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Demain, vous deviendrez des robots.

Je travaille actuellement sur le thème des robots car le sujet de mon mémoire porte sur ce que ces créatures disent de nous, de ce que nous sommes aujourd’hui, de ce dont nous avons envie, de ce qui nous fait rêver (et pas seulement de ce que nous deviendrons peut-être) à travers l’étude d’œuvres de science-fiction contemporaines.

A ce titre, je me retrouve souvent confrontée aux discours transhumanistes qui, je dois bien l’avouer, m’inquiètent.

Le transhumanisme, c’est quoi ?

Raymond C. Kurzweil (plus connu comme Ray Kurzweil) est le plus célèbre transhumaniste actuel. Auteur, ingénieur, chercheur et futurologue américain, il a été embauché par Google comme directeur de l'ingénierie en 2012.
Raymond C. Kurzweil (plus connu comme Ray Kurzweil) est le plus célèbre transhumaniste actuel. Auteur, ingénieur, chercheur et futurologue américain, il a été embauché par Google comme directeur de l’ingénierie en 2012.

Le transhumanisme est un mouvement qui s’est développé dans les années 60 en Californie. Les personnes les plus bavardes et actives de ce mouvement qui se veut à la fois philosophique, politique et sociologique, se trouvent en plein cœur de la Silicon Valley (USA). C’est-à-dire à l’endroit même de la planète où se situent les sièges sociaux des entreprises et groupes les plus puissants au monde à l’heure actuelle (Google, Facebook…).

Il existe là un campus nommé « La Singularité » (des cours y sont donnés, un diplôme peut y être obtenu) qui entretient des liens étroits avec Google notamment, dont le siège se situe à proximité immédiate. Ce campus est le lieu de vie des transhumanistes ou transhumanistes en devenir. Autant dire que la recherche dans ce milieu est largement assurée… et est loin d’être clean à tout point de vue.

Le nom de cette université fait référence à un concept selon lequel l’humanité atteindra un jour un stade de non-retour vis-à-vis des technologies. Un stade surnommé « la singularité technologique ». A ce moment, dans un futur plus ou moins lointain, les technologies deviendront autosuffisantes, se générant, se réparant, se construisant d’elles-mêmes car elles seront créées par des intelligences artificielles (c’est-à-dire d’autres machines). Ces technologies deviendront alors parfaitement incompréhensibles pour les humains que nous sommes aujourd’hui, même les plus intelligents et experts d’entre nous. Tout simplement parce que notre cerveau ne sera plus aussi rapide et efficace que celui des super-ordinateurs de demain, capables de réaliser une infinité de calculs en des temps records. C’est pourquoi les transhumanistes pensent que nous seront forcés de devenir des « post-humains » pour nous adapter à ce nouveau monde, plus rapide que nous, et pour ne pas disparaître. Autrement dit, nous serons contraints de devenir des cyborgs : moitié-homme, moitié-machine. Des humains augmentés, améliorés, si vous préférez.

Un scénario catastrophe, digne de Terminator ?

Étant donné qui sont les têtes pensantes supportant ce mouvement, la réponse n’est pas si évidente. C’est d’ailleurs, dans une moindre mesure, ce que j’essaye moi-même de démontrer dans mon travail de recherche… (Je vous rassure, je ne sois pas du côté obscure de la Force… J’ai peur des piqûre alors devenir une post-humaine bourrée de puces électroniques enfoncées sous ma peau, ça m’enchante moyen, vous voyez ?)

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Qui sont vraiment les transhumanistes ?

Comme je vous l’expliquais, ces gens imaginent (à partir de d’hypothèses mathématico-satistico-j’y comprends rien mais ça a l’air sérieux quand même) que, demain, l’espèce humaine disparaîtra au profit d’une autre forme de vie : le post-humain. C’est-à-dire des humains mêlés à la machine. Ou, plus inquiétant encore, des machines mêlées aux humains. C’est-à-dire des cyborgs.

Selon eux, il deviendra une question de survie de faire le choix du transhumanisme. Le choix ne nous sera alors plus laissé de rester nous-mêmes (simplement humains) car, dans la course à la performance, nous serons probablement obligés de subir la mutation. Les raisons à cela seront des plus prosaïques : pour rester performants au travail, par exemple et ne pas être remplacés par une personne bénéficiant d’améliorations plus performantes. Sinon, nous serons laissés sur le bord du chemin de l’évolution, voués à disparaître comme d’autres espèces avant nous.

Cette « secte » inquiétante (enfin, personnellement, je trouve que ça ressemble quand même beaucoup à une secte, vu de l’extérieur), qui se défend d’en être une grâce aux cerveaux qu’elle exhibe (de nombreux scientifiques, bardés de diplômes tous plus impressionnants les uns que les autres), n’imagine pas d’autre route possible pour notre futur. Et étant donné les amis puissants dont elle dispose, il y a fort à parier qu’il nous faudra surveiller ces hurluberlus de près dans les années à venir.

Quel est leur but, actuellement ?

Sur l'affiche du film Transcendance de 2014, on peut lire : "Yesterday Dr. Will Caster was only human" (Hier, le Dr. Will Caster était seulement humain)
Sur l’affiche du film Transcendance de 2014, on peut lire : « Yesterday Dr. Will Caster was only human » (Hier, le Dr. Will Caster était seulement humain)

Parvenir à décrypter les secrets du cerveau afin de pouvoir, d’ici 2025 (selon leur prévision), à transférer le premier cerveau humain dans un ordinateur(pour ceux qui l’ont vu, c’est ce qui se passe dans le film Transcendance avec Johnny Depp.)

Certaines personnes se demandent si l’idée de pouvoir se « connecter » un jour au cerveau de quelqu’un ne servira pas davantage les intérêts de grands groupes comme Google (qui fournit déjà largement de quoi financer la recherche dans ce domaine, comme nous l’avons vu) plutôt que de louables objectifs en matière de sciences et en particulier de médecine. En effet, imaginez quelles seraient les possibilités d’un groupe marchand qui pourrait, tout-à-coup, accéder à vos moindres désirs ? Bien sûr, nous n’en sommes pas encore là. Mais si certains y ont pensé… Le très bon web-documentaire Do not track de Arte expliquait très bien les dangers potentiels que pourraient générer des avancées technologiques de ce genre, entre autres choses tout aussi bonnes à savoir (et ça tombe bien, comme j’en ai fait un article, vous n’avez qu’à cliquer sur le lien pour en savoir plus ;)).

En tout cas, une chose est sûre, pour moi qui essaye de crédibiliser la science-fiction à travers mes recherches, si j’étais transhumaniste, je n’aurais qu’à me baisser et ramasser toutes les miettes que l’on me tend. Malheureusement, je ne le suis pas et si je cherche à démontrer que la science-fiction porte des discours intéressants pour notre société actuelle et son développement futur, ça n’est certainement pas dans la même optique qu’eux.

Sur ce, si vous n’avez rien compris à tout ce que je viens de vous raconter sur le Transhumanisme, la Singularité et tout ce joyeux bordel (et même si vous avez tout compris, d’ailleurs), je vous invite à regarder la très bonne vidéo de Dirty Biology qui se trouve juste ici (vous pouvez aussi regarder toutes les autres vidéos de la chaîne : elles sont bien, elles sont TRÈS bien) :

Alors, seriez-vous prêts à devenir des robots ou vous battrez-vous pour votre humanité, vous qui êtes déjà connectés de toute part ? Dites-moi tout dans les commentaires !

Voyage sur Pandora !

Prêts pour un deuxième voyage au Japon ? (Le premier est là pour ceux qui l’auraient raté.) J’espère que vous n’avez pas défait vos valises trop vite car vous allez absolument vouloir rester dans cet endroit merveilleux, j’en suis certaine !

Direction, une fois encore, un des fabuleux parcs du pays du Soleil Levant. Le Ashikaga Flower Park de Tochigi.
A mes yeux, cet endroit est plus magique encore que le précédent (le Seaside Park de Hitachi, voir ici). Il faut dire qu’il se situe dans la ville d’Ashikaga, aussi surnommée la petite Kyoto de l’est. Une ville jeune puisqu’elle ne fut d’ailleurs fondée qu’en 1921 et qui met un point d’honneur à promouvoir la protection de la nature. Et, ma foi, je crois que l’on peut dire que c’est vraiment joliment réussi !

 

Ashikaga Flower Park in Tochigi

Ashikaga Flower Park in Tochigi

Ashikaga Flower Park in Tochigi

Ashikaga Flower Park in Tochigi

Ashikaga Flower Park in Tochigi

Ashikaga Flower Park in Tochigi

Ashikaga Flower Park in Tochigi

Ashikaga Flower Park in Tochigi

Ashikaga Flower Park in Tochigi

Ashikaga Flower Park in Tochigi

Ashikaga Flower Park in Tochigi

Mais si cet endroit est aussi fabuleux, c’est parce qu’il est une véritable œuvre d’art naturelle (bien qu’il faille une nouvelle fois souligner le fait que rien n’est laissé au hasard, dans ce parc, puisque la moindre pousse est contrôlée, taillée, embellie…) et, de ce fait, il inspire les créateurs. L’endroit est devenu d’autant plus célèbre depuis la projection du film Avatar de James Cameron puisqu’il en inspira certaines des scènes les plus poétiques. En particulier, c’est la plante grimpante, la Glycine (ici, montée en arbres fleuris aux allures de saule pleureur violacé), l’une des attractions principales du parc, qui a inspiré les Arbres des Voix (voir ci-dessous) et probablement également l’Arbre des Âmes si important pour les Omaticayas. Comment aurait-il pu en être autrement, puisque l’écologie est si importante dans ce film ?

The tree of voices, Avatar, James Cameron

The tree of voices, Avatar, James Cameron

The tree of voices, Avatar, James Cameron

The tree of voices, Avatar, James Cameron

Comme la Glycine n’est arrivée en Europe qu’à la fin du XIXe siècle (bien que Le Nôtre en ait planté quelques pieds, rapportés de Chine lors d’une expédition en 1687, dans les jardins de Versailles), elle ne bénéficie pas d’une symbolique forte dans nos pays occidentaux.

Cependant, en Asie, cette plante est beaucoup plus connotée et c’est donc l’image qu’elle a là-bas qui m’intéresse dans mes travaux, comme vous pourrez le voir dans ma prochaine peinture.

En Chine (le nom chinois de la glycine est Zi Tang, littéralement « la plante rampante couleur de lilas »), par exemple, un certain nombre de plantes, dont la glycine, sont placées de façon à recevoir un maximum d’éclairement lunaire car ce rayonnement est réputé les guérir, les soigner et les protéger. Toujours dans le langage chinois des fleurs, la glycine symbolise la douceur de l’amitié mais sa délicatesse est en fait un piège puisque si elle s’enroule d’abord comme un serpent autour du support, elle l’emprisonne ensuite lorsque son bras devient puissant… Ainsi, au bout de vingt à trente ans, ses troncs noueux viennent à bout des plus solides barreaux et pitons d’acier.

Le nom anglais de la Glycine est d’ailleurs Wisteria. Et si je vous dis Wisteria Lane, nom du quartier où vivent les Desperate Housewives de la série du même nom, je suis sûre que l’idée de la « douceur de l’amitié » liée à une plante capable de briser des pitons d’acier vous paraît tout de suite plus parlant… (à moins que vous n’ayez jamais vu cette série o/)

C’est ce double aspect, donc, qui m’intéresse particulièrement dans ma peinture puisque jouer sur l’ambiguïté des choses me permet de pointer du doigt l’aspect à la fois attirant et inquiétant de l’univers que je tente de personnifier, celui d’Internet.

Rodney Matthews : entre Fantasy et Science-Fiction

Illustration de Rodney Matthews.
Illustration de Rodney Matthews.
Qui est Rodney Matthews ?

Cette illustration est l’une de celles de Rodney Matthews. Et vous allez sûrement me dire que c’est bien beau mais vous avez vu ce genre de dessin des milliers de fois sur DeviantArt et autres plateformes de partage de dessins, en particulier depuis que tout le monde a sa tablette graphique…

Et ce serait vrai.
Si ce dessin ne datait pas en fait de 1986 et que Rodney Matthews n’était pas l’un des plus célèbres créateurs d’illustrations de science fiction et de fantasy au monde. (Rien que ça, oui.)

J’admire énormément son style, son sens du détail et ses compositions magiques. Ses œuvres vendent du rêve ! C’est pourquoi je voulais les partager avec vous aujourd’hui.

Le travail de Rodney Matthews

Rodney Matthews a notamment illustré Alice au pays des Merveilles (et vous le savez si vous passez de temps en temps sur Studinano : j’adore Alice au pays des Merveilles et ce livre inspire de nombreux de mes travaux, comme ma série de dessins « Who is the Mad Hatter ? ») de façon très réussie. Mais on lui doit également les illustrations de nombreux autres livres de fantasy et de science-fiction ainsi que plein de pochettes d’albums (pour le groupe Scorpions notamment mais aussi les Rolling Stones plus récemment). Vous reconnaîtrez forcément des univers que vous connaissez déjà dans ses illustrations : ceux de Tolkien (on reconnaît notamment ses Ents sur certains dessins) ou du Magicien d’Oz, par exemple. C’est là qu’on se rend compte qu’ils sont entrés dans notre culture collective !

Je vous invite à découvrir une partie de ses œuvres ci-dessous. N’hésitez pas à me dire lesquelles vous préférez en commentaire !

Sélection d’illustrations de Rodney Matthews  :

Site officiel de Rodney Matthews : https://www.rodneymatthewsstudios.com/