studinano : j’adore Alice au pays des Merveilles et ce livre inspire de nombreux de mes travaux, comme ma série de dessins « Who is the Mad Hatter ? ») de façon très réussie. Mais on lui doit également les illustrations de nombreux autres livres de fantasy et de science-fiction ainsi que plein de pochettes d’albums (pour le groupe Scorpions notamment mais aussi les Rolling Stones plus récemment). Vous reconnaîtrez forcément des univers que vous connaissez déjà dans ses illustrations : ceux de Tolkien (on reconnaît notamment ses Ents sur certains dessins) ou du Magicien d’Oz, par exemple. C’est là qu’on se rend compte qu’ils sont entrés dans notre culture collective !

Je vous invite à découvrir une partie de ses œuvres ci-dessous. N’hésitez pas à me dire lesquelles vous préférez en commentaire !

Sélection d’illustrations de Rodney Matthews  :

Site officiel de Rodney Matthews : https://www.rodneymatthewsstudios.com/

Les jumelles : elles et moi ; elles sont moi.

Nobody knows Dessins issus d'un livre illustré, accompagnés d'haïku Aquarelle et encre
Nobody knows
Dessins issus d’un livre illustré, accompagnés d’haïku
Aquarelle et encre
Nobody knows Dessins issus d'un livre illustré, accompagnés d'haïku Aquarelle et encre
Nobody knows
Dessins issus d’un livre illustré, accompagnés d’haïku
Aquarelle et encre

Origine de mon alter-ego

Celle(s) que j’appelle mon « alter-ego«  apparaît régulièrement dans mes travaux. Elle me permet d’exprimer des choses que je n’oserais, bien souvent, pas exposer seule. Elle est présente à mes côtés depuis longtemps, héritière de mon adolescence virtuelle.

J’avais douze ou treize ans quand, sur les premiers forums que je fréquentais, des jeux de rôle comme on n’en fait plus aujourd’hui, je commençais à jouer des jumelles. Je ne me souviens pas d’avoir un jour joué un personnage unique.

Shousetsu et Caroline

En fait, quand j’ai créé mon tout premier personnage de jeux en ligne, j’ai imaginé Shousetsu. Elle n’avait pas encore ce nom là mais il est venu assez rapidement, se transformant en « Shou‘ », un pseudonyme auquel je tiens encore beaucoup aujourd’hui (et avec lequel je signe la plupart de mes travaux).  Shousetsu, c’était un peu ma face idéale ; celle que j’espérais de tout cœur montrer aux gens que je rencontrais, à la fois douce, agréable, accessible, drôle, intelligente (oui, rien que ça !) mais aussi forte, capable de tenir tête à ceux qu’il fallait, de dire « non » ou « je ne veux pas« . Mais il manquait une faille à cette fille plutôt parfaite, que j’ai décidé d’introduire en la personne de Caroline.

Caroline, c’est mon prénom. Curieux, me direz-vous, et je dois avouer que je ne sais pas trop d’où cela m’est venu mais c’était assez naturel ; Shousetsu, signifiant « roman » en japonais, et Caroline, la face sombre d’un duo inséparable. Cette dernière est vite apparue comme une fille cruelle, apparemment dépourvue de tout bon sentiment à l’égard d’autrui et, surtout, prête à tout pour faire souffrir sa frangine. Puis, Caroline a commencé à montrer ses faiblesses, ses failles. Elle a évolué, tout au long des scénarios que je lui faisais traverser. J’ai beaucoup écrit, avec elles deux. Caroline, la plus fragile, se cachait derrière une épaisse carapace de pure méchanceté et, je dois bien l’avouer, me permettait de me défouler joyeusement (si je puis dire). Shousetsu, la plus forte, me permettait de vivre ce que je n’aurais jamais osé faire.

Deux faces qui ne font qu’une entité

Je me rends compte, avec le recul, que ces personnages sont tous les deux représentatifs d’une part de moi-même. Il y a sûrement, en ces filles, beaucoup de ce dont je n’ai pas (ou n’avais pas) réellement conscience d’être mais aussi énormément de ce que j’aurais aimé/j’aimerais être. C’est pourquoi, je me sers régulièrement d’elles, tant à l’écrit que dans mes travaux plastiques, pour exprimer ce que je ressens, ce que je veux dire, ce qui me tient à cœur.

Dans mes dessins, Shousetsu apparaît généralement avec une teinte de cheveux rosée voire légèrement violacée. Son apparence a quelque chose d’assez « kawaii« , mignonne, inoffensive et, dans les univers dans lesquels j’évoluais, souvent invisible à son arrivée avant de se faire remarquer par une action quelconque, plus certainement, par un trait d’humour bien placé. C’est généralement pour cela que, dans mon esprit, elle est souvent perçue, au premier abord, comme une fille un peu insignifiante, jolie mais, sans être superficielle, pas forcément le genre de fille vers laquelle on irait naturellement. Trop étrange, trop à l’écart du monde, un peu dans sa bulle. Vous allez me dire, okay, mais elle a les cheveux roses, ça se remarque ! Finalement, pas tellement, dans les univers dans lesquels j’évoluais, comme je le disais plus tôt. Mais j’ai conservé ce trait physique particulier pour qu’on remarque facilement sa présence dans mes dessins ou mes écrits. Quand une fille aux cheveux roses apparaît, qu’elle ait le même nom – ou n’en ait pas, il s’agit de Shousetsu. Et, quand elle apparaît, sa jumelle – apparemment – diabolique n’est jamais bien loin bien que son apparence à elle ait tendance à changer, selon les circonstances, de quelque chose de sobre à plus « dark ». Dans Nobody Knows, par exemple, Caroline a les cheveux châtains et longs. Mais, lorsque j’écris, elle a plus souvent une coupe garçonne et teinte. Le rouge sombre revient assez régulièrement, comme un clin d’oeil à Shousetsu ; elle, et ses cheveux soyeux, toujours très longs, rosés, et Caroline, ses cheveux courts, sombres, sanguins, auxquels elle n’apporte pas forcément beaucoup de soin.

Il y aurait encore beaucoup à dire sur ces deux personnages. Comme je vous l’ai dit, j’ai beaucoup écrit à leur sujet. Elles ont une histoire bien définie, dans ma tête comme dans de nombreux manuscrits que je traine un peu avec moi depuis des années et auxquels se raccrochent d’autres figures importantes à leurs yeux – et aux miens. Ce sera pour une autre fois, chaque chose en son temps, n’est-ce pas ? ;)

Nobody knows Dessins issus d'un livre illustré, accompagnés d'haïku Aquarelle et encre
Nobody knows
Dessins issus d’un livre illustré, accompagnés d’haïku
Aquarelle et encre

Brush Strokes : Colère

Colère Portrait en pixel art - Dessin pixel par pixel
Colère
Portrait en pixel art – Dessin pixel par pixel

Lorsque j’ai réalisé la série de pixels Brush Strokes, je voulais m’essayer à un style qui serait toujours très numérique mais se conjuguerait avec une forme de texturisation comme cela est le cas en peinture. Je voulais donner l’illusion de coups de pinceaux. Comme si je n’avais pas dessiné pixel par pixel mais que j’avais utilisé une brosse.

A mes yeux, le résultat est peut-être d’autant plus « fourmillant » que d’ordinaire. C’est le type de résultat que je recherche et c’est pourquoi je réaliserai sûrement d’autres fresques avec cette même technique.

Colère est la dernière fresque que j’ai réalisée pour Brush Strokes, à ce jour, et elle est, pour moi, la plus réussie, la plus représentative de ce que je voulais obtenir. La technique, les couleurs, la composition… Tout semble se mêler pour créer un ensemble contrasté, dérangeant. Je ne sais pas toujours ce que vont donner mes travaux jusqu’à ce qu’ils soient terminés. Je pars d’une idée, je la réalise et, progressivement, d’autres éléments viennent se mettre en place ainsi qu’une part d’imprévu due au dessin qui n’est jamais exactement tel qu’on l’avait imaginé au départ. Finalement, quand l’idée est passée de l’esprit à la « feuille » (bien qu’elle soit numérique, ici), elle n’est plus tout à fait la même. Parfois elle y perd, c’est vrai. D’autres fois, elle y gagne et je pense que c’est le cas avec Colère.

Comme son titre l’indique, cette fresque représente une scène de colère. Mon personnage crie, hurle. Le son produit fait vibrer l’ensemble de son décor. Le son crée une distorsion dans l’air que nous ne sommes pas capables de voir mais que l’on peut parfois sentir. Ici, je voulais qu’elle se voit et qu’elle se ressente alors même qu’on ne l’entend pas. Dans l’idéal, ce tableau devrait inciter le spectateur à crier à son tour : à crier plus fort que lui !