J’ai longtemps été membre du site de jeu en ligne Sailor Fuku(c’est ainsi qu’on appelle les écolières, au Japon, du fait de leur uniforme rappelant celui des marins) car j’y avais obtenu un rôle de « Créatrice de tendances ». Autrement dit, je faisais partie des membres qui réalisaient les tenues des poupées numériques que jouaient les membres du site.
Dans un cadre n’excédant pas 150 sur 290 pixels (en tout cas, à l’époque, ce qui explique les tenues parfois coupées que vous pourrez voir ci-dessous), je devais habiller les poupées. Je disposais donc d’un modèle de corps(voir ci-contre, il était le même pour toutes les joueuses, à l’époque, lui aussi) et c’était à moi (entre autres, nous étions plusieurs) de réaliser des vêtements qui tombaient parfaitement sur ces formes prédéfinies.
Je devais dissocier le haut, le bas, les chaussures et la coiffure (coiffure qui était aussi en deux parties : ce qui tombait devant la poupée et ce qui tombait derrière la poupée).
Je réalisais aussi les « miniatures », c’est-à-dire l’aperçu des futurs vêtements dans les différentes vraies-fausses boutiques du jeu. C’est pourquoi j’ai aussi réalisé quelques paires de chaussures en « gros plan » (ne s’adaptant pas réellement aux pieds des poupées, si vous préférez). Pour ces miniatures, mon travail devait tenir dans un cadre de 80 sur 80 pixels.
Je n’ai malheureusement pas pu récupérer l’ensemble de mes créations car l’ordinateur sur lequel je les stockais à l’époque a été volé (et oui, j’ai de la chance, que voulez-vous…). Du coup, j’ai même quelques images qui s’affichent plus ou moins correctement car elles ont été mal enregistrées, entre temps… Je m’en excuse.
Voici en tout cas une partie des nombreuses petites choses que j’ai pixélisé (si vous êtes observateurs, vous constaterez rapidement que certaines de ces créations font aujourd’hui partie intégrante du design de mon site).
Il m’arrive encore de recevoir des messages de membres de Sailor Fuku, me demandant quand je reviendrai sur le site, si je créerai encore des vêtements, etc. Ca me fait très plaisir de constater que mon passage a laissé une trace dans cette petite communauté :)
N’hésitez pas à cliquer sur les images pour voir les vêtements en taille « réelle » (donc pas en gros plan).
J’ai eu la chance de me rendre dans le 13ème arrondissement de Paris cette semaine (merci pour la découverte à mes accompagnateurs ! ♥) et je suis littéralement tombée amoureuse de deux gigantesques fresques ornant les façades de deux tours du quartier.
Derrière ces deux œuvres se cachent deux artistes du street art : l’un s’appelle Stew. Il est français mais puise son inspiration au Pays du Soleil Levant (bon, nous sommes là dans le quartier chinois… ça se tient un peu quand même, non ?). Dans le 13ème, c’est une gigantesque grue(l’oiseau, hein ! Une sorte de héron, si vous préférez) qu’il a peint sur la tour Tivoli de la place Vénétie. Une oeuvre qui aura demandé pas moins de trois mois de travail ! Pour un résultat qui n’est pas sans rappeler les estampes japonaises et qui est de toute beauté.
L’autre artiste s’appelle Pantónio, il est portugais et avec ses 66 mètres de hauteur et ses 15 mètres de largeur, son « Tourbillon de sardines » est actuellement la plus haute fresque d’Europe. Elle se situe tout près de sa consœur, sur la tour Sienne, sur la même place Vénétie.
Quand on pense que certains imaginent encore que le street art, ça n’est que des tags moches… Il y a de quoi relativiser, là, non ?
Ces deux oeuvres ont été réalisées à l’initiative de la Galerie Itinerrance(oui, avec cette orthographe) installée dans le 13ème arrondissement depuis 2004, dans le cadre d’un évènement surnommé « Street art 13 ». Le but affiché est de faire de l’arrondissement « un musée à ciel ouvert ».
« Depuis quelques années, la Galerie Itinerrance s’affiche à l’extérieur. Elle propose à tous curieux et amateurs de street art, de découvrir le 13ème arrondissement de Paris à travers tout un parcours de fresques réalisées par des artistes d’envergure internationale. Cette ballade ludique, en collaboration avec la mairie du 13ème arrondissement, a pour objectif de réaliser un véritable musée à ciel ouvert et d’initier le public aux pratiques artistiques actuelles. Par la métamorphose de ce quartier à l’aide des différentes interventions, elle apporte non seulement un rayonnement international et une dimension culturelle au 13ème , mais elle offre surtout un support et un lieu d’expression à tous ces artistes globetrotters. »
Avant ça, la même galerie avait organisé un autre évènement, resté célèbre dans la Capitale : La Tour Paris 13. Déjà, il s’agissait de street art mais le tout était alors localisé dans un même immeuble. Ce dernier a aujourd’hui été détruit (c’était prévu et c’était d’ailleurs le but), laissant place à de nouveau logement sociaux. Il ne nous reste donc que des photographies du lieu qui avait alors été investi par pas moins de 108 artistes de 18 nationalités afin de recouvrir 36 appartements de 4 à 5 pièces sur 9 étages (ainsi que la façade). Le côté éphémère de l’exposition était voulu et assumé. Dans un premier temps, le projet fut d’ailleurs mené dans la plus grande discrétion par la Galerie Itinerrance avec le soutien de la Mairie du 13ème arrondissement. Le but était de faire du street art dans des conditions semblables à celles où il s’est développé : dans un lieu abandonné, voué à disparaître et/ou n’intéressant plus personne. N’oublions pas qu’avant de devenir « à la mode », le street art était une pratique beaucoup plus underground.
Notez que vous pouvez toujours retrouver la Tour Paris 13 au format numérique en allant le site www.tourparis13.fr où vous pourrez vous adonner à une visite virtuelle du lieu (ça n’est pas pareil mais c’est toujours mieux que rien !).
Sur ce, je vous laisse avec une petite galerie d’oeuvres (ci-dessous) que vous pourrez peut-être croiser, au détour du 13ème arrondissement, si vous décidez d’aller vous balader dans le secteur. La Galerie Itinerrance a d’ailleurs pensé à tout car elle propose même un plan du circuit à effectuer pour ne rien rater durant votre visite. Il y en a pour tous les goûts et il y a surtout de quoi vous en mettre plein les yeux et vous en faire voir de toutes les couleurs !
Pantónio, Tourbillon de sardines Fresque murale, Street art, 2014 Photo de Alain Delavie Tour Sienne, Place Vénétie, Paris 13e (75)
Pantónio, Tourbillon de sardines Fresque murale, Street art, 2014 Photo de Alain Delavie Tour Sienne, Place Vénétie, Paris 13e (75)
Stew, Héron Bleu Fresque murale, Street art, 2014 Photo de Alain Delavie Tour Tivoli, Place Vénétie, Paris 13e (75)
Stew, Héron Bleu Fresque murale, Street art, 2014 Photo de Alain Delavie Tour Tivoli, Place Vénétie, Paris 13e (75)
C215, Titre inconnu Street art, 2013 Angle boulevard Vincent Auriol et rue Nationale Paris 13e (75)
C215, Titre inconnu Street art, 2013 Angle boulevard Vincent Auriol et rue Nationale Paris 13e (75)
C215, Titre inconnu Street art, 2013 Angle boulevard Vincent Auriol et rue Nationale Paris 13e (75)
C215, Titre inconnu Street art, 2013 Angle boulevard Vincent Auriol et rue Nationale Paris 13e (75)
Dabro, Portrait de Farhat Hached, syndicaliste et résistant tunisien Street art, 2013 Paris 13e (75)
Ethos, Titre inconnu Street art, 2010 Mur d’enceinte du stade Carpentier, boulevard Masséna Paris 13e (75)
Ethos, Titre inconnu Street art, 2010 (photo prise en 2014) Mur d’enceinte du stade Carpentier, boulevard Masséna Paris 13e (75)
Inti, Titre inconnu Street art, 2011 École Lahire, rue Lahire Paris 13e (75)
Inti, Titre inconnu Street art, 2011 École Lahire, rue Lahire Paris 13e (75)
Inti, Titre inconnu Street art, 2011 École Lahire, rue Lahire Paris 13e (75)
Inti, Titre inconnu Street art, 2012 129 avenue d’Italie Paris 13e (75)
Inti, Titre inconnu Street art, 2012 129 avenue d’Italie Paris 13e (75)
Inti, Titre inconnu Street art, 2012 129 avenue d’Italie Paris 13e (75)
Jana & Js, Titre inconnu Street art, 2011 110 rue Jeanne d’Arc Paris 13e (75)
Jana & Js, Titre inconnu Street art, 2011 110 rue Jeanne d’Arc Paris 13e (75)
Jana & Js, Titre inconnu Street art, 2011 110 rue Jeanne d’Arc Paris 13e (75)
Jana & Js, Titre inconnu Street art, 2011 110 rue Jeanne d’Arc Paris 13e (75)
M-City, Titre inconnu Street art, 2010 122 boulevard de l’Hôpital Paris 13e (75)
M-City, Titre inconnu Street art, 2010 122 boulevard de l’Hôpital Paris 13e (75)
OBEY, Titre inconnu Street art, 2012 Angle Vincent Auriol/Jeanne D’Arc Paris 13e (75)
OBEY, Titre inconnu Street art, 2012 Angle Vincent Auriol/Jeanne D’Arc Paris 13e (75)
Rero, Titre inconnu Street art, 2011 81 rue Chevaleret Paris 13e (75)
Rero, Titre inconnu Street art, 2011 81 rue Chevaleret Paris 13e (75)
Sainer, Titre inconnu Fresque murale, Street art, 2013 13 avenue de la Porte d’Italie Paris 13e (75)
Sainer, Titre inconnu Fresque murale, Street art, 2013 13 avenue de la Porte d’Italie Paris 13e (75)
Seth & Kislow, Titre inconnu Street art, 2013 29 rue des Cordelières Paris 13e (75)
Seth & Kislow, Titre inconnu Street art, 2013 29 rue des Cordelières Paris 13e (75)
Seth & Kislow, Titre inconnu Street art, 2013 29 rue des Cordelières Paris 13e (75)
Seth & Kislow, Titre inconnu Street art, 2013 29 rue des Cordelières Paris 13e (75)
Seth, Titre inconnu Street art, 2013 2 rue Emile Deslandres Paris 13e (75)
Seth, Titre inconnu Street art, 2013 2 rue Emile Deslandres Paris 13e (75)
Seth, Titre inconnu Street art, 2013 2 rue Emile Deslandres Paris 13e (75)
Alapinta, Pacha mama Street art, 2011 50 rue Jeanne d’Arc Paris 13e (75)
Alapinta, Pacha mama Street art, 2011 50 rue Jeanne d’Arc Paris 13e (75)
Alapinta, Pacha mama Street art, 2011 50 rue Jeanne d’Arc Paris 13e (75)
Seth & Babs, Titre inconnu Street art, 2013 76 rue Bobillot Paris 13e (75)
Seth & Babs, Titre inconnu Street art, 2013 76 rue Bobillot Paris 13e (75)
Seth & Babs, Titre inconnu Street art, 2013 76 rue Bobillot Paris 13e (75)
C215, Titre inconnu Street art, 2011 Ecole Dorée, boulevard Vincent Auriol Paris 13e (75)
C215, Titre inconnu Street art, 2011 Ecole Dorée, boulevard Vincent Auriol Paris 13e (75)
Enfin, sachez que si vous voulez découvrir davantage de créations dans les rues de Paris, il existe une application pour téléphones et tablettes : My Paris Street Art. Elle vous indiquera les différents endroits de la Capitale où admirer une oeuvre d’art de rue. Le plus ? Tout utilisateur peut ajouter une oeuvre qu’il aurait déniché dans Paris et qui n’aurait pas déjà été ajoutée à l’application. Bref, un chouette projet collaboratif qui, peu à peu, génère un parcours qui permet de visiter la ville autrement.
L’application est disponible sur iOS et Android. Sachez qu’il existe également un site web, tout simplement : www.paris-streetart.com
Cet article vous a plu (ou pas) ? Vous pouvez laisser un commentaire ci-dessous pour me dire pourquoi ! Par exemple, d’après les photos que j’ai postées, laquelle de ces œuvres préférez-vous ?
Voici ce à quoi ressemblerait le Baron Humbert von Gikkingen, célèbre personnage des studios d’animation Ghibli, dans la « vraie » vie. L’artiste Andrew Michael Golden s’est amusé à transposer les personnages du studio japonais (dont fait notamment partie Hayao Miyazaki) dans des vraies-fausses photographies « vintages ».
Mais ça n’est pas l’œuvre de Andrew Michael Golden qui va nous intéresser ici. En fait, j’ai choisi de vous parler du Baron parce que l’histoire de ce chat fictifest une de celles qui me tient le plus à cœur. Et elle fait l’objet de deux films d’animation à la fois différents et complémentaires : Si tu tends l’oreille et Le Royaume des chats.
Si tu tends l’oreille Auteur : Aoi Hīragi Réalisateur : Yoshifumi Kondo Scénariste : Hayao Miyazaki
1990Passionnée de lecture, Shizuku Tsukishima fréquente assidûment la bibliothèque municipale, où travaille son père, ainsi que celle de son collège.
Mais à force d’emprunter des livres, elle remarque grâce aux fiches de suivi que tous les livres qu’elle a emprunté l’ont déjà précédemment été par un certain Seiji Amazawa…
Le Royaume des Chats Auteur : Aoi Hīragi Réalisateur : Hiruyoki Morita
2002Un beau jour, Haru, lycéenne de dix-sept ans, sauve de justesse un chat qui allait être écrasé par un autobus. Mais l’animal s’avère être le fils du roi du Royaume des chats. Pour la remercier, le roi décide de l’inviter dans son pays et de lui donner son fils en mariage…
Le Baron Humbert von Gikkingen apparaît d’abord dans le très touchant Si tu tends l’oreille en 1990. Dans ce film d’animation, il n’est qu’une statuettequ’un vieil homme garde précieusement en souvenir de l’amour de sa vie, perdu de vue durant la guerre.
On apprend que la statuette du Baron formait en réalité un duo avec une autre figurine (représentant sa compagne). Cette dernière a été emportée par la femme perdue de vue par le grand-père.
Les retrouvailles de ces deux chats sculptés auraient symboliquement scellé celles de quatre amoureux mais elles n’auront jamais lieu.
A la place, la jeune héroïne du film, Shizuku, décide de s’inspirer de l’histoire du Baron et se met à écrire un roman dans lequel tout est bien qui finit bien. Elle trouve ainsi sa voie : l’écriture.
L’histoire qu’invente Shizuku dans ce roman est très proche de celle que raconte Le Royaume des Chats (2002), l’autre film d’animation dans lequel le Baron apparaît. Cette fois, il est l’un des personnages principaux.
Il n’est pas dit clairement que Le Royaume des Chats est l’histoire inventée par l’héroïne de Si tu tends l’oreille mais cela tiendrait la route.
Toutefois, les deux films ont beau se compléter, ils sont aussi très différents : Si tu tends l’oreille se voulait réaliste, racontant une période de la vie d’une jeune fille en quête de ses rêves d’avenir, Le Royaume des Chats est, lui, totalement fantastique.
En effet, l’héroïne, nommé Haru, se retrouve propulsée dans un monde parallèle uniquement habité par des chats (évidemment !).
A mes yeux, Le Royaume des Chats est une sorte d’Alice au pays des Merveilles revisité. Nous en avons tous les ingrédients : des animaux qui parlent, des tunnels menant d’un monde à l’autre, des personnages qui grandissent ou rapetissent, des souverains fous dangereux et une aventure qui joue souvent le loufoque de façon pas toujours très sympathique, voire un peu inquiétante.
Et puis, je ne sais pas vous, mais pour moi, la tenue bleue et blanche de l’héroïne, rappelle quand même sacrément celle de la Alice de Disney. Non ?
Sans compter que, comme par hasard, le style du Baron et celui de sa maison, notamment, rappellent vraiment la mode du XIXe siècle (époque où Alice au pays des Merveilles a été écrit par Lewis Carroll, puisque le roman date de 1865).
De plus, dans les deux œuvres, il est difficile de savoir si l’héroïne n’est pas seulement en train de rêver. Alice et Haru sont, en tout cas, propulsées dans une aventure rocambolesque qui les amènera à grandir.
Au milieu de tout ça, le Baron est un Chapelier pas si fou, qui tente, tant bien que mal, de sauver Haru. Dans Si tu tends l’oreille, il sauve également Shizuku, d’une certaine façon, en devenant sa source d’inspiration : elle découvre ainsi qu’elle rêve de devenir écrivain.
L’autre personnage qui fait le lien entre Le Royaume des chats et Si tu tends l’oreille, est le gros chat blanc à l’oreille sombre nommé Mouta (ou Muta). Dans Si tu tends l’oreille, c’est lui qui guide, sans le faire exprès (ou peut-être pas tout à fait, allez savoir !) la jeune Shizuku jusqu’à la demeure du vieil homme possédant la statuette du Baron.
Étrange coïncidence (ou peut-être pas, une fois encore) : la maison du grand-père est étrangement semblable à celle du Baron dans Le Royaume des chats. N’est-il pas un peu le Lapin Blanc de l’histoire ? A la différence qu’il se distingue plutôt par son flegme de grincheux paresseux, là où le Lapin, lui, est sans cesse en mouvement et plein d’énergie puisqu’il est en retard.
On peut se demander si Shizuku écrit donc bel et bien son roman ou si elle n’est pas inconsciemment guidée par une magie qui lui échappe (celle des chats, ndlr). La question reste en suspend, bien sûr, après visionnage des deux films. Et c’est là que l’imagination prend le relais.
Enfin, des chats qui se mettent à marcher sur deux pattes, à parler et se conduire comme des hommes, c’est une chose, mais j’ai surtout retenu que, dans Le Royaume des chats, cela se passait la nuit : ainsi, quand Haru arrive devant la maison du Baron, il fait encore jour et, en regardant par la petite fenêtre, la jeune fille ne voit qu’une statuette de chat inanimée. Le soleil se couche, ensuite, et la figurine prend vie.
Curieusement, je trouve que la peinture de Théophile-Alexandre Steinlen, intitulée L’Apothéose des chats à Montmartre, montre quelque chose d’assez semblable, à sa façon.
Pause précision :
Théophile-Alexandre Steinlen (1859-1923) fut peintre, graveur, illustrateur, affichiste et sculpteur (rien que ça !). Habitué du cabaret parisien Le Chat Noir, on lui doit notamment la plus célèbre affiche (ci-contre) de ce lieu qui fut emblématique de la butte Montmartre à la fin du XIXe siècle.
L’artiste se passionne pour la rue et il la représente sans cesse avec, pour principaux sujets, les plus déshérités qui l’habitent ou l’arpentent et tous les petits métiers qui la font vivre et s’animer sans nécessairement payer de mine. Mais Steinlen est aussi (et surtout) connu comme le spécialiste des chats, qu’il peint, dessine et sculpte même (voir ci-dessous).
En effet, tous les chats de la fameuse butte parisienne semblent s’être réunis afin d’élire leur chef suprême. Il faut savoir que le mot « apothéose » marquait l’admission d’un mortel parmi les dieux en Grèce et en Rome antiques. Or, en sauvant un chat au début du film (et pas n’importe lequel), la jeune Haru a droit, elle aussi, à son apothéose : c’est ainsi que, la nuit venue, une procession de chats (avec, parmi eux, leur roi) vient chez elle pour la remercier et la couvrir de cadeaux. Malheureusement, tout cela va lui apporter plus d’ennuis qu’autre chose !
Soyons clairs, toutefois : Le Royaume des chats peut sembler moins ambitieux que la plupart des films d’animation du studio Ghibli. Certains diront qu’il est même raté. Je ne suis pas d’accord. Je le vois davantage comme un Disney : divertissant avant tout, bien que non dénué de sens (ni de scènes violentes, que le réalisateur a choisi de faire passer grâce à l’humour omniprésent dans le film). Il est également moins fouillé visuellement que les autres films du studio. Mais le budget qui lui fut alloué, durant sa réalisation, était aussi plus maigre : Le Royaume des chats devait, à l’origine, être un court métrage destiné uniquement au format DVD. Les mauvaises langues diront qu’il aurait dû le rester. Mais, en ce qui me concerne, j’ai apprécié ce bol d’air frais au milieu du sérieux parfois un peu trop pesant et prôné par les films Ghibli (que j’apprécie aussi, là n’est pas la question, mais j’aime aussi regarder des films d’animation japonais sans finir en larmes ou subir une dépression de sept jours après visionnage). Faire simple, ça n’est pas forcément faire mal. De même que divertissant ne rime pas toujours avec dépourvu de sens ou d’intérêt (la preuve, ça ne rime pas en fait !…).
Si tu tends l’oreille, lui, est un petit bijou mais le public qu’il vise n’est pas nécessairement le même : plus contemplatif, il plaira davantage à un public capable de comprendre toutes ses subtilités. Pourtant, je trouve que les deux films se complètent bien, à leur façon. En ce qui me concerne, je les ai aimés tous les deux pour différentes raisons.
Pause précision :Si tu tends l’oreille fut réalisé par Yoshifumi Kondo qui, à l’époque, était pressenti pour succéder au maître incontesté des Studios Ghibli : Hayao Miyazaki. Malheureusement, Si tu tends l’oreille fut son unique film car il mourut trois ans plus tard d’une rupture d’anévrisme. La même année, Hayao Miyazaki décida même de prendre sa retraite… Mais il revint finalement pour réaliser Le Voyage de Chihiro (2001).
Toutefois, lors de la réalisation du Royaume des Chats, il semble qu’Hayao Miyazaki demanda lui-même à ce que les personnages de Baron et de Muta soient réutilisés. Preuve que ces personnages lui tenaient à cœur et, probablement, constituaient un hommage au travail de son défunt collègue. C’est pourquoi il s’adressa au même auteur : Aoi Hīragi (déjà créateur du manga qui inspira Si tu tends l’oreille).
A la base, le film ne devait pas durer plus de vingt minutes car il s’agissait alors d’une commande passée par un parc de loisirs. Faute d’argent, le projet fut abandonné par le dit parc et le Studio Ghibli décida de transformer le film en moyen-métrage, de quarante-cinq minutes environ, qui ne sortirait qu’en DVD. Toutefois, en voyant la qualité du travail du réalisateur Hiroyuki Morita (qui, d’ailleurs, réalisait là son tout premier film et le dernier à ce jour), les producteurs décidèrent que le film (d’une durée d’une heure et quart, finalement) sortirait au cinéma.
Ces deux films racontent en tout cas de très touchantes histoires d’amour et bénéficient, en plus, de dessins magnifiques qui sauront, j’en suis sûre, vous transporter. Pour ma part, le Baron est depuis longtemps l’un de mes personnages de fiction favoris et ce sont ses histoires, quand j’ai un coup de mou ou une baisse de moral, qui me donnent envie de me remettre à créer. Ce qui tombe plutôt bien puisque Si tu tends l’oreille raconte finalement l’histoire de deux jeunes gens qui se démènent pour réaliser leurs rêves et leurs arts. Et avec Le Royaume des Chats, il forme un duo de films célébrant joliment les bienfaits de l’imagination et de l’imaginaire pour qui les nourrit avec passion.
Ce soir, j’ai bien besoin de m’occuper l’esprit. Et ça tombe bien, il y a quelques jours, j’ai demandé à la fée qui tient ce blog de bien vouloir me renvoyer dans le passé, comme on l’avait fait pour elle dans cet article. Et elle m’a rendu mes quinze ans, le temps d’un tagsurnommé d’hier et d’aujourd’hui. Je vais donc me replonger en 2006 et répondre à quelques petites « questions » qui vous permettront d’en apprendre un peu plus sur moi (ceci dit, je m’excuse par avance parce que s’il est bien une chose que je fais mal, c’est bien parler de moi).
PS: Le Jack Nicholson, à côté ? C’est pour aller avec mon humeur du soir.
C’est parti ! En 2006 :
– Ce que je conduis : Et bien, rien parce qu’en 2006, j’ai quinze ans. Je passe du collège au lycée alors je ne suis pas encore en âge d’avoir une voiture, vous vous doutez bien.
– Où je vis : Chez mes parents, dans un village paumé du Nord. Je suis fille unique et je m’ennuie prodigieusement parce que je n’ai pas le moindre ami dans le secteur (il faut dire que contrairement à tous les enfants du village, je vais à l’école dans la ville d’à côté parce que ce sont mes grands-parents qui me gardent à l’époque et depuis toute petite). En fait, mon univers, c’est internet. Je suis une belle nolife.
– Où je travaille : En 2006, je quitte la 3e pour entrer en 2nde. Pas facile parce que j’ai enfin réussi à m’intégrer un minimum dans ma classe de collège, ce qui est une première pour moi. Avant ça, j’étais constamment harcelée par mes camarades et le problème ne s’était réglé qu’à la fin de ma 4e quand un ami (mon chéri, aujourd’hui, d’ailleurs, c’est là qu’on voit que nous deux, ça date quand même) m’avait enfin décidée à cracher le morceau. Le harcèlement durait depuis la primaire, autant vous dire que j’ai subi ! (j’encourage d’ailleurs vivement les élèves qui vivraient un cauchemar semblable à ne surtout pas suivre mon exemple et à parler le plus tôt possible du moindre problème de ce genre. Je suis bien placée pour savoir, aujourd’hui, à quel point cela peut nous gâcher la vie, encore des années plus tard !).
Je perds mon grand-père peu avant le passage du brevet. Je n’entame donc pas le lycée sous mon meilleur jour et j’avoue que je suis bien décidée, avant même la rentrée, à n’adresser la parole à personne. Je ne suis pas d’humeur à parler à qui que ce soit parce que je ne me sens pas capable du moindre effort de sociabilité (d’autant que ça n’est déjà vraiment pas mon fort en temps normal)… Finalement, je suis surprise de me faire des amis assez naturellement, pour la toute première fois de ma vie. Des amis avec lesquels j’entretiens encore des contacts aujourd’hui, d’ailleurs. Je me surprends même à être assez sûre de moi, les premiers temps, car ce changement d’univers me plaît. Au premier trimestre, je surprends tous mes professeurs trop sûrs de leurs statistiques : je viens d’une ZEP et je finis sans problème 1ère de ma classe de pseudo-surdoués. Ca ne dure malheureusement pas parce que ma vie privée ne suit pas. Comme j’accumule les nuits blanches, je finis l’année sur les rotules, avec des notes bien moins bonnes que celles avec lesquelles j’avais commencé et celles que j’aurais pu avoir. Mais bon, c’est comme ça ! A force, je me suis fait une raison.
– Qui est dans mon coeur : Je rencontre au cours de l’année, sur internet, celui qui deviendra mon copain durant quatre ans. Mais mon coeur, lui, est toujours ailleurs, aux côtés d’un autre, que je pense avoir perdu pour de bon (boarf, j’ai le défaut d’être tenace et un peu trop romantique, faut croire). C’est triste mais, ne voulant absolument pas être seule, je me contente de cet amour qui n’en est pas un et qui se terminera très mal, quatre ans plus tard. A moins que…
– Mon groupe favori : Indochine, déjà ! Je les vois en concert pour la première fois cette année là, en décembre, à Bercy. J’y retrouve celui qui hante mon cœur de fleur bleue indécrottable et malgré la tristesse que je ressens de ne pas pouvoir être à ses côtés comme je le souhaiterais, je profite du concert à fond parce qu’il est prêt de moi et que c’est déjà magique. En rentrant, après ce concert, je pleurs toutes les larmes de mon corps, accumulée depuis trop longtemps. Le lendemain, je suis malade à crever et je m’écrouler dans les couloirs du lycée, pitoyable. Mais ce concert… Je me souviens encore de sa force et, ça, c’est une excellent souvenir.
– Mon Hobby : J’écris beaucoup, je dessine, je peins. Mais à mon arrivée au lycée, je n’ai pas le courage de m’inscrire en Arts Plastiques… D’autant que j’ai perdu mon grand-père et que c’est à ses côtés que j’ai appris à créer. Je choisis l’option Japonais et je le regrette amèrement toute l’année ! Finalement, je m’arrange pour avoir de mauvaises notes et je parviens à changer d’option pour l’année suivante. Heureusement, étant donné mon parcours actuel ! Aucun regret, donc, au contraire.
A côté de ça, comme je passe le plus clair de mon temps sur internet depuis déjà plusieurs années, je continue à squatter pas mal de forums de jeu de rôle et de MMORPG. Entrer dans la peau de différents personnages me fait oublier un quotidien pas très rose. C’est une véritable thérapie. A l’époque, je crois que je passe beaucoup de temps sur Ragnarok, notamment o/.
Bref, voilà pour 2006. Une année pas très joyeuse de ma vie, il faut bien l’avouer. Une des pires, sans doute, à bien y réfléchir. Je crois que j’ai accumulé pas mal de trucs moches, à cette période-là. Mais récapituler tout ça me montre que je posais finalement déjà les bases de ma vie actuelle. C’est très étrange à remarquer et je ne m’y attendais pas vraiment. Ce tag est plutôt constructif, en fait ! :D
La preuve, maintenant, en revenant à aujourd’hui :
– Ce que je conduis : Je ne conduis toujours rien ! Je n’ai toujours pas passé le permis. Je me désintéresse totalement de ce bout de papier et, de toute façon, je n’ai pas les moyens d’avoir une voiture. Du coup, c’est tram, train, métro, bus… Peu importe.
– Où je vis : Je n’ai de toute façon pas besoin de voiture parce que je vis maintenant en ville ! J’ai à proximité de chez moi tout ce qu’il me faut pour aller où bon me semble. Et, de toute façon, je suis toujours une nolife alors je ne bouge pas beaucoup o:
– Où je travaille : Ici ! Sur mon Studinano adoré, mon site, mon bébé numérique et tous les travaux qu’il contient. Et je n’aurais pourtant pas parié là-dessus en 2006 ! (de toute façon, je n’aurais parié sur rien, en 2006). J’ai bien fait, en ce temps-là, de changer d’option au lycée : je suis maintenant en deuxième année de Master Recherche en Arts Plastiques et même si je suis toujours aussi stressée, au moins je m’épanouis dans ce que je fais. J’adore la recherche ! J’écris, je réfléchis, j’argumente, je démontre et je crée à partir de tout ça. Bref, c’est tout ce qu’il me fallait ! (bon, okay, tout n’est pas si rose, mais quand je compare avec 2006, je me dis que je m’en sors plutôt très bien o/).
– Qui est dans mon coeur : Devinez quoi ? Le fameux garçon que je pensais avoir perdu, en 2006, est désormais celui avec lequel je vis depuis déjà un an. Nous avons un chez nous, un chaton adorable (dont je vous parle un peu plus longuement à la fin de cet article) et une machine à dosettes (détail important !). Autant vous dire que, de ce point de vue, je suis la fille la plus heureuse du monde. Et, ça non plus, je ne l’aurais VRAIMENT pas parié en 2006, bien au contraire !
J’en profite d’ailleurs pour remercier mon ex, celui rencontré en 2006, et qui m’a plaquée lâchement du jour au lendemain, après 4 ans de relation : c’est peut-être un peu grâce à toi que je suis avec celui que j’aime vraiment, aujourd’hui :)
– Mon groupe favori : Indochine, encore ! Depuis 2006, je les ai revu plusieurs fois en concert et je n’ai jamais regretté. Quand je vais mal, je les écoute. Quand je dois me motiver à aller en cours, je les écoute. Quand je devais me manger 6h de transport aller/retour pour aller à la fac, durant ma licence, je les écoutais aussi. Bref, c’est Indo ma vie, ça on le sait ! ;)
– Mon Hobby : Et bien, de ce point de vue là, ça n’a pas beaucoup changé. Je dessine et je peins beaucoup plus sérieusement. J’écris aussi beaucoup plus sérieusement, études oblige. Et puis, je joue avec mon chaton, je sors boire des verres avec mon amoureux, je surfe toujours autant sur le web, et je trouve ça bien.
Je conclurai cet article (je pensais qu’il serait bien plus larmoyant que ça et que je trouve finalement assez optimiste, ce qui est plutôt étrange venant de moi o/) avec une photo prise cette semaine avec ma boule de poils, mon chaton nommé Yoshi. Il est arrivé chez nous il y a un mois à peine. Il avait été abandonné dans un égout et c’est finalement une association, près de chez nous, qui l’a recueilli avant nous. Nous l’avons appelé Yoshi, comme le personnage de jeu vidéo (bah, on est des geeks ou on ne l’est pas) mais aussi et surtout parce que nous avons trouvé que cela signifiait « chance ». Et de la chance, lui comme nous en avons bien besoin. Je crois que, finalement, nous nous sommes très bien trouvés, tous les trois et nous formons une drôle de petite famille qui me plaît beaucoup et m’apporte beaucoup de joie :)
D’ailleurs, ça tombe bien, c’est Caturday ! :D
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Comme vous le savez peut-être, le Louvre vient de s’exporter à Lens, tout près de chez moi. Autant vous dire que je suis joie et bonheur, d’autant plus que de nombreux chefs-d’œuvre ont été transportés dans ce nouveau musée, pour l’occasion (notamment, le tableau représentant Saint-Anne, Marie et Jésus de Léonard de Vinci, qui m’a toujours fasciné, ou encore La Liberté guidant le peuple de d’Eugène Delacroix, ainsi que des œuvres datant de l’Egypte Ancienne dont je suis une grande admiratrice depuis ma plus tendre enfance).
Mais le Louvre-Lens s’ouvre surtout sur une particularitéà nul autre pareil et c’est ce qui est d’autant plus intéressant, pour moi, dans ce nouveau musée. La façon dont il a été conçu est novatrice et elle risque d’en dérouter plus d’un car les œuvres ne sont pas présentées de la même façon que dans les autres musées des Beaux Arts.
Je vous dis cela car j’ai eu l’occasion de discuter avec des visiteurs de ce musée et il est intéressant de constater que tous avaient été troublés par cette disposition et la plupart ne l’avait pas comprise ! Parmi ces visiteurs, il y avait pourtant des étudiants en Arts ou en Histoire qui avaient l’habitude de visiter des musées assez différents les uns des autres.
C’est pourquoi j’ai envie de vous présenter un peu le fonctionnement et l’intérêt de la présentation des œuvres au Louvre-Lens !
La Galerie du Temps
Le Louvre-Lens fonctionne autour d’une grande galerie principale, surnommée « La galerie du temps ». A travers elle, on chemine entre les œuvres de toutes les époques et l’on peut constater quelle a été l’évolutionde l’Art et, avec elle, celle de l’Humanité à travers le temps.
Raconter notre Histoire à tous
Quel est l’intérêt de la Galerie du Temps ?
On commence le voyage avec des œuvres de l’époque sumérienne. Autant vous dire que, depuis, les conditions de vie (sociales, politiques, théologiques, philosophiques…) ont considérablement évolué ! Or, au Louvre (celui de Paris) comme dans la plupart des autres musées des Beaux Arts, les œuvres sont habituellement séparées, classées par périodes, par mouvements artistiques, voire par pays d’origine. Cela ne permet pas de constater efficacement l’évolution globale qu’a connu l’Humanité.
Elle est pourtant bien visible dans une galerie comme celle imaginée au Louvre-Lens. Cela nous permet notamment de mieux comprendre le monde dans lequel nous évoluons aujourd’hui et de constater à quel point notre histoire est commune.
Bref. Voilà une très bonne idée qui, j’espère, saura toucher un large public autant que moi !
Voici quelques photographies de cette fameuse galerie :