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Theo Jansen : l’artiste qui crée de nouvelles formes de vie

Theo Jansen, Animaris Currens, 1993. © ADAGP, Paris 2014
Theo Jansen, Animaris Currens, 1993. © ADAGP, Paris 2014

Depuis le 18 février et jusqu’au 17 mai 2015, le Palais de Tokyo (Paris) accueille des oeuvres de l’artiste Theo Jansen.

Photo de Theo Jansen.
Photo de Theo Jansen.

Pour la petite histoire, il y a quelques semaines, j’avais partagé par hasard une vidéo d’une de ses œuvres sur mon mur Facebook et elle avait déclenché un vif intérêt auprès de mes amis. C’est pourquoi je vous parle de cet artiste aujourd’hui : j’avais promis de me renseigner à son sujet car je ne le connaissais pas du tout. Et quel hasard, donc, cette exposition débarque !

Theo Jansen vit et travaille à La Haye (Pays-Bas) et c’est là qu’il développe… les « Strandbeasts » ou « Strandbeests » (ou « Créatures de la plage » ). Les quoi, me direz-vous ? Les Strandbeasts sont les étranges et fascinantes créations de l’artiste. Des créatures construites à partir de tubes d’isolation électrique ou de tiges de bambou, de serre-câbles, de voiles et qui sont capables de se déplacer grâce au vent. Attention, nous sommes loin de parler de cerf-volant ou de char à voile ! Les créatures de l’artiste ont souvent de multiples pattes, elles ressemblent à de gigantesques insectes et quand elles se déplacent, cela devient vraiment incroyable car la complexité de leurs mouvements est clairement visible mais d’un grand naturel. On croirait vraiment voir bouger des êtres vivants.

Tous les étés, Theo Janson transforme ainsi la plage de Scheveningen en laissant ses monstres s’y promener. Voici une compilation de ce que cela peut donner (il s’agit de la fameuse vidéo que j’avais partagée et qui a tant fasciné mes amis) :

Le résultat est des plus surprenants ! Il a quelque chose de magique.

Je vous invite d’ailleurs à regarder les photos de ses œuvres, que je regroupe ci-dessous. Vous constaterez aisément que les Strandbeasts n’ont rien de machines ultra-sophistiquées. Il ne s’agit pas de robotique, ici. La mécanique repose sur des principes naturels et les matériaux utilisés par l’artiste n’ont rien de particulièrement nobles. Voilà presque des géants de papier, comme le chantait l’artiste, et c’est d’autant plus spectaculaire !

Pourtant, les oeuvres de l’artiste étaient déjà de passage à Paris du 8 avril 2014 au 4 janvier 2015, dans l’exposition de la Cité des Sciences « Art Robotique ». Alors, robot ou pas robot ?

Il ne s’agit pas d’un art robotique mais d’un art cinétique !

Pause précision : L’art cinétique, qu’est-ce que c’est ? Depuis les années 1960, l’art cinétique désigne des œuvres qui contiennent des parties en mouvement. Le mouvement peut être produit par le vent, le soleil, un moteur ou le spectateur. L’art cinétique englobe une grande variété de techniques et de styles qui peuvent se mêler les unes aux autres.
Un des artistes les plus connus à proposer un art cinétique est Alexander Calder. Ce dernier réalise des mobiles de fils et de pièces métalliques. Une de ces œuvres est actuellement installée devant le Centre Pompidou de Paris. C’est aussi près du même musée que se trouve une des oeuvres d’art cinétique les plus célèbres : la Fontaine Stravinsky de Jean Tinguely et Niki de Saint-Phalle. Mais on peut également citer Victor Vasarely et ses illusions d’optiques colorées et géométriques. Ce qui démontre à quel point l’art cinétique peut prendre des formes diverses et variées.

Quelques oeuvres d’Alexander Calder :


Quelques oeuvres de Victor Vasarely :

Jean Tinguely et Niki de Saint-Phalle, Fontaine Stravinsky, ou fontaine des Automates, 1983 Près du Centre George Pompidou, Paris
Jean Tinguely et Niki de Saint-Phalle, Fontaine Stravinsky, ou fontaine des Automates, 1983
Près du Centre George Pompidou, Paris

Pour en revenir à Theo Jansen, voici ce que nous explique le site de la Cité des Sciences, dévoilant qu’une partie du travail de l’artiste se déroule d’abord sur ordinateur :

guillemet« Dépourvues de moteurs, de capteurs et de toute autre technologie, elles n’ont besoin pour marcher que du vent et du sable humide de la côte néerlandaise.
Issues d’un procédé combinant hybridation et « évolution darwinienne », elles naissent sous la forme d’un algorithme, puis d’une simulation sur ordinateur qui les met en compétition, comme des organismes vivants artificiels. Les plus rapides prendront ensuite vie physiquement, en trois dimensions, et les plus performantes transmettront leur « ADN » (longueur et disposition des tubes) aux générations suivantes. »

Source : Cité des Sciences et de l’Industrie

C’est une sorte de nouvelle espèce que Theo Jansen crée peu à peu, en jouant à sa façon le rôle de Mère Nature. La création de chacune de ses créatures dépendant directement de ce qu’elle héritera ou non des précédentes générations. Plusieurs « espèces » de Strandbeasts ont déjà été développées par l’artiste à partir de cette procédure et chacune possède des caractéristiques propres : nous avons par exemple Animaris Currens Ventosa, Animaris Umerus ou encore Animaris Ondula. Autant de noms qui rappellent les appellations latines de nombre d’espèces bien « réelles » et bien « naturelles ». (Si cela vous intéresse, le jeu Spore qu’Electronic Arts avait développé il y a quelques années reposait sur un principe semblable : « De la forme de vie la plus primitive jusqu’au plus haut niveau d’existence intergalactique, contrôlez la vie elle-même dans Spore » disait le speech du jeu.)

L’artiste explique volontiers que ses créatures ont vocation à devenir autonomes : elles vivront sur les plages, explique-t-il, et se nourriront du vent. Rêve ou réalité ? L’artiste pense-t-il vraiment réussir à atteindre un tel but ? Seul l’avenir nous le dira. Certaines espèces développées jusqu’ici sont déjà capables de stocker le vent dans… des bouteilles de limonade placées dans leur armature ! Cela leur permet notamment de ne pas se noyer (et oui, c’est ce qui arrive quand la marée monte et que ces pauvres bestioles n’ont pas le temps de fuir).

Pour les plus curieux, voici une seconde vidéo dans laquelle Theo Jansen lui-même parle de ses créatures :

Notons quand même que Theo Jansen a fait des études de physique avant d’embrasser une carrière d’artiste. Ceci explique sans doute cela ! Et cela nous permet de constater à quel point la science peut être une source d’inspiration artistique et créative.

Vue de l’exposition « Le Bord des Mondes », Palais de Tokyo, 2015.  Photo : André Morin.  Theo Jansen, Animaris Umerus, 2010.  Courtesy de l'artiste. ADAGP, Paris 2015.
Vue de l’exposition « Le Bord des Mondes », Palais de Tokyo, 2015.
Photo : André Morin.
Theo Jansen, Animaris Umerus, 2010.
Courtesy de l’artiste. ADAGP, Paris 2015.
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Gros plan sur les tubes qui forment le squelette des créatures.

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Source :
Site officiel de Theo Jansen
Palais de Tokyo, Theo Jansen dans l’exposition « Le bord des Mondes », Paris, 2015

Cité de la Science et de l’Industrie, Theo Jansen dans l’exposition « Art robotique », Paris, 2014-2015
Centre Pompidou, Dossier pédagogique sur l’Art Cinétique
« Ces formidables créatures cinétiques se déplacent de façon autonome à la seule force des vents »


Si cet article vous a plu (ou pas !), n’hésitez pas à laisser un commentaire ci-dessous ! Aimeriez-vous croiser ces créatures, sur une plage ? Seriez-vous un peu effrayés, comme la femme que l’on aperçoit au début de la vidéo ?

JE SUIS CHARLIE !

… Comment commencer un article comme celui-là ?
Je me suis longuement posée la question mais je n’ai pas trouvé de réponse adéquate. D’autant plus que la plupart de mes amis blogueurs ont préféré s’abstenir de s’exprimer sur ce qui s’est produit (ce que je comprends et respecte tout à fait, d’ailleurs). Je ne peux donc pas vraiment m’inspirer de leur propre réaction.
Quoi qu’il en soit, je ne voulais pas rester silencieuse. Je ne voulais pas non plus m’exprimer dès le premier jour, comme beaucoup l’ont fait. Pas que je n’avais rien à dire mais la tristesse et la colère auraient probablement déformé mes mots. Mercredi 7 janvier, je n’ai donc fait qu’un malheureux dessin. Et je ne suis vraiment pas douée pour ce genre de dessin. Mais j’y tenais. On essaie de faire ce qu’on peut, dans ces cas-là, j’imagine.

Aujourd’hui, je suis toujours triste, toujours en colère aussi, même si les raisons commencent à se répandre différemment. Mais je tiens à publier cet article, consacré aux très nombreux dessins et créations qui ont émergé de ce désastre.
Ils illustrent tellement bien l’adage qui veut que « rien ne se perd, tout se transforme ». Cette phrase n’en finit par d’être vraie. Heureusement ? Malheureusement ? Je ne sais pas.

Les articles que je publie sur mon blog sont généralement consacrés à l’art et à la culture. Je prends régulièrement plaisir à vous raconter pourquoi telle œuvre est ainsi faite et ce qu’elle raconte. Je fais de mon mieux. Et je voudrais faire de mon mieux, aujourd’hui encore, pour vous présenter la myriade de dessins que j’ai récolté sur la toile et qui portent tous le même étendard : Je suis Charlie.

Beaucoup de « cartoons » dans les dessins qui ne cessent de fleurir depuis mercredi. Des bandes dessinées, des caricatures. Certaines témoignent clairement du chagrin laissé dans son sillage par l’attentat meurtrier. D’autres ont préféré miser sur l’humour. Parce que Charlie Hebdo, c’était l’art de rire de tout, de tout le monde, tout le temps. « Comme des enfants » ont pu témoigner certains rescapés du journal, qui connaissaient très bien les dessinateurs disparus tragiquement. On perçoit également l’amertume chez beaucoup. Comme le sentiment d’un énorme gâchis. Pourquoi eux ? Pourquoi comme ça ? Et pourquoi a-t-il fallu qu’un tel évènement survienne pour que la France apparaisse plus soudée qu’elle ne l’avait été depuis bien longtemps ?
Certains noms d’artistes, dans cette liste, ne vous diront sûrement rien. Il faut dire que même les dessinateurs en herbe et ceux dont ça n’est pas forcément le métier ont pris la plume et l’encre pour mettre de la couleur et quelques mots (ou pas) sur ces atrocités. Il y a aussi des noms bien célèbres comme Uderzo (le papa d’Astérix), Zep (celui de Tifeuf) le caricaturiste et dessinateur de presse Plantu ou encore Philippe Geluck (le bédéiste belge créateur du Chat).
Il y a tous les styles, toutes les pattes. Il y a même des artistes du monde entier (comme les américains Nick Anderson, Rick McKee, Gary Varvel, l’Espagnole Ana Juan, en une du New Yorker, l’égyptien Mazen Kerbaj, l’iranien Mana Neyestani, le grec Alecos Papadatos, le suisse Chappatte). Pourtant, tous ces dessins sont d’une grande clarté.

Les images ont bel et bien un pouvoir, qui dépasse peut-être même celui des mots : elles ont la capacité d’être compréhensibles par tous. La lecture des images est universelle.
C’est donc d’autant plus tragique que ce soit précisément notre capacité à dessiner, développée par les hommes depuis la nuit des temps (les hommes préhistoriques dessinaient déjà !) qui ait été attaquée ce mercredi. D’autant plus qu’il s’agissait de dessins humoristiques. Or, l’humour est également le propre de l’être humain.
Quant à défendre notre liberté d’expression, je crois que vous avez été assez nombreux à le faire ce week-end, en descendant dans la rue. Je n’en ajouterai pas davantage (pas dans cet article, en tout cas) car c’était bien assez beau comme ça, quoiqu’en disent certains (que ce soit par bêtise ou pour tout autre raison, je préfère vous ignorer aujourd’hui). Toutefois, avant de passer aux dessins, je publierai seulement cette photographie, de Martin Argyroglo digne héritière de La Liberté guidant le Peuple et justement prise dimanche, Place de la République à Paris :

Martin Argyroglo
Martin Argyroglo

Passons aux dessins.
Cliquez sur un des dessins pour l’agrandir.


Si d’autres dessins vous ont plu, vous ont marqué par leur humour ou leur émotion, par leur pertinence ou leur beauté et qu’ils n’apparaissent pas dans la galerie que j’ai dressée ici (je n’ai probablement pas pu tout voir), n’hésitez pas à en parler et à partager les liens dans les commentaires, ci-dessous.

Je consacrerai également un article, dans la même veine que celui-ci, aux pancartes qui ont pu être brandies pendant les marches républicaines de samedi et dimanche, à Paris, en France et partout ailleurs. Certains des slogans qui y étaient brandis méritent d’être vus, encore et encore.

[Work in progress] Dessins : La Reine des Neiges et Jack Frost : Jelsa

Suite à une commande, j’ai réalisé deux dessins inspirés des dessins animés La Reine des Neiges (Frozen) de Disney et Les Cinq Légendes (Rise of the Guardians) de Dreamworks. L’un représente Elsa, la dite « reine des neiges » (son histoire serait inspirée du conte d’Andersen du même nom, mais… en dehors du titre, je cherche encore le rapport entre les deux histoires) et l’autre Jack Frost, personnage originellement tiré du folklore anglo-saxon, considéré comme une allégorie de l’hiver.

Le couple que l’on m’a demandé de représenter n’en est pas vraiment un car les deux personnages viennent de dessins animés différents. Mais depuis la sortie de la Reine des Neiges en 2013 (soit un an après la sortie des Cinq Légendes) les « fanarts » (néologisme formé des mots « fan » et « art », c’est-à-dire les créations imaginées par les fans à partir d’une oeuvre qu’ils admirent) ne cessent d’imaginer Elsa et Jack Frost réunis en une seule et même histoire.
Les deux personnages possédant tous deux des pouvoirs en lien avec la neige, la glace, le froid, rien de bien étonnant. D’autant plus que Disney et Dreamworks n’ont pas offert de « happy end » amoureux à ces deux personnages. Les fans s’en chargent donc à leur place. Sur le web, le couple a même son surnom : Jelsa, contraction de « Jack » et « Elsa ».

Bref, j’ai beaucoup travaillé, j’ai ajouté « ma patte » (je plaide coupable, les cheveux d’Elsa sont beaucoup plus longs que dans le dessin animé :D) et voici le résultat en quelques images :

Mise-à-jour : J’ai réalisé un deuxième fanart mettant en scène Elsa et Jack Frost. Cette fois-ci, vous pouvez les admirer en train de danser.


Découvrez tous les produits dérivés créés à partir de ces dessins ! Ils sont disponibles sur la boutique Etsy de Studinano : https://www.etsy.com/fr/shop/Studinano (Quantités limitées : les produits de notre boutique Etsy sont fabriqués à la main, en France, par moi-même. Certains produits sont uniques, d'autres disponibles en quantité très limitée.)
Découvrez tous les produits dérivés créés à partir de ces dessins ! Ils sont disponibles sur la boutique Etsy de Studinano : https://www.etsy.com/fr/shop/Studinano
(Quantités limitées : les produits de notre boutique Etsy sont fabriqués à la main, en France, par moi-même. Certains produits sont uniques, d’autres disponibles en quantité très limitée.)

Le Palais de Cristal

Palacio de Cristal, Milan, par Kimsooja
Palacio de Cristal, Milan.
Installation de Kimsooja, 2006

Nous devons la prise de cette photographie onirique à l’artiste coréenne Kimsooja. En 2006, elle investit le Palais de Cristal (Palacio de Cristal) de Madrid avec cette installation qui s’intitule « To Breathe – A Mirror « . Les fenêtres du Palais (qui ressemble à une sorte de gigantesque verrière puisqu’il fut construit en 1887 pour accueillir une exposition sur la flore et faune des Philippine) ont été recouvertes d’un film spécial et son sol de miroirs. Ainsi, les films créaient des arcs-en-ciel qui se reflétaient sur le sol, et ainsi de suite. En fond sonore, la respiration de l’artiste accompagnait la visite.

Source: – http://www.chambre237.com/un-palais-arc-en-ciel/#sthash.aJLyBqMW.dpuf
http://paristeampunk.canalblog.com/archives/2012/06/17/24516031.html

Paris sera toujours Paris… Même les pieds dans l’eau !

Inondation à Paris, Henri Manuel, 1924
L’hippodrome Maison Laffitte inondé par la crue de la Seine. Paris, Henri Manuel, 1924.
Les grandes crues de la Seine depuis 1740
Les grandes crues de la Seine depuis 1740
[ Source ]

Voilà une photo pour le moins surprenante !

Elle a été prise à Paris par le photographe français Henri Manuel (1874-1947) en 1924. Des inondations frappaient alors la Capitale et une bonne partie de la France. En l’occurrence, sur cette photo, la scène se passait à l’hippodrome de Maison Laffitte, situé à l’ouest de Paris. La plupart des gens, jockeys et spectateurs présents, ne semblaient en tout cas pas très à l’aise à l’idée de s’improviser ainsi funambules d’un jour. Il faut dire que cette année-là, la crue de la Seine atteignit 6,35 mètres et certains endroits de la ville et de la région parisienne ne furent plus accessibles qu’en barque (comme en témoigne l’image prise à Courbevoie, ci-dessous). A l’hippodrome, il semble que l’eau arrivait presque jusqu’à l’assise des chaises (en tout cas en bas à gauche du cliché).

 

Inondation à Paris, 1924
Inondation à Paris, 1924
« Venise à Courbevoie : la rue du Souvenir. La crue de la Seine et les inondations à Paris et en Banlieue »
Affiche de l'exposition Paris inondé 1910
Affiche de l’exposition Paris inondé 1910
Galerie des bibliothèques – Ville de Paris
2010

 

 

Notons que ça n’est pas une première car Paris a déjà connu des montées des eaux records : en 1910, la hauteur d’eau atteint 8,62 mètres à la station de Paris-Austerlitz. Cette inondation spectaculaire reste, à ce jour, la plus célèbre de celles ayant touché la Capitale. Une exposition lui sera même dédiée en 2010 à la Bibliothèque historique de Paris, présentant plus de 200 documents (photographies originales, cartes postales, affiches, presse illustrée, plans, peintures et dessins, publicités, manuscrits et archives, films d’actualités,…), pour la plupart inédits (source).

 

Inondation de Paris en 1910
Cette photo prise en Janvier 1910 montre des personnes sur une barque dans la Cour de Rome inondée, près de la gare Saint-Lazare, après que la Seine ait débordé, déversant de l’eau dans le centre de Paris. La Seine a quitté son lit pour la dernière fois en 1910, les niveaux d’eau sont alors montés jusqu’à 8,72 mètres, inondant une grande partie de la capitale française. Un siècle plus tard, une exposition, « Paris inondé 1910 » s’est tenue à la Bibliothèque historique de Paris, du 8 Janvier au 28 Mars 2010, montrant plus de 200 documents des lieux les plus connus de la ville sous l’eau.
AFP PHOTO

Cette « crue du siècle », comme on la surnomme parfois, donne lieu à des scènes pour le moins cocasses comme, par exemple, l’arrivée des Députés à la Chambre en barque (voir photo ci-dessous). Alors que je travaille actuellement sur l’esthétique Steampunk dans le cadre de mes recherches, j’ai pris l’habitude de voir des représentations de Paris survolé par toutes sortes de véhicules, y compris des (aéro)paquebots et autres bateaux volants et, curieusement, ces photographies surprenantes de la crue centennale* (voir définition plus bas) me les rappellent.

On ose à peine imaginer la pagaille que ces inondations ont pu causer ! Les dégâts matériels sont très importants et de très nombreux parisiens sont sinistrés. Cependant, il semble que cette crue exceptionnelle ne fera qu’une victime : un sapeur-pompier emporté avec son embarcation.

Cour d'honneur de la Chambre des Députés, inondation de Paris, 1910
Cour d’honneur de la Chambre des Députés, inondation de Paris, 1910
[ Source ]
La gare des Invalides, inondation de Paris, 1924
La gare des Invalides, inondation de Paris, 1924
[ Source ]
A l’heure actuelle, la région parisienne est toujours prudente car une crue centennale a des chances de se reproduire tôt ou tard. Personne ne peut prévoir exactement quand elle aura lieu mais cela arrivera. C’est pourquoi des dispositifs sont mis en place et régulièrement repensés ou améliorés afin d’éviter toute catastrophe trop importante de se produire (c’est dans ce cadre que se place par exemple le Plan Neptune). Ceci étant dit, si j’en juge par l’efficacité des autorités à gérer quelques flocons de neige quand cela arrive sur la Capitale, à la place des habitants de la région Île de France, je resterais sur mes gardes… (moi, mauvaise langue ? Jamais !)

* UNE CRUE CENTENNALE, QU’EST-CE QUE C’EST ? 

Les crues ne sont pas des phénomènes périodiques réguliers. Une crue centennale n’est pas une crue qui revient tous les cent ans mais qui a, chaque année, une «chance» sur cent de se produire. Au cours de notre vie, nous avons plus d’une chance sur deux de subir une ou plusieurs crues centennales. En moyenne, on peut dire qu’il se produit dix crues centennales en mille ans.

Source : Ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de la mer

En attendant, il est toujours possible de surveiller le Zouave du Pont de l’Alma. La tradition dit que la Seine est en crue lorsqu’il a les pieds dans l’eau. Malheureusement, depuis 1974, cette sculpture est placée plus haut qu’elle ne l’était à l’origine, aussi signale-t-elle aujourd’hui des crues plus graves qu’à l’époque où cette tradition fut prise. C’est pourquoi l’administration fluviale mesure désormais le niveau des crues au pont de la Tournelle. Cependant, si le Zouave vient en effet à avoir les pieds dans l’eau, peut-être serait-il sage pour vous de vous éloigner de la Seine pour un moment. Juste par précaution ! Sachez tout de même que la Seine déborde presque chaque année et que des inondations d’une envergure semblable à celle de 1910 restent très exceptionnelles.

Zouave du pont de l'Alma et niveaux des crues de la Seine
Zouave du pont de l’Alma et niveaux des crues de la Seine
[ Source ]
Sources:
Météo-Paris
Le plan NEPTUNE, ou la crue centennale de la Seine
Herodote.net
Paris 1900
1910, et demain ?