Titre : Au temps des Maraudeurs Medium : Peinture acrylique sur toile Dimensions : 33 x 24 cm Date : 2015 (Vendue)
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Au temps des Maraudeurs Peinture acrylique sur toile 33 x 24 cm 2015
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Des reproductions de cette peinture (sous forme de posters, cartes, impressions sur toile, aluminium et même vêtements ou accessoires pour téléphones, ordinateurs ou tablettes) sont disponibles sur la boutique Redubble de Studinano.
Les extraterrestres ont-ils débarqué en Argentine ?
C’est ce qu’ont pu penser les habitants de Buenos Aires, ce matin, à leur réveil, quand ils ont découvert avec stupeur la disparition… de la pointe de l’obélisque de la ville. Situé sur l’Avenue du 9 Juillet (équivalent des Champs Élysées de Buenos Aires), l’obélisque célèbre l’indépendance de l’Argentine et marque symboliquement le centre de la ville.
Qui a bien pu voler cette pointe ? D’autant plus qu’elle se trouvait en haut d’un monument de 67 mètres. Des êtres venus d’ailleurs ? A moins qu’un géant ne soit passé par là ? Peut-être Superman voulait-il redécorer son appart’ ? Elle n’a quand même pas pu se volatiliser !
Et pourtant…
La pointe a été retrouvée, quelques heures plus tard… sur le parvis du Malba, le musée d’art latino-américain.
Et tout ceci n’était point l’œuvre d’une quelconque entité dotée de pouvoirs supérieurs, de petits hommes verts, ni d’aucun super-héros qui se serait soudain pris pour Valérie Damidot mais bien celle d’un artiste, Leandro Erlich. Un artiste argentin, justement, célèbre dans le monde entier.
Mais comment s’y est-il pris ?
La pointe n’a jamais bougé de son emplacement initial. C’est une copie qui a été placée devant le Malba. La disparition, elle, est le résultat de l’utilisation complexe de miroirs. Tout ceci n’était qu’une illusion, un trompe l’œil.
Le but de tout ceci était de célébrer l’anniversaire du Malba qui fête cette année ses 14 ans d’existence.
Nous sommes là face à ce que j’appellerais une installation-happening. D’un part, parce que l’artiste a transformé son environnement (en l’occurrence grâce à une illusion). Puis, ce qui avait été « perdu » (la pointe de l’obélisque) a été « retrouvé » sur le parvis du Malba : cette vraie-fausse pointe de l’obélisque constitue l’installation, tout autant que le reste de l’œuvre. Car s’il n’y a pas l’happening (c’est-à-dire la disparition et, avant elle, la mise en place des miroirs et du dispositif permettant de rendre la pointe de l’obélisque invisible) il n’y a pas l’installation sur le parvis du musée, vous me suivez ? C’est pourquoi je parle d’installation-happening.
Pause précision
Installation : 1. Disposition de matériaux et d’éléments divers dans un espace. 2. Œuvre ainsi obtenue. 3. Mode d’expression artistique apparue au troisième tiers du XX° siècle.
Happening : Manifestation artistique des années 1960, héritière des interventions futuristes, constructivistes ou dadaïstes. Ces évènements publics organisés, plutôt théâtraux, utilisent toutes sortes de techniques (musique, danse, peinture, etc.), souvent le corps, et peuvent transformer l’environnement.
Les illusions, il connaît. Il avait, par exemple, permis à des spectateurs d’entrer dans une piscine pleine sans se mouiller. A d’autres, il avait donné l’occasion de grimper sur la façade d’une maison sans le moindre risque et à tout âge. Il avait suspendu une maison dans les airs et le morceau d’une autre au bout d’une échelle. Incroyable ? Je vous laisse en juger par vous-mêmes, grâce aux photos ci-dessous.
Leandro Erlich, Monte-meubles : L’ultime déménagement, Le Voyage à Nantes
Leandro Erlich, Monte-meubles : L’ultime déménagement, Le Voyage à Nantes
Leandro Erlich, Monte-meubles : L’ultime déménagement, Le Voyage à Nantes
Leandro Erlich, Monte-meubles : L’ultime déménagement, Le Voyage à Nantes
Leandro Erlich, Monte-meubles : L’ultime déménagement, Le Voyage à Nantes
Leandro Erlich, Monte-meubles : L’ultime déménagement, Le Voyage à Nantes
Leandro Erlich, Le Cabinet du Psy, 2005
Leandro Erlich, Le Cabinet du Psy, 2005
Leandro Erlich, Le Cabinet du Psy, 2005
Leandro Erlich, Le Cabinet du Psy, 2005
Leandro Erlich, Le Cabinet du Psy, 2005
Leandro Erlich, Le Cabinet du Psy, 2005
Leandro Erlich, Port of Reflections, Séoul, Corée, 2014
Leandro Erlich, Port of Reflections, Séoul, Corée, 2014
Leandro Erlich, Port of Reflections, Séoul, Corée, 2014
Leandro Erlich, Port of Reflections, Séoul, Corée, 2014
Leandro Erlich, Port of Reflections, Séoul, Corée, 2014
Leandro Erlich, Single Cloud Collection, 2012
Leandro Erlich, Single Cloud Collection, 2012
Leandro Erlich, Swimming Pool
Leandro Erlich, Swimming Pool
Leandro Erlich, Swimming Pool
Leandro Erlich, Swimming Pool
Leandro Erlich, Swimming Pool
Leandro Erlich, Swimming Pool
Leandro Erlich, Swimming Pool
Leandro Erlich, Shattering Door
Les œuvres se Leandro Erlich mettent souvent en scène des miroirs, des surfaces translucides, dans lesquelles on se reflète ou à travers lesquelles on peut voir de façon plus ou moins nette. Et quand ses œuvres n’utilisent pas directement des surfaces de ce genre, elles y font référence. C’est le cas dans Port of Reflection(voir ci-dessus) : il n’y a pas de miroir, il n’y a pas d’eau, tout n’est qu’une sculpture dans un grand trou noir, donnant l’illusion que des bateaux se reflètent dans une surface liquide. Dans une oeuvre comme le Monte-Meubles(voir ci-dessus), Leandro Erlich nous met face à un autre miroir : un miroir invisible, quelque part entre nos yeux et notre cerveau, qui ne serait autre que la porte d’un monde imaginaire. Comme Alice au Pays des Merveilles, nous traversons le miroir pour entrer dans un monde étrange, aussi poétique qu’inquiétant. Peut-être sommes-nous passés par la Shattering Door(voir ci-dessus) sans nous en rendre compte ?
Je ne peux que vous encourager à foncer si vous avez l’occasion de voir passer une œuvre de cet artiste près de chez vous car, comme vous l’aurez remarqué sur les photos, il entraine souvent le spectateur à faire des expériences par le biais du jeu : les spectateurs sont invitées à expérimenter l’œuvre en déambulant à l’intérieur, en jouant avec les surfaces réfléchissantes, en se couchant au sol, etc. Et ce sont bien souvent leurs photographies, au final, qui sont intéressantes et font ressortir l’essence de l’œuvre, son but, son intérêt. Si, en plus, c’est ludiqueet amusant, pourquoi se priver ? ;)
Sachez, notamment, que vous pourrez voir l’une de ses œuvres à Paris le 3 octobre. Il y participera à la Nuit blanche avec une œuvre intitulée Maison fond, et qui prendra la forme d’un immeuble installé devant la gare du Nord que l’on verra fondre à vue d’œil, sous l’effet du réchauffement climatique.
Il s’agit d’un web-docu participatif(en partie réalisé grâce à Arte) qui vous explique (ou explicite) à qui profitent les données personnelles que vous laissez sur internet (aussi appelées vos « datas »). Elles sont en effet récoltées grâce à un mécanisme auquel vous ne pouvez pas échapper mais que vous ne connaissez peut-être pas (ou mal, comme moi) : le « tracking », décrit par le web-docu dont je vous parle comme « une industrie opaque qui génère des milliards avec ce qu’elle sait de nous ».
Flippant ? Vous n’avez encore rien vu.
Car même si vous connaissez le « tracking » (ou pensez le connaître… comme moi), Do not track prend base sa démonstration sur des exemples d’actions, de choses que vous faites chaque jour sur le web sans vous en rendre forcément compte, sans forcément savoir exactement de quoi il s’agit, sans vous poser la question, en fait… et vous démontre que vous ne savez finalement pas toujours autant de choses que vous le pensez.
Quel est le but de Do not track ?
Le but de ce web documentaire n’est pas de vous effrayer au point de vous faire abandonner définitivement l’utilisation d’internet, de tout objet connecté et d’aller vivre au fin fond du Larzac jusqu’à la fin de vos jours… (je n’ai rien contre le Larzac, qu’on se le dise)Au contraire ! Il s’agit plutôt de vous inciter à changer votre façon d’utiliser internet de manière à faire de vous un internaute actif et non plus passif. Un internaute qui sait ce qu’il fait, pourquoi il le fait et qui est conscient de la façon dont fonctionne le web. Un internaute qui connaît les grands acteurs de ce monde virtuel et la façon dont ils tirent les ficelles. Comprendre, savoir, être capable de prendre des décisions en toute connaissance de cause, c’est gagner en liberté et être capable de protéger votre vie privée et votre individualité. Pour qu’internet reste au service des internautes… et non pas l’inverse.
Par exemple, sauriez-vous expliquer ce qu’est le tracking ?
Savez-vous ce que sont les cookies et pourquoi, depuis quelques mois, chaque site vous demande de les accepter pour pouvoir naviguer tranquillement ? (ce qui est assez amusant puisque si vous êtes attentifs, vous aurez remarqué que vous ne pouvez pas refuser)
Quelles données(datas) laissez-vous sur internet ? Êtes-vous sûrs que vous êtes le seul à décider de ce que vous mettez en ligne ?
Vous n’utilisez pas Facebook ou tout autre réseau social, vous n’avez pas de blog et ne fréquentez pas les forums… Ou alors, vous faites tout cela anonymement. Pourtant, savez-vous que cela n’empêche en rien la collecte de vos données personnelles ?
Comment Google peut-il savoir que vous êtes enceinte avant même que vous ayez mis vos proches au courant ?
Savez-vous pourquoi vous devriez éviter d’utiliser le wifi gratuitdans les cafés et autres lieux publics ?
Connaissez-vous les GAFA et le pouvoir qu’ils détiennent ?
En fait, savez-vous que vos données personnelles sont le prix que vous payez pour utiliser « gratuitement » internet ?
Tout ça, Do not track vous l’explique et c’est pourquoi j’ai trouvé ce documentaire particulièrement enrichissant.
Bref, tout ça pour dire que, personnellement, je me suis prêtée au jeu et j’ai appris des choses. J’ai trouvé ça vraiment instructifet pas mal fait. C’est pourquoi, si vous avez un peu de temps, je vous encourage à essayer également. Vous aurez à répondre à quelques questions sur votre utilisation d’internet, qui apparaîtront çà et là tout au long des épisodes (il y a 7 épisodes, ils ne sont pas très longs et vous n’êtes pas forcés de les voir tous d’un coup). C’est pourquoi je parlais de web-docu « participatif ». Seule contrainte : vous devrez vous inscrire pour « vivre l’expérience » pleinement. Du coup, comme vous le signale le web-docu dès que vous arrivez sur sa page : « Do not track vous traque »… Pour mieux vous expliquer ce qu’est le tracking.
En voilà une qui aura vu le temps passer avant d’être enfin terminée !
Ma nouvelle toile s’appelle Welcome to your world (Bienvenue dans ton monde). Elle fait référence à un passage d’une courte bande dessinée intitulée La Naissance de Nélumbaë, que j’avais réalisée il y a quelques années, et que voici :
Comme vous pouvez le voir, la scène a un peu évolué entre temps mais l’idée reste globalement la même entre ces deux créations : un de mes personnages (surnommé une Bavarde, celle avec la bouche) fait découvrir le monde à l’autre (c’est une Nélumbaë, qui, elle n’a qu’un oeil et vient de naître : vous pouvez d’ailleurs voir le tableau représentant sa naissance un peu plus bas dans cet article).
Oui, je sais ! Il faudra un jour que je vous prépare un article consacré exclusivement à mes personnages, histoire que vous vous y retrouviez mieux ! Pour l’instant, restons-en à l’idée que deux de mes personnages arrivent dans ce monde, donc.
Le Lotus :
Dans ma peinture, Welcome to your world, ainsi que dans mon dessin, il y a beaucoup de Lotus: ces fleurs sont celles par lesquelles naissent mes personnages et aussi celles par lesquelles leur âme (je devrais même plutôt dire leurs âmes) s’envole après leur mort (comme on peut le voir dans mon autre tableau : La Vallée des Morts).
Ces fleurs sont primordiales dans mon univers : elles symbolisent la vie, la mort et donc le cycle de la vie. Les arbres, eux, sont plus immuables. Dans mes peintures, ils représentent davantage les générations qui passent qu’une seule et simple vie. (Je reviendrai sur ces arbres plus après).
Pour les Bouddhistes, mais aussi selon les croyances des anciens égyptiens, le Lotus est la fleur qui surgit des eaux saumâtres. Des eaux dont on imaginait alors qu’elles recouvraient entièrement le monde, à sa création, et à l’intérieur de laquelle s’était peu à peu développée la vie. La fleur de Lotus aurait surgi la première. Les Bouddhistes parlent de génération spontanée : pour eux, la fleur de Lotus naissait d’elle-même, apparaissant tout-à-coup puis se développant peu à peu pour devenir une belle fleur.
Tout est ici symbolique : ceux qui me suivent régulièrement savent que toutes mes peintures se basent sur la façon dont je représente internet. Plus exactement, je représente ma propre utilisation d’internet : les Faceless Girls sont mes avatars (des bouts de moi, si vous voulez, sur le web : mes alter ego en petits morceaux, toutes différentes mais toutes moi d’une certaine façon, ou mes actes, mes pensées). Chaque information que je laisse sur internet devient une Faceless Girl qui, à sa mort, verra son corps se recouvrir de lotus (c’est donc ce qu’on voit dans La Vallée des Morts) qui donneront à leur tour des Faceless Girls différentes. Au fur et à mesure, l’accumulation de tout cela pourra donner naissance un arbre qui, comme je le disais, représentera une génération de Faceless Girls et, donc, quelque chose de plus immuable, de moins court.
Les Arbres :
Les arbres représentent des projets de longue haleine. Cela peut paraître trivial mais ce sont par exemple les blogs, les longues discussions par mail ou messageries instantanées, les forums qui durent… Bref, ce sont ces pages web sur lesquelles je reviens, encore et encore, et que je construis peu à peu. Ces pages-là ont été très importantes pour moi.
« L’arbre. Si les feuillus symbolisent le cycle de la vie, les végétaux à feuillage persistant représentent l’immortalité. Certaines cultures ont même créé un arbre cosmique (tel l’Yggdrasil scandinave), tandis que les arbres généalogiques sont synonymes de la continuité, qu’il s’agisse de celle d’une lignée familiale ou d’un concept sacré ou ésotérique. »
(source: Comprendre les symboles, Larousse, p.9)
Mes arbres se placent entre l’Yggdrasil et l’arbre généalogique : il n’est pas rare que je représente un arbre habité par des Faceless Girls. Mes arbres sont des endroits où peuvent vivre certaines Faceless Girl, où se développe donc une vie, mais ils ne sont pas uniques en leur genre puisqu’il existe plusieurs arbres de ce genre dans mon univers.
Dans The Tree of Life, une autre de mes peintures, on peut voir un grand arbre habité qui, lui, se rapproche plus de l’Yggdrasil ou du grand arbre de la vie.
Notons que cette représentation d’Yggdrasil est très symbolique, tout comme peuvent l’être mes travaux : il faut connaître les histoires, les mythes et légendes scandinaves, même un peu, pour comprendre de quoi il s’agit exactement. Pourquoi y-a-t-il un serpent enroulé dans ses racines ou un corbeau à son sommet, par exemple ? Je vous conseille ce texte simple qui résume la très complexe mythologique scandinave, constituée de neuf mondes : Yggdrasil, l’Arbre du Monde. Je pense, alors, que cette représentation de Friedrich Wilhelm Heine, ci-dessus, vous paraîtra déjà un peu plus claire.
C’est là toute la magie de la symbolique : une image a toujours une histoire.
Les Glycines ou Wisteria :
Dans Welcome to your world, les arbres sont fleuris car ce sont des glycines (wisteria, en anglais) représentées à ma façon.
Comme la Glycine n’est arrivée en Europe qu’à la fin du XIXe siècle (bien que Le Nôtre en ait planté quelques pieds, rapportés de Chine lors d’une expédition en 1687, dans les jardins de Versailles), elle ne bénéficie pas d’une symbolique forte dans nos pays occidentaux. Cependant, en Asie, cette plante est beaucoup plus connotée et c’est donc l’image qu’elle a là-bas qui m’intéresse dans mes travaux.
Dans le langage chinois des fleurs, la glycine symbolise la douceur de l’amitié. Mais sa délicatesse est en fait un piège puisqu’en grandissant, la glycine s’enroule d’abord comme un serpent autour du support près duquel elle pousse et elle l’emprisonne ensuite lorsque son bras devient puissant… Ainsi, au bout de vingt à trente ans, ses troncs noueux viennent à bout des plus solides barreaux et pitons d’acier.
Belle et dangereuse, fascinante et inquiétante : Un double aspect, donc, qui m’intéresse particulièrement puisque jouer sur l’ambiguïté des choses me permet de pointer du doigt l’aspect à la fois attirant et inquiétant de l’univers que je tente de personnifier, celui d’internet. A mes yeux, la glycine est une figure du désordre (Voir cet article à propos des figures du désordre : Le Diable et la Mort : petit tour d’horizon dans l’art).
Toujours en Chine (le nom chinois de la glycine est Zi Tang, littéralement « la plante rampante couleur de lilas ») un certain nombre de plantes, dont la glycine, sont placées de façon à recevoir un maximum d’éclairement lunaire car ce rayonnement est réputé les guérir, les soigner et les protéger. De plus, ce rayonnement est utile au bon développement de la fleur.
A mes yeux, cela fait de la glycine une fleur de l’ombre, une fleur de la nuit (on oppose la Lune au Soleil et donc, la Lune représente souvent les ténèbres alors que le Soleil, lui, est la lumière). Or, quand la beauté d’une fleur est capable de surgir des ténèbres, sous les rayons de la Lune, cela est très fort en symbolique. Pour plusieurs raisons :
La Lune :
Tout d’abord, la Lune est privée de lumière propre, elle ne fait que refléter la lumière du Soleil. On dit donc souvent que la Lune représente la femme (ou le féminin) tandis que l’homme serait le Soleil puisque la Lune tire sa lumière du Soleil et est donc « dépendante » de lui (les symboles sont parfois très sexistes, je sais).
Le fait que la Lune ne fasse que refléter la lumière émise par le Soleil, nous permet d’observer des cycles lunaires durant lesquels la Lune est éclairée de différentes façons. Ainsi, on dit aussi que la Lune est le symbole du renouvellement et de la périodicité. « A ce double titre, elle est symbole de transformation et de croissance ». (source: Dictionnaire des symboles de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, p.681)
« Source d’innombrables mythes, légendes et cultes donnant aux déesses son image (Isis, Ishtar, Artémis ou Diane, Hécate…), la lune est un symbole cosmique étendu à toutes les époques, depuis les temps immémoriaux jusqu’à nos jours, généralisé à tous les horizons. »
(source: Dictionnaire des symboles de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, p.685)
Or, les cycles lunaires, bien qu’ils n’existent que grâce au reflet de la lumière du Soleil à sa surface, font de la Lune un élément important de la vie humaine : les cycles lunaires contrôlent les eaux, la pluie, la végétation ou encore la fertilité. Dans mes tableaux, elle représente toujours une sorte d’entité maternelle : elle veille, en arrière plan, sur ce qui se passe au premier plan. La Lune est d’ailleurs associée au culte de la Grande Mère (aussi appelé culte de la Grande Déesse) qui a été célébré durant toute l’Antiquité (et plus tard encore, sous d’autres formes, puisqu’on retrouve des représentations de cette déesse à la Révolution française).
Ce culte qui pourrait nous venir de la préhistoire, où étaient déjà sculptées des Vénus qui pourraient représenter de premières formes du culte de la Déesse Mère (aucune preuve scientifique ne peut, cependant, l’attester à 100% à l’heure actuelle).
Ces Vénus sont d’ailleurs des objets qui me fascinent et m’intéressent beaucoup. Elles comptent parmi les objets artistiques qui ont probablement inspiré mes Faceless Girl, même inconsciemment. Et je me rends de plus en plus compte du pourquoi, chaque fois que je fais des recherches à leur sujet.
Dans Welcome to your world, la Lune est double car elle représente la multiplicité et la grandeur d’internet : il faut plusieurs Lunes pour couvrir l’immensité du web car il est d’une grandeur telle que toutes les choses qui s’y passent ne peuvent pas toujours s’entrecroiser. Mon tableau n’en représente que deux mais elles pourraient être des milliers.
Les tuyaux gigantesques qui descendent de ces Lunes montrent qu’elles se nourrissent des éléments au-dessus desquels elles flottent. Et ces éléments la nourrissent en retour. Ces sont-là les flux d’informations incessants qui font vivre internet.
Au final, ces astres ressemblent à des planètes ou à d’immenses vaisseaux qui récoltent et sèment sur leur passage.
Les Nuages :
Notez enfin que même les nuages ne sont pas anodins, dans ma peinture.
« Les nuages symbolisent parfois simplement la pluie et l’abondance, mais ils sont aussi entourés d’une aura de mystère, puisqu’ils sont visibles mais immatériels, changent constamment, voilant ce qui se trouve derrière eux, mais laissant parfois percer un rayon de soleil éclatant. »
(source: Comprendre les symboles, Larousse, p.13)
Encore une fois, c’est l’inquiétante étrangeté des nuages qui m’intéresse lorsque je les place dans une peinture : présents, puisqu’on peut les voir, mais absents également dans le sens où on ne peut les toucher, les nuages, parce qu’ils sont toujours là (ou presque) sont un peu des espions, si je puis dire. Dans Welcome to your world, ils forment une sorte de distinction entre la Lune haute et le sol, où se trouvent les Faceless Girls : ils veillent à ce que la distinction entre ces deux mondes soient préservée afin que le cycle puisse continuer à tourner sans problème.
Pour faire simple, pour moi, les nuages sont des bots-modérateurs !
Bref, voici Welcome to your world et sa petite histoire. J’espère d’ailleurs que vous vous sentez les bienvenus dans mon monde chaque fois que vous jetez un coup d’oeil à ce blog, à mon site officiel ou aux informations que je laisse sur les différents réseaux sociaux ;)