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Ma Ballade de l’Impossible : Dancetaria

Parmi les choses qu’il y a à savoir de moi, c’est que je suis fan du groupe Indochine. Très fan.

Et en ce (sur)lendemain de concert, j’ai envie de ressortir de vieux dossiers. En l’occurrence, j’ai envie de profiter de cet article pour vous parler d’une vidéo que j’ai réalisé. Elle se base sur la chanson Dancetaria.

Cette vidéo a été réalisée dans le cadre de ma première année de Licence (2009-2010). Elle est la première partie d’un triptyque . Pour faire simple, c’est-à-dire que j’ai réalisé deux autres vidéos qui « fonctionnent » avec elle pour former un seul et même ensemble qui est, au final, un autoportrait. Ces trois vidéos forment Ma Ballade de l’Impossible (ce nom s’inspire du roman du même nom, de Haruki Murakami, cliquez sur le lien pour voir les autres vidéos composant ce triptyque).

J’ai décidé d’utiliser la technique du stop motion pour créer les différentes animations. Formant une partie d’une sorte d’autoportrait, cette vidéo comporte de nombreux clins d’oeil à mon passé, à ce que j’aime, à ce que je fais, à ce qui m’effraie etc. Par exemple, lorsque la petite télévision apparaît dans le coin gauche de l’écran, elle projette certains de mes tableaux préférés (La vie, de Picasso – L’école d’Athènes, de Raphaël – La cité imaginaire, Anonyme, entre autres). Le damier au sol évoque la peinture classique (durant la Renaissance, représenter un sol en damier permettait au peintre de montrer sa capacité à utiliser la perspective).

Je voulais que mon personnage ressemble à un pantin, à une marionnette. En désarticulant les mouvements, c’est le sentiment que je voulais créer.
La symbolique de cet objet très ancien, m’est importante. La marionnette est utilisée pour raconter des histoires. On la considère souvent comme un objet destiné aux enfants mais elle a souvent servi dans un but satirique. Les spectacles de marionnettes peuvent s’adresser à tous. Un pantin peut aussi être une image de soi, que l’on utilise pour dire des choses qu’on ne dirait pas forcément sans son aide. Pourtant, dire de quelqu’un qu’il est une marionnette est péjoratif : c’est l’idée que quelqu’un tire les ficelles de notre vie, que nous ne sommes pas maître de notre destin. C’est un peu le sentiment que j’ai parfois. C’est le sentiment que j’avais, en tout cas, quand j’ai réalisé Dancetaria.

La question de l’alter-ego occupe également une place importante dans cette réalisation. Depuis toute petite, la création de ces « autres moi » occupe mon temps. Au fur et à mesure, je les ai développés. Certains, comme les jumelles que l’on peut retrouver dans certains de mes travaux, comptent parmi les plus importants. Ici, je les évoque.

Je tenais également à évoquer Alice au pays des Merveilles et l’idée du rêve-éveillé, du rêve-cauchemar, du rêve-fou. Il était important pour moi que se dégage de cette vidéo, une impression d’inquiétante-étrangeté.

Le choix de Dancetaria s’est naturellement imposé à moi. Elle commence comme une douce boite à musique puis l’ensemble s’étoffe peu à peu. A la base, ce morceau est long d’environ sept minutes mais je l’ai volontairement coupé. A cet instant précis, la coupure donne au morceau un sentiment d’inachevé. C’est l’état d’esprit dans lequel je me trouvais au moment de la réalisation de cette vidéo.

Présentation de peinture : World War Web inspirée de Géricault

Bonjour, bonjour !

Ceci est la première mise à jour du blog de Studinano ! Il faut bien commencer d’une façon ou d’une autre. Aussi, j’ai décidé de vous présenter un aperçu du travail qui m’occupe en ce moment :

World War Web
World War Web
Acrylique sur toile
50 x 100 cm

Évidemment, je n’ai pas pu passer à côté de l’actualité. La fermeture de Megaupload par le FBI et les réactions d’Anonymous. Bref, tout cela m’a inspiré une petite mise en scène.

Gericault-Horseman
Théodore Géricault – Officier de chasseurs à cheval de la garde impériale chargeant
Huile sur toile, 1812
349 × 266 cm
Musée du Louvre, Paris

J’ai décidé de réaliser un clin d’oeil à une oeuvre de Théodore Géricault, l’Officier de chasseur à cheval (1812, Louvre, Paris).

A cette époque, l’échelle des genres, régulée et mise en place par l’Académie de Peinture et de Sculpture, sert à classer rigoureusement les œuvres les unes par rapport aux autres, ainsi que les artistes qui les réalisent.  Ainsi, quand Géricault produit une peinture d’histoire, mettant en scène un anonyme plutôt qu’une figure (« héroïque ») connue, un problème se pose. D’autant plus que la scène raconte un évènement récent au sein d’un contexte pour le moins complexe. En effet, lorsqu’est dévoilée la peinture de Géricault, Napoléon Ier est tombé et la France va retrouver la monarchie. Autant dire que mettre en scène la fougue d’un soldat napoléonien, à cette période, est pour le moins osé.

Géricault joue ici avec la hiérarchie des genres. Il choisit délibérément de mettre en scène un soldat napoléonien anonyme au sein d’une composition historique. D’ordinaire, les peintures d’histoire mettent en scène des héros et des personnages célèbres. Ça n’est pas le cas ici car cet homme pourrait être n’importe lequel des soldats de Napoléon. Pour l’époque, la scène peut sembler être une peinture d’actualité ou, autrement dit, une scène de genre. Or, la scène de genre est moins noble que la peinture d’histoire. Avec cette peinture, Géricault rend floue la distinction entre les genres ; doit-on dire qu’il s’agit d’une peinture d’histoire ou d’une peinture de genre ?

Qu’est-ce que la hiérarchie (ou l’échelle) des genres en peinture ?

Jusqu’au XIXe siècle, tous les sujets ne se valent pas. Une peinture d’histoire, par exemple, est plus prestigieuse qu’une scène de genre. Elle est également plus prestigieuse qu’un portrait mais un portrait est plus admirable qu’un paysage. Et ainsi de suite.
Au sein d’un même genre, certains sujets sont également plus illustres que d’autres. Le portrait du Roi vaut, bien sûr, plus que le portrait d’un Duc ou d’un notable quelconque.

Voici comment étaient classés les sujets (les genres) :

1- La peinture d’histoire (aussi appelée « le grand genre »).
Comprenait les peintures aux sujets historiques, mythologiques et religieux.
Les peintures d’histoire étaient généralement de grand, voire de très grand format.
2- Le portrait
Les portraitistes avaient pour rôle de représenter les grandes figures de leur temps et du passé.
3- Les scènes de genre
Ces peintures étaient généralement de petite taille et avaient pour sujet des scènes de la vie quotidienne et des personnes ordinaires.
4- Le paysage
Au sein de ce genre, les marines sont plus remarquables car elles nécessitent des connaissances techniques supérieures.
5- La nature morte
Genre qui consiste en la représentation d’objets naturels (par exemple, souvent des fruits) ou manufacturés qui sont le principal (ou le seul) sujet d’un tableau.

Bien sûr, je suis loin de me placer dans la lignée de Théodore Géricault qui, plusieurs fois, se montrera admirablement critique sur son temps. Simplement, la référence me plaisait et me semblait correspondre à ce que je souhaitais transmettre à travers cette peinture.