… Comment commencer un article comme celui-là ?
Je me suis longuement posée la question mais je n’ai pas trouvé de réponse adéquate. D’autant plus que la plupart de mes amis blogueurs ont préféré s’abstenir de s’exprimer sur ce qui s’est produit (ce que je comprends et respecte tout à fait, d’ailleurs). Je ne peux donc pas vraiment m’inspirer de leur propre réaction.
Quoi qu’il en soit, je ne voulais pas rester silencieuse. Je ne voulais pas non plus m’exprimer dès le premier jour, comme beaucoup l’ont fait. Pas que je n’avais rien à dire mais la tristesse et la colère auraient probablement déformé mes mots. Mercredi 7 janvier, je n’ai donc fait qu’un malheureux dessin. Et je ne suis vraiment pas douée pour ce genre de dessin. Mais j’y tenais. On essaie de faire ce qu’on peut, dans ces cas-là, j’imagine.
Aujourd’hui, je suis toujours triste, toujours en colère aussi, même si les raisons commencent à se répandre différemment. Mais je tiens à publier cet article, consacré aux très nombreux dessins et créations qui ont émergé de ce désastre.
Ils illustrent tellement bien l’adage qui veut que « rien ne se perd, tout se transforme ». Cette phrase n’en finit par d’être vraie. Heureusement ? Malheureusement ? Je ne sais pas.
Les articles que je publie sur mon blog sont généralement consacrés à l’art et à la culture. Je prends régulièrement plaisir à vous raconter pourquoi telle œuvre est ainsi faite et ce qu’elle raconte. Je fais de mon mieux. Et je voudrais faire de mon mieux, aujourd’hui encore, pour vous présenter la myriade de dessins que j’ai récolté sur la toile et qui portent tous le même étendard : Je suis Charlie.
Beaucoup de « cartoons » dans les dessins qui ne cessent de fleurir depuis mercredi. Des bandes dessinées, des caricatures. Certaines témoignent clairement du chagrinlaissé dans son sillage par l’attentat meurtrier. D’autres ont préféré miser sur l’humour. Parce que Charlie Hebdo, c’était l’art de rire de tout, de tout le monde, tout le temps. « Comme des enfants » ont pu témoigner certains rescapés du journal, qui connaissaient très bien les dessinateurs disparus tragiquement. On perçoit également l’amertumechez beaucoup. Comme le sentiment d’un énorme gâchis. Pourquoi eux ? Pourquoi comme ça ? Et pourquoi a-t-il fallu qu’un tel évènement survienne pour que la France apparaisse plus soudée qu’elle ne l’avait été depuis bien longtemps ?
Certains noms d’artistes, dans cette liste, ne vous diront sûrement rien. Il faut dire que même les dessinateurs en herbe et ceux dont ça n’est pas forcément le métier ont pris la plume et l’encre pour mettre de la couleur et quelques mots (ou pas) sur ces atrocités. Il y a aussi des noms bien célèbres comme Uderzo (le papa d’Astérix), Zep (celui de Tifeuf) le caricaturiste et dessinateur de presse Plantu ou encore Philippe Geluck (le bédéiste belge créateur du Chat).
Il y a tous les styles, toutes les pattes. Il y a même des artistes du monde entier (comme les américains Nick Anderson, Rick McKee, Gary Varvel, l’Espagnole Ana Juan, en une du New Yorker, l’égyptien Mazen Kerbaj, l’iranien Mana Neyestani, le grec Alecos Papadatos, le suisse Chappatte). Pourtant, tous ces dessins sont d’une grande clarté.
Les images ont bel et bien un pouvoir, qui dépasse peut-être même celui des mots : elles ont la capacité d’être compréhensibles par tous. La lecture des images est universelle.
C’est donc d’autant plus tragique que ce soit précisément notre capacité à dessiner, développée par les hommes depuis la nuit des temps (les hommes préhistoriques dessinaient déjà !) qui ait été attaquée ce mercredi. D’autant plus qu’il s’agissait de dessins humoristiques. Or, l’humour est également le propre de l’être humain.
Quant à défendre notre liberté d’expression, je crois que vous avez été assez nombreux à le faire ce week-end, en descendant dans la rue. Je n’en ajouterai pas davantage (pas dans cet article, en tout cas) car c’était bien assez beau comme ça, quoiqu’en disent certains (que ce soit par bêtise ou pour tout autre raison, je préfère vous ignorer aujourd’hui). Toutefois, avant de passer aux dessins, je publierai seulement cette photographie, de Martin Argyroglo digne héritière de La Liberté guidant le Peuple et justement prise dimanche, Place de la République à Paris :
Passons aux dessins.
Cliquez sur un des dessins pour l’agrandir.
Florent Aumoitte
Alexandre Parrot
Algesiras
Amoretti
Aranega
Atsushi Kaneko
Béatrice Tillier
Béatrice Tillier
Bengal
Benjamin Lacombe
Ben Lebegue
Ben Radis
Bercovici
Bernard Swysen
Boucq
Boulet
Brice Cossu
Callixte
Catel
Chappatte
Charles Dutertre
Christian Maucler
Christophe Girard
Christophe Simon
Clément Baloup
Dave Brown
David Pope
Derf
Domenico Rosa
Du Peloux
Efix
Eric Cartier
Fabrice Erre
Frederik Peeters
French Inker
Philippe Geluck
Gilles Rochier
Gipi
Guillaume Griffon
Guillaume Long
Herve Baudry
Hippolythe
James
James
Jarbinet
Jean-François Charles
Joan
Joann Sfar
Joel Callede
Joelle Jolivet
Jules Stromboni
Julie Maroh
Julien Maffre
Katym
Kim Jung Gi
Kroll
Kyle Matthews
Loic Godart
Loic Secheresse
Louis
Lucille Clerc
Luguy
Luky
Mael
Mael
Maester
Mallie
Maly Siri
Masbou
Mazan
Mcleod
Mig
Morgane Parisi
Nicolas Tabary
Nicolas Vadot
Oliver Schwartz
Otero
Ravard
Boiscommun
Sergio Salma
Joann Sfar
Simon Mitteau
Springer
Stan Silas
Stedo
Stéphane Roux
Steve Baker
Tehem
Thierry Martin
Thierry Vivien
Thomas Gilbert
Tib Gordon
Tirabosco
Uderzo
Vainui de Castelbajac
Vervisch
Vidberg
Vidberg
Vijem
Vincent
Virginie Augustin
Xavier Roth Fichet
Yrgane Ramon
Zep
Joann Sfar
Nawak
Alecos Papadatos
Alex
Ana Juan pour la Une de The New Yorker
Bidu
Bruno Bourgeois
Chappatte
Dilem
Florence Cestac
Frédéric Deligne
Garnotte
Gary Varvel
Jean Bourguignon ou JBGG
Joann Sfar
Lectrr
Louison
Maïlys Glaize
Mana Neyestani
Mazen Kerbaj
Na!
Nick Anderson
Olivier Tallec
Olivier Tallec
Philippe Mouche
Plantu
Sarah Fouquet
Satish Acharya
Soulcié
Stien Verbele
Sylvie Serprix
Tine
Tommy
Uderzo
Wingz
Xavier Gorce
Baptiste Chouet
Berth
Cambon
Charlie Willis
Chimulus
Deligne
Jiho
Le journal de Spirou, édition spéciale
Laurent Salles
Mutio
Tony Gouarch
Tony Gouarch
Les « Une » du journal l’Équipe.
Pénélope
En référence aux « country balls ».
Guillaume Néel
Bidu
Si d’autres dessins vous ont plu, vous ont marqué par leur humour ou leur émotion, par leur pertinence ou leur beauté et qu’ils n’apparaissent pas dans la galerie que j’ai dressée ici (je n’ai probablement pas pu tout voir), n’hésitez pas à en parler et à partager les liens dans les commentaires, ci-dessous.
Je consacrerai également un article, dans la même veine que celui-ci, aux pancartesqui ont pu être brandies pendant les marches républicaines de samedi et dimanche, à Paris, en France et partout ailleurs. Certains des slogansqui y étaient brandis méritent d’être vus, encore et encore.
L’histoire fait la Une des journaux et est partout sur les réseaux sociaux depuis quelques jours : une oeuvre de l’artiste américain Paul McCarthy(à ne pas confondre avec Paul McCartney… ou avec Joseph McCarthy… ni avec un mixage des deux), située Place Vendôme à Paris dans le cadre de la FIAC (Foire Internationale d’Art Contemporain), a été vandalisée cette nuit du 18 octobre. Sur Twitter, l’évènement est surnommé le #PlugGate.
Cela fait suite à une série d’évènements aberrants qui se sont succédés cette semaine, depuis l’installation de l’œuvre.
Le #PlugGate
D’abord, l’œuvre a commencé par faire scandale. Il faut dire que cette gigantesque sculpture gonflable avait de quoi susciter des réactions : pour l’artiste, l’œuvre se voulait d’abord abstraite mais force est de constater qu’elle ressemblait autant à un sapin de Noël stylisé qu’à un sextoy géant (un plug anal, pour les puristes). Et cette ambivalence était de toute évidence revendiquée par l’artiste.
« Tout est parti d’une plaisanterie : à l’origine, je trouvais que le plug anal avait une forme similaire aux sculptures de Brancusi. Après, je me suis rendu compte que cela ressemblait à un arbre de Noël. Mais c’est une œuvre abstraite. Les gens peuvent être offensés s’ils veulent se référer au plug, mais pour moi, c’est plus proche d’une abstraction. »
Il n’en fallait pas plus pour que des journaux ô combien respectables commencent à se fendre d’articles tout à fait consternants : « Oeuvre de Paul McCarthy : à quoi sert le sapin moche de la place Vendôme ? » titre Le Figaro (Lien), avec une finesse sans pareille et une maturité de ton indéniable…
Quand le Figaro s’en mêle (et s’emmêle…)
C’est un certain Jean-Louis Harouel qui est interrogé dans cette sorte d’interview. Ce monsieur est prétendument « professeur d’histoire du droit et des institutions à l’Université de Paris II. Il est spécialisé dans le droit de l’urbanisme et a publié plusieurs essais sur la culture et les arts. »(Merci Wikipédia)
Lisant cela, j’ai envie de poser la question : QUELLE culture et QUELS arts ?? (oui, ça mérite au moins deux points d’interrogation) Je suis probablement une pauvre idiote d’étudiante en Arts Plastiques et mon minable Master Recherche ne vaut probablement pas grand-chose pour un homme d’un tel acabit mais, en ce qui me concerne, je n’ai vu ni culture, ni artdans l’interview du Figaro.
Il faut dire que Jean-Louis Harouel est l’auteur d’un livre, La grande falsification : L’art contemporain, sur la quatrième de couverture duquel nous pouvons lire (il s’agit de la première phrase) : « Le néant artistique abusivement appelé art contemporain est la lointaine suite de la crise de la peinture déclenchée par le progrès technique dans la seconde moitié du XIXe siècle. »
Pause précision : Pour résumer, ce monsieur fait référence à l’invention de la photographie et de la peinture en tube (qui dit peinture en tube, dit fabrication industrielle de la peinture et, par conséquent, que l’artiste n’est plus obligé de fabriquer lui-même, ce qui le dispense d’un savoir-faire fastidieux et pas nécessaire à la portée de tout le monde).
On considère que ces deux évènements ont peu à peu poussé les artistes à sortir de leurs confortables ateliers pour s’aventurer dehors (pas que l’artiste vivait jusque là reclus chez lui, en ermite, bien sûr, mais la peinture était encore un art d’atelier jusqu’alors car il n’était pas nécessairement facile d’emmener tout son matériel à l’extérieur).
Cela va conduire à l’apparition de nouvelles problématiques artistiques et, par conséquent, à la mise en œuvre de nouvelles façons de les réaliser.
En effet, qui dit appareil photo, capable de reproduire le monde avec un haut degré de réalisme, dit aussi que les artistes ne sont plus contraints de peindre de façon aussi réaliste que possible. Ils n’ont plus besoin de se faire « témoin » de leur époque.
C’est ainsi que va naître l’Impressionnisme qui, peu à peu, donnera naissance à tous les mouvements artistiques du XXe siècle : Fauvisme, Cubisme, Surréalisme, Dadaïsme, Abstraction…
Dans l’article, Marcel Duchamp et consorts en prennent pour leur grade (j’ai presque envie de dire « Évidemment ! »… C’était tellement dur d’aller piocher cet exemple. On sent qu’il y a du fond et de la recherche, derrière cet article, attention…)
Et cela va loin dans le bon goût et la connaissance évidente du monde et de l’histoire de l’art et de l’esthétisme, à en juger par des propos insultants comme celui-ci :
« D’ailleurs, de manière générale, les prétendus «artistes contemporains» sont des bouffons interchangeables, auteurs de bouffonneries interchangeables. »
J’avais titré mon article sur Takami Murakami « Le Japon qui dérange ? ». Mais, de toute évidence, c’est l’art contemporain dans son ensemble qui dérange ces personnes.
L’artiste agressé
Sauf qu’en plus des mots doux colportés dans les journaux et les réseaux sociaux, allant de la simple boutade à l’insulte la plus crasse, Paul McCarthy a été agressé, le 16 octobre, avant que son œuvre ne soit vandalisée dans la nuit du 17 au 18 octobre. Pour information, Paul McCarthy a 69 ans. C’était donc, en plus de tout, un acte témoignant d’un courage tout à fait extrême…
Voici la scène hallucinante que décrit le journal Le Monde :
« Il est alors presque 14 heures, et Paul McCarthy est agressé par un homme qui le frappe trois fois au visage en hurlant qu’il n’est pas français et que son œuvre n’a rien à faire sur cette place, avant de partir en courant. Les personnes qui assistent à la scène sont sidérées. « Cela arrive souvent ce genre de chose en France… ? », nous demande l’artiste, choqué et déstabilisé, mais pas blessé. »
Et, là, à mon sens, nous avons passé un cap dangereux.
Le retour de l’art dit « dégénéré » ?
Ce qui s’est passé n’est pas sans rappeler ce qui a pu se produire au cours des heures les plus sombres de notre Histoire. Et nous voilà, à nouveau, en train de parler en termes d' »art déviant » et d' »art véritable ». J’en veux pour preuve ces paroles, mises en très gros dans l’article du Figaro, pour que personne ne puisse rater ces propos d’une grande culture, toujours proférées par Jean-Louis Harouel (je vous les mets en gros aussi, mais parce que je vais m’y attarder, contrairement au Figaro qui ose publier un torchon pareil) :
« On humilie l’art véritable en l’obligeant systématiquement à cohabiter avec le n’importe quoi du prétendu « art contemporain ». Celui-ci, je le répète, n’est qu’une bouffonnerie prétentieuse et de nature spéculative. »
Alors qu’il utilise l’expression « art contemporain », on l’entendrait presque utiliser une expression bien plus forte tant l’ensemble de son interview va en ce sens : j’entends, je lis « art dégénéré » (en allemand : « Entartete Kunst ») dans ces lignes. Une expression que les Nazisutilisaient pour parler des œuvres d’art qui les dérangeaient et ne correspondaient pas aux critères esthétiques et idéologiques de la grande Allemagne aryenne…
A cette époque, les artistes « dégénérés » sont aussi bien Picassoque Chagall, Otto Dix(qui est pourtant allemand) ou Kandinsky. Les mouvements artistiques visés vont de l’Impressionnisme à l’Abstractionen passant par le Cubisme, le Surréalisme, le Dadaïsme, l’Expressionnisme… Des artistes et des styles très différents, en somme.
Sous le IIIe Reich, l’art dit « dégénéré » cohabite avec l’art officiel, appelé « art héroïque » qui est l’héritier de l’art classique. Est-ce « l’art véritable » dont parle Jean-Louis Harouel ? J’en ai des frissons tant le parallèle est frappant…
Je délire ? A en juger, entre autres, par les tweets de la Ministre de la Culture et de la Communication, Fleur Pellerin (voir ci-dessous), je ne crois pas, non. Mais, évidemment, les responsables de cet acte de vandalisme et, surtout, les sympathisants de tout poil (bien cachés derrières leurs écrans d’ordinateur, avec pseudonyme et avatars anonymes pour que surtout personne ne puisse les reconnaître… Il faudrait pas être courageux, surtout) se défendent de toute tendance fasciste. Et cela, tout en continuant à vomir des insanités sur l’œuvre, son artiste et l’art contemporain en général. Tous les mêmes ! Tant qu’à faire…
Ca ne vous rappelle rien ? Juste un peu plus haut dans l’article : comme Picasso et Kandinsky, se retrouvant, tout-à-coup, dans le même panier des « dégénérés » : mêmes artistes dégénérés, mêmes arts dégénérés ? Bah oui ! C’est bien connu, le Cubisme et l’Abstraction, ce sont deux mouvements tout à fait identiques… Je vous la fais simple : c’est un peu comme essayer de faire rentrer un cube dans un cercle (et j’arrive encore à faire de l’humour au milieu de tout ce foutoir, merci d’en prendre note).
Curieux… On dirait que certains soutiendraient volontiers le retour d’une définition officielle de l’art dégénéré … #EntarteteKunst
La dégradation volontaire d’une œuvre, quel que soit le jugement esthétique qu’elle inspire, n’est pas seulement une infraction pénale (1/2) — Fleur Pellerin (@fleurpellerin) 18 Octobre 2014
C’est une atteinte insupportable à la liberté de création. Sans parler de l’agression physique d’un artiste. Soutien à Paul #McCarthy (2/2)
Décidément, toute cette affaire fleure bon un trop plein de culture artistique. Il fallait crever l’abcès ? Ils ont crevé le Plug.
Qui sont les responsables ?
Mais le plus gros problème, c’est que parmi les premières « personnes » à avoir parlé de l’œuvre de McCarthy et contribué à enflammer les réseaux sociaux, il y a le collectif du Printemps Français. Qui sont-ils ? Des activistes proches des réseaux catholiques traditionalistes et, à en juger par leurs coups d’éclat réguliers et leurs publications sur internet, un groupe d’extrême droite. Extrême-extrême, vous voyez ? Tellement extrême, en fait, que même la Manif Pour Tous (les gentils anti-mariage pour tous) désavoue cet obscur collectif et refuse d’y être assimilée… (ils me feront toujours rire, eux, décidément)
Et puis, curieusement, très peu de temps après l’agression de Paul McCarthy (vers 14h), le Printemps Français twitte ceci (à 14h21) :
Un plug anal géant de 24 m de haut vient d’être installé place Vendôme ! Place #Vendome défigurée ! Paris humilié ! pic.twitter.com/vv7fzZWC62 — Printemps Français (@nelachonsrien) 16 Octobre 2014
Alors qu’on ne présente plus guère l’aversion notoire qui était celle du Général de Gaulle envers les Etats-Unis, le fait de réutiliser et de détourner ici des propos de l’ancien Président (« Paris outragé, Paris brisé, Paris martyrisé mais Paris libéré ! » avait-il, en effet, déclaré dans son discours à l’Hôtel de ville de Paris le 25 août 1944) dans cette histoire concernant directement un artiste américain, est d’un goût pour le moins… douteux.
D’autant plus après ce qui a été dit à l’artiste durant son agression.
La directrice artistique de la FIAC, Jennifer Flay, explique également qu’en parallèle de l’agression, « un homme a contacté les responsables de la FIAC par téléphone pour dénoncer le détournement du « symbole sacré de l’arbre de Noël » et exigé que la structure soit retirée, faute de quoi il a menacé de s’en occuper. » (Source : Le Monde, « McCarthy agressé pour l’érection d’un arbre de Noël ambigu, place Vendôme », 17/10/2014)
Toute cette histoire aurait donc énormément à voir avec les mouvances catholiques traditionalistes comme le Printemps Français, la Manif pour Tous et autres. Quand bien même ne sont-ils peut-être pas directement responsables de l’agression de l’artiste ou du vandalisme dont l’œuvre a fait l’objet, il est indéniable que leur discours et leurs actions, plus que discutables mais malheureusement incessants ces derniers mois, commencent à provoquer des dérives inquiétantes.
Pour Jennifer Flay, il est « navrant que quiconque se permette d’agresser un artiste. » Elle ajoute : « Moi qui suis Néo-Zélandaise et Française, qui ai choisi ce pays, je suis gênée pour la France, même si je sais qu’elle n’incarne pas les idées de cette personne. » (Source : Le Monde)
C’est la FIAC qui, dans le cadre de sa programmation « Hors les murs », avait donné carte blanche à l’artiste pour l’exposition de cette œuvre sur la Place Vendôme. Le choix s’était porté sur lui en particulier car la Monnaie de Paris lui consacrera sa première grande exposition française, intitulée « Chocolate Factory », dès le 24 octobre. En aura-t-il encore envie ? Rien n’est moins sûr. Pour ma part, je comprendrais parfaitement qu’il fuit ce pays de fous !
Il est loin, le temps des Lumières…
Pour commenter cet article, c’est ici !
(qu’il vous ait plu ou non, que vous soyez d’accord ou pas)
En avril dernier, je vous parlais sur ce blog d’un fait divers plutôt mystérieux et intriguant : l’histoire d’un appartement abandonné depuis 70 ans à Paris. Une véritable capsule temporelle dans laquelle rien n’avait bougé depuis tout ce temps…
Depuis la publication de cet article, il semble qu’un roman ait été écrit, s’inspirant de la mystérieuse histoire de cet appartement parisien.
The Paris Time Capsule de Ella Carey est sorti en avril 2014 mais n’est pour l’instant disponible qu’en anglais. Voici la traduction que j’ai pu tirer de sa quatrième de couverture :
« En 2010, la photographe new-yorkaise Cat Jordan se bat contre son passé difficile. Mais quand une inconnue meurt à Paris, Cat se retrouve être la seule héritière d’un appartement du neuvième arrondissement , abandonné pendant soixante-dix ans après que sa mystérieuse propriétaire, Isabelle de Florian, a pris la fuite à la veille de l’invasion nazie de 1940. Une cachette renfermant des lettres d’amour appartenant à la grand-mère de la propriétaire, l’infâme Marthe de Florian courtisane de la Belle Epoque, et l’apparition du beau et mystérieux petit-fils d’Isabelle de Florian, Loic Archer, conduisent Cat à la recherche des raisons pour lesquelles Isabelle a gardé son appartement à Paris en secret jusqu’à sa mort, et pourquoi elle lui lègue tous ses biens. »
Réalisée par deux français, Claire & Max, le projet vidéo Hypocentre nous donne à voir un Paris vide de toute vie humaine.
Ce court métrage est ponctué de citations du physicien Stephen Hawking. Le tout semble nous laisser imaginer que la ville lumière a été abandonnée et que les hommes ont quitté la Terre pour l’Espace.
Pourquoi ? Comment ? Quand ? Les réponses restent en suspend car tel n’est pas le but de cette vidéo. Toutefois, le message est clairement écologiste comme en témoignent les deux artistes sur leur site : http://menilmonde.com/projet-hypocentre/
Quoiqu’il en soit, résultat est impressionnant mais n’est pas sans donner la chaire de poule. On se rend bien compte, alors, que Paris, comme toutes les villes du monde, est un lieu de vie. Sans cela, elle en devient inquiétante d’étrangeté.
Découvrez la vidéo ici : http://vimeo.com/74857458
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"Qui a de l'argent met dans sa poche qui n'en a pas." Léon Tolstoï
Dernières nouveautés et mises à jour :
7/11/2021 : Aujourd’hui, je vous emmène en excursion dans… le jardin des Morts ! (…) Non ! Restez ! Vous allez voir, leurs squelettes sont adorables ! Ce traditionnel article d’Halloween arrive avec un peu de retard mais j’espère qu’il vous plaira.
17/06/2021 : Une vidéo que j’ai réalisée a été projetée lors de la journée d’étude « Le Bassin Minier en transition : territoire résilient, territoire de recherche ». J’y présentais la partie artistique de mon travail de thèse et, tout particulièrement, celle portant sur le patrimoine industriel minier. Vous pouvez la retrouver ici :
30/03/2021 : Je suis très heureuse et très fière de vous annoncer que j’ai remporté le concours Show your PhD, organisée par mon université, l’Université Polytechnique Hauts-de-France (U.P.H.F.) et l’université de Mons (UMons) avec cette vidéo présentant mon travail de thèse :
J’espère apporter une suite à ce travail très bientôt ! Et je remercie les personnes qui m’ont soutenue dans ce projet car, surtout, il m’a fait le plus grand bien.
🎄 En ce mois de décembre 2020, suivez le calendrier de l’Avent de Studinano sur Instagram :
24/04/2020 Nouvel article en ligne :Voici la deuxième partie de notre voyage dans nos maisons ! Nous allons continuer notre petit voyage dans le temps pour nous rapprocher petit à petit de notre actualité. Cette fois, je vous emmène donc plutôt à la découverte des maisons du XVIIIème et XIXème siècle, jusqu’au début du XXème siècle. Nous allons visiter des logements bourgeois, voir comment ont évolué les demeures de paysans et nous arrêter sur l’apparition des lieux de vie d’ouvriers, pensés pour répondre à l’industrialisation galopante. Bon voyage confiné !
18/05/2019 Nouvel article en ligne : Aujourd’hui, pour faire plaisir à mon n’amoureux dont c’est un des artistes préférés, je vous emmène à la découverte de l’artiste autrichien Egon Schiele. Peintre de la petite mort, il fut l’un des amis de Gustav Klimt. Il croisa aussi Paul Klee et bien d’autres. Nous verrons aussi comme son histoire est étrangement liée à celle d’Adolf Hitler et comme sa vie fut aussi courte que tragique.